Une première pour Dagenais devant son monde de l’Est ontarien

Le Franco-Ontarien Martin Dagenais s'apprête à diriger son premier match en carrière derrière le banc d'une équipe de la LHJMQ à Gatineau mercredi soir.

Se planter debout derrière le banc d’une équipe de hockey au centre Robert-Guertin ou au Centre Slush Puppie (CSP) n’a rien de nouveau pour Martin Dagenais.


Au début de sa vingtaine, le Franco-Ontarien de Marionville a goûté à l’expérience du «Vieux Bob» une première fois alors qu’il dirigeait les Titans d’Ottawa Valley au prestigieux tournoi midget international Kiwanis de Hull.

Il a même été l’adjoint d’Éric Landry pendant une demi-saison avec les Olympiques de Gatineau en 2019-20.

Au CSP, il a été l’adjoint de Dave Cameron quand les 67′s d’Ottawa avaient joué contre les Olympiques la saison dernière.

Il y a aussi eu ces trois autres matches éliminatoires plus tard au printemps 2023 quand la Place TD était occupée par un championnat de curling. Les 67′s avaient dû jouer leur première ronde à Gatineau.

Nouvel entraîneur-chef des Huskies de Rouyn-Noranda, Dagenais a également fait une répétition sur la glace D du CSP durant le calendrier préparatoire quand Samuel Savoie et les Olympiques avaient causé la surprise en reversant «la meute» par la marque de 4 à 1 à la fin du mois d’août.

Ce sera différent mercredi soir alors qu’il dirigera un premier match de saison régulière à titre d’entraîneur-chef d’une équipe de la LHJMQ sur la glace principale du Centre Slush Puppie, l’amphithéâtre qu’il considère comme celui le plus près de la maison.

«Gatineau, c’est comme chez nous. J’ai grandi en suivant les Olympiques et en lisant tout ce qui s’écrivait sur eux dans le journal Le Droit. Je mentirais si je disais que le match de mercredi n’allait pas être une soirée spéciale. Les Olympiques ont une franchise historique et il y aura beaucoup de monde des petites communautés de l’Est ontarien qui vont assister à mon premier match à Gatineau», a raconté celui qui a fait sa réputation en gagnant de multiples championnats dans la Ligue centrale junior A à titre d’entraîneur-chef, de directeur général et de propriétaire des Petits Sénateurs d’Ottawa.

Paraît que près de 300 personnes des villages d’Embrun, Marionville, Casselman et Rockland se sont procurées des billets pour ce duel entre les Huskies et les Olympiques.

«Je m’attendais à une cinquantaine de personnes, 100 tout au plus, quand j’ai demandé aux Olympiques de mettre une poignée de billets de côté pour mon entourage. On est rendu à plus de 250! C’est ça, les petites communautés. Tout le monde se connaît. C’est le fun d’avoir leur appui.»

Il est encore jeune à 42 ans, Martin Dagenais roule sa bosse dans le coaching depuis plus de 20 ans déjà. Il avait commencé à diriger des équipes AA au niveau pee-wee et bantam chez les Cobras de l’Est ontarien. Il n’a sauté aucune étape en cours de route.

«J’ai beaucoup appris avec Dave Cameron dans les deux dernières années. J’ai été dans le junior A pendant près de 10 ans. J’ai travaillé fort pour aboutir à Rouyn-Noranda. J’étais dû pour diriger au niveau junior majeur. C’est sûr que ça serait l’fun de gagner cette première partie-là à Gatineau, mais je sais que les Olympiques ont aussi très hâte de gagner un match. Nos deux clubs se cherchent en début de saison. En même temps, ce n’est pas le résultat d’un match qui va définir notre saison ou ma carrière.»

Martin Dagenais a été l'adjoint de Dave Cameron chez les 67's d'Ottawa lors des deux dernières saisons.

Équipe numéro un au Canada?

Il faut dire que Martin Dagenais est débarqué chez les Huskies au bon moment. Avant même le début de la saison, le classement hebdomadaire de la Ligue canadienne de hockey a établi que son équipe était la meilleure au pays!

Pourtant, les Huskies n’ont qu’une victoire en quatre matches (1-0-3). Au moins, ils n’ont pas encore perdu en temps réglementaire. Leurs quatre matches ont nécessité de la prolongation.

«C’est un bien drôle de classement. Ils se sont basés sur quoi pour nous semer premiers? Sur les matches hors-concours? Sur le fait que la LHJMQ vient de gagner quatre coupes Memorial de suite? Je vais admettre que nous avons une bonne équipe, mais nous avons encore beaucoup de travail à faire pour devenir une équipe qui aspire à un championnat. À mes yeux, il n’y a pas vraiment d’équipe qui se distingue de la masse dans notre ligue. C’est une bonne chose, je crois. L’année dernière, il y avait quatre équipes au-dessus de la mêlée. C’était un peu plate pour les autres. C’est toujours plus le fun pour une ligue quand le classement est serré.»

Les Huskies n’ont rien cassé depuis le début de la saison. Ils ont échappé des points dans deux matches consécutifs contre les Foreurs de Val-d’Or avant de l’emporter en fusillade contre les Voltigeurs de Drummondville et de subir le sort inverse contre les Cataractes de Shawinigan.

«Ce n’est pas le départ que nous souhaitions. Je n’ai pas aimé nos deux matches contre Val-d’Or. Nous les avons pris à la légère et ils se retrouvent aujourd’hui avec une fiche parfaite de 4-0. Nous avons joué notre meilleur match contre Drummondville, mais ce n’était pas leur meilleur match. Nous avons été moyens contre Shawinigan, mais au moins, nous avons pu combler un déficit pour forcer la prolongation. Nous avons beaucoup à faire dans les habitudes de travail et dans les détails et je suis conscient que ça ne va pas se faire en 2-3 semaines. Nous avons du talent, mais il s’agit de nous regrouper pour que ça fonctionne.»

Dagenais ne demanderait pas mieux qu’un déblocage mercredi soir devant le fan-club de sa communauté. Avec plus de 250 personnes derrière lui, on peut s’attendre à ce que les buts des Huskies soient applaudis, surtout si Antonin Verreault s’adonne à marquer.

Antonin Verreault disputera un premier match de saison régulière à Gatineau depuis son échange aux Huskies de Rouyn-Noranda l'été dernier.

Le retour de Verreault

Deuxième choix du repêchage 2020 après Tristan Luneau, Antonin Verreault reviendra sur la glace principale du Centre Slush Puppie pour la première fois depuis son échange aux Huskies (avec un choix de cinquième ronde) contre Jérémie Minville, deux choix de première ronde et un choix de troisième ronde.

Après trois saisons avec les Olympiques, dont la première où il avait été le meilleur compteur du club à 16 ans, Verreault a amassé deux buts et quatre points à ses quatre premiers matches dans l’uniforme des Huskies. Son différentiel de -2 indique toutefois qu’il n’a pas encore pris son envol.

«Il était en feu lors des matches préparatoires. Il est parti du bon pied avec quatre points en quatre matches, mais Antonin est le premier à reconnaître que son début de saison est insatisfaisant», indique Martin Dagenais.

D’ailleurs, son temps de jeu a diminué de match en match depuis le début de la saison.

«Sa confiance a été ébranlée l’année dernière. Nous allons travailler avec lui parce que c’est clair qu’il peut améliorer son jeu. Ce n’est certainement pas un manque d’effort. Son éthique de travail est irréprochable. À un moment donné, Antonin va réaliser ce qu’il doit faire pour avoir du succès et quand il va faire ce déclic, il va devenir un joueur dominant. L’important, c’est d’éviter d’essayer de trop en faire. Il pense trop sur la glace en ce moment.»

Antonin Verreault a inscrit 104 points en 125 matches de saison régulière avec les Olympiques. Il a ajouté 19 points en 24 matches des séries. Il est maintenant âgé de 19 ans et il a participé au dernier camp des Oilers d’Edmonton à titre de joueur invité.