«Madame Juliette» a réussi son retour

Juliette Tétreault

Juliette Tétreault s’apprête à clore sa première saison sur le circuit de la Coupe du monde de vélo de montagne.


L’athlète de Val-des-Monts prendra le départ de la dernière étape prévue ce week-end à Mont Sainte-Anne. Il y a cinq jours, elle a terminé 50e à l’épreuve de Snowshoe, en Virginie, aux États-Unis.

En juin, on l’avait vu en action aux arrêts de la Coupe du monde à Lenzerheide, en Suisse, et à Leogang-Salzburgerland, en Autriche. Des courses durant lesquelles elle avait rallié le fil d’arrivée respectivement en 80e et 70e position.

Au total, Tétreault a participé à une vingtaine de courses en 2023, dont une douzaine qui était sanctionnée par l’Union cycliste internationale (UCI).

«Ce fut la saison la plus occupée de ma carrière. C’était le fun, mais c’était taxant», avoue la jeune femme de 25 ans, mardi, au bout du fil.

Juliette Tétreault

La veille, elle s’était tapé huit heures de route pour revenir au Québec. «Nous avions aussi fait six heures de route la journée précédente», précise-t-elle.

Pas que Tétreault se plaint de son sort. Au contraire. Elle est contente d’avoir pu rouler autant dans la boue, les racines et la garnotte.

Surtout que sa carrière prometteuse a été d’éraillée en 2021 en raison d’un problème de santé. Une irritation du nerf sciatique créée par un déséquilibre musculaire l’avait limité à «trois ou quatre courses».

«J’avais une douleur qui commençait au bas du dos et qui allait jusqu’au bas du pied gauche. Je me levais avec de la douleur, j’allais me coucher avec de la douleur. Il n’y avait rien pour me soulager. Je n’ai presque pas roulé.»

La cycliste a consulté plusieurs experts de la santé. Finalement, un physiothérapeute de Gatineau a trouvé le bon traitement.

«L’an passé, j’ai pu recommencer la compétition. J’ai surtout concentré mes efforts en Amérique du Nord. Cette saison, c’est un retour à la normale. J’ai obtenu de bonnes performances en début de saison.»

Sa meilleure course est survenue à une étape de la Coupe Canada, en juillet, à Dieppe, au Nouveau-Brunswick. Tétreault a pris le second rang après un départ difficile.

«Je ne me sentais pas bien avant la course. En fait, ça ne me tentait pas de prendre le départ. Cinq minutes après avoir commencé à rouler, la chaîne de mon vélo est débarquée», relate-t-elle.

«Cela a semblé réveiller quelque chose en moi. Par la suite, j’avais l’impression de jouer à Mario Kart, que je venais de prendre une étoile. Je dépassais tout le monde! J’avais une bonne vitesse.»

Juliette Tétreault

Il lui reste maintenant à dupliquer ce genre de performance en Coupe du monde.

«Je n’ai pas encore trouvé la recette qui va fonctionner», avoue-t-elle à ce sujet.

Il est encore tôt. Il s’agit de la première saison de Juliette Tétreault parmi l’élite mondiale. Elle a encore des croûtes à manger, même si l’espoir de l’Outaouais avait déjà participé auparavant à des épreuves de la Coupe du monde chez les moins de 23 ans.

«Ce sont deux mondes complètement différents. Chez les élites, il y a plus de filles au départ. Elles sont aussi plus agressives.»

Ses performances dans les six derniers mois ont été suivies par plusieurs élèves en Outaouais.

La raison?

C’est que Tétreault est connue comme «Madame Juliette» dans certaines écoles de Gatineau et Val-des-Monts. Elle a surtout enseigné à des enfants au niveau primaire lors de la dernière année.

«J’ai effectué beaucoup de suppléances. J’ai développé une certaine passion pour ça», dit-elle.

Ça ne l’a surprend pas, même si elle a étudié en anthropologie, obtenant un baccalauréat de l’Université d’Ottawa.

«Je proviens d’une famille de professeurs! J’ai donc eu de bons mentors. J’aimerais peut-être travailler dans le monde de l’éducation. Mais en ce moment, j’ai besoin d’une pause!»

Un repos qui commencera dès la semaine prochaine à Bromont où Juliette Tétreault a déménagé, il y a deux semaines.