Chabot de retour au jeu d’ici une dizaine de jours?

Thomas Chabot espère un retour au jeu rapide.

« Oui, ça s’en vient », jure Thomas Chabot, lorsqu’on lui parle de son retour au jeu.


Les Sénateurs d’Ottawa sont de retour au pays, après un voyage en Suède fructueux où ils ont empoché les quatre points qui étaient à l’enjeu.

Certains joueurs ont décidé de chausser les patins, en ce frisquet lundi de novembre où il n’y avait pas de pression. On avait organisé une courte séance d’entraînement dédiée au développement des habiletés individuelles. Une belle façon de replonger dans la routine, tout en combattant les effets nocifs du décalage horaire.

Chabot faisait partie de la douzaine de braves qui étaient sur une des patinoires du Sensplex de Kanata. En quittant la glace, il a décidé de rencontrer les journalistes. C’était une première entrevue pour celui qui a subi une fracture à une main durant le match du 26 octobre.

Il était à l’aise de parler parce que, de façon générale, les choses se déroulent plutôt bien.

« J’ai commencé à patiner la semaine dernière. Quand je compare la façon dont je me sentais le premier jour, et aujourd’hui, je me dis que c’est le jour et la nuit. Ça s’améliore chaque fois. J’essaie juste de me concentrer là-dessus. J’espère revenir au jeu le plus rapidement possible », a-t-il déclaré.

C’est quand, ça, le « plus rapidement possible » ?

Mystère.

Le 1er décembre a été ciblé, dans le passé. Si les choses continuent d’évoluer dans la bonne direction, serait-il possible de devancer un peu les choses ?

Chabot porte toujours un chandail jaune, ce qui signifie qu’il ne peut pas encaisser de mises en échec. Il demeure donc fragile. Il participe cependant à tous les exercices dans lesquels il faut manier la rondelle, effectuer des passes ou décocher de bons lancers. Tout cela est forcément positif, pour un joueur qui se remet d’une blessure à une main.

Voyage en Suède

Le moral de Chabot est bon, aussi, parce qu’il revient d’Europe. Il s’est rendu jusqu’en Suède avec ses coéquipiers, la semaine dernière. C’est à Stockholm qu’il a recommencé à patiner. Là-bas, son chandail jaune était doublement approprié. C’est la couleur principale des maillots de l’équipe nationale !

« En Suède, ces temps-ci… Je m’en souvenais parce que j’avais voyagé en Finlande pour participer au Championnat du monde il y a quelques années. Il n’y a pas beaucoup de soleil. C’est difficile. L’expérience, overall, c’était vraiment extraordinaire. C’était le fun. »

La question méritait d’ailleurs d’être posée. Les hockeyeurs de la Ligue nationale se plaignent souvent du caractère taxant des voyages outre-mer au beau milieu de la saison. C’est à se demander pourquoi un joueur comme Chabot tenait à y participer. Il n’était pas obligé de se farcir tout ça.

« Je savais que j’aurais la chance de recommencer à patiner », plaide-t-il, avant de parler de la déprime qui frappe les hockeyeurs qui doivent s’absenter à long terme.

« Il n’y a rien de pire, dans le sport, qu’être blessé. On dirait que ton horaire est toujours différent. Tu ne passes jamais de temps avec l’équipe. Avoir la chance de me retrouver à l’aréna en même temps que les gars et avoir la chance d’être sur la route, pour participer aux soupers d’équipe… Ça t’aide. Mentalement, le fait de se retrouver avec les gars, ça t’aide à te rappeler que tu fais partie de l’équipe. »

Les Sénateurs ont affronté les Red Wings, en Suède, et les ont vaincus par la marque de 5 à 4.

Il n’est certainement pas le premier à se plaindre de l’isolement.

« Avant de partir, on avait perdu quelques matches et ce n’était pas facile pour personne. Je voulais juste être là pour soutenir mes coéquipiers », assure-t-il.

Entre les séances d’entraînement sur glace et les soupers entre coéquipiers dans les restos branchés de Stockholm, Chabot était quand même limité. Il ne pouvait pas faire grand-chose pour aider son équipe. Par moments, il devait même faire l’effort de rester à l’écart, histoire de ne pas trop déranger ceux sur qui toute la pression reposait.

« Dans la galerie de la presse, quand on regarde de très haut, tout a l’air facile. Si je pouvais donner quelques conseils à certains gars… Ce sont des petites choses, comme ça, que je pouvais faire. »

Une expérience à répéter

Chabot et ses coéquipiers ont apprécié leur séjour en Scandinavie. Les dirigeants de la Ligue nationale ont aussi aimé ce retour à Stockholm dans une formule modifiée. En faisant voyager quatre équipes dans une même ville, ils ont pu organiser un véritable festival avec quatre parties en autant de jours.

En conférence de presse, le commissaire Gary Bettman a souligné que d’autres grandes villes, sur plusieurs continents, aimeraient accueillir des événements du genre. La LNH a organisé des matches hors-concours en Chine, ainsi qu’en Australie, ces dernières années. En saison régulière, les déplacements un peu moins longs seraient à privilégier.

On parle de plus en plus de Berlin, qui a l’avantage de posséder un amphithéâtre moderne du calibre de la LNH. Les fans allemands aimeraient bien entendu voir à l’œuvre les meilleurs joueurs de leur pays comme Leon Draisaitl, Philipp Grubauer, Moritz Seider et Tim Stützle. Les Sénateurs pourraient donc, encore une fois, recevoir une invitation.

Chabot ne serait certainement pas fâché, si cette opportunité se présente.

« Pour nos deux matches, en Suède, l’aréna était rempli. J’ai eu la chance de passer, pas loin de notre hôtel, devant un building où William Nylander participait à une séance d’autographes. La file était énorme ! La passion pour le hockey est là. La passion pour la Ligue nationale est là. Le feedback était unanime, chez les gens que nous avons rencontrés. Tout le monde était heureux de nous voir. »

Les Sénateurs devront quand même tourner la page assez rapidement sur cette expérience, même si elle fut positive. L’équipe profite d’une courte période de répit, cette semaine. Le prochain match n’aura lieu que vendredi. Les Islanders de New York seront de passage à Kanata.

Cette partie marquera plus ou moins officiellement la fin de la première portion de la saison régulière des Sénateurs. Cette portion du calendrier fut tout, sauf normale. L’équipe a surtout joué à domicile, et son calendrier n’a pas été trop chargé.

Chabot ne craint pas trop le retour du balancier. Au contraire, il jure que ce sera pour le mieux.

« Depuis le début de la saison, nous avons un drôle d’horaire. On dirait qu’on joue un match ou deux avant d’obtenir quatre jours de congé. Je crois que tout le monde sera content de retomber dans un horaire plus normal. »