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Le Jour de paye s’en vient pour Samuel Montembeault

Samuel Montembeault  aura bientôt le privilège de signer une lucrative entente.

CHRONIQUE / Le championnat du monde de hockey a une valeur différente d’un continent à l’autre.


En Europe, c’est la grosse affaire. Les jeunes grandissent en rêvant de jouer pour leur patrie. Les Jeux olympiques sont devant, mais pas très loin derrière il y a les Mondiaux. C’est rare que les athlètes européens se font tirer l’oreille pour y aller.

En Amérique du Nord, c’est un peu différent. Nos hockeyeurs grandissent en se projetant dans la LNH. Bien sûr, enfiler un maillot canadien, c’est prestigieux. Mais surtout aux Olympiques et aux Mondiaux junior. Personne ici ne joue dans la rue en s’imaginant marquer un but au championnat du monde.



Donc, en raison de sa date – après la saison de la LNH – bien des vedettes refusent l’invitation. Même si Hockey Canada déroule le tapis rouge, notamment en invitant les proches. Ils préfèrent se reposer et s’entraîner en vue de la prochaine saison.

D’autres y vont et voient ce tournoi comme une occasion de faire la fête dans une belle grande ville.

Enfin, il y a ceux qui ont besoin d’un tremplin.

Samuel Montembeault appartient à cette dernière catégorie.



Même s’il n’a cessé de progresser depuis qu’il est entré dans le vestiaire du Canadien, certains doutes persistent. Il a beau supplanter Jake Allen depuis deux ans, jamais l’organisation ne l’a traité comme un gardien d’avenir. Encore moins comme un numéro un. Montembeault, c’était une belle petite police d’assurance, obtenue via le ballotage. Un gars aimé de tous dans le vestiaire, qui travaille fort à l’entraînement. Un franco, en plus! Il était parfait pour jouer les valets…

Tout ça est sur le point de changer.

Montembeault a été patient. Il a continué de se défoncer, et de se développer dans un environnement hostile. En deuxième moitié de saison, il tenait le fort comme un numéro un.

Et puis arrivent les Mondiaux. Équipe Canada lui confie le rôle de titulaire. Une mission délicate car devant lui, c’était loin d’être une formation étoile comme aux JO.

Il a été impérial.

Six victoires en sept matchs. Un pourcentage d’efficacité de ‚939. Une moyenne de 1,42. Tous les observateurs s’entendent pour dire qu’il a été le meilleur joueur du Canada, et donc qu’il est en grande partie responsable de la médaille d’or.



Ce parcours efface le dernier doute, celui qui faisait remarquer que la belle tenue de Montembeault avec le CH était moins impressionnante dans l’optique que l’équipe était en queue de peloton. Il n’avait pas la pression de performer pour transporter son club en séries, hein? Personnellement, j’ai toujours trouvé ça injuste pour les gardiens. Dans ces conditions, un attaquant peut tricher pour amasser plus de points, certes. Un défenseur peut s’offrir plus de libertés. Mais le gardien? Il est sur la ligne de feu à chaque fois qu’il enfile ses grosses jambières. Même dans un club en reconstruction, il va s’en aller aux douches s’il ne fait pas le boulot.

Mais bon, pour ceux qui s’arrêtaient à ça, leur argument a été invalidé aux Mondiaux. Montembeault a livré la marchandise dans des matchs sans lendemain.

Le fierté de Bécancour a ainsi donné de belles munitions à son agent alors qu’il s’apprête à entamer la dernière année de son contrat. À un million $ par année, Montembeault est l’une des belles aubaines de la LNH.

Il est temps de passer à la caisse.

À partir du premier juillet, Kent Hughes aura le droit de lui présenter une prolongation de contrat et s’il est malin, il ne fera pas traîner les choses. Après tout, le directeur général du Canadien n’a pas d’autres options fiables en ce moment au sein de son organisation pour prendre le poste de gardien numéro un. Il peut toujours en repêcher un en juin mais celui-ci ne sera pas prêt avant trois ans, minimum. Rien d’excitant non plus sur le marché des agents libres. Montembeault est, de loin, sa meilleure carte, alors il est temps de s’engager avec lui.

Montembeault devrait, au minimum, pouvoir tripler son salaire et décrocher une entente de trois ans. En bas de ça, je ne vois pas pourquoi le clan Montembeault se presserait à signer un nouveau contrat. Présentement, il y a juste Kent Hughes qui peut le signer. Mais dans 13 mois, ils seront 32 directeurs généraux sur le parquet dans un marché où il y a pénurie de gardiens élites…

Le Jour de paye s’en vient.

André Tourigny fait rayonner le programme des Estacades.

Une fierté pour les Estacades



Par ailleurs, cette médaille d’or du Canada fait rayonner le programme des Estacades de Trois-Rivières.

En plus de Montembeault, Samuel Blais, Alex Tanguay et André Tourigny ont été formés en partie par les Estacades.

En ajoutant William Rousseau, Zachary Bolduc et Kassim Gaudet qui rayonnent avec les Remparts au tournoi de la Coupe Memorial, ça offre tout un tableau de chasse aux Estacades sur la planète hockey en ce moment!