Le gérant que les Champions d’Ottawa viennent de remercier ne sera peut-être jamais capable de quitter le baseball.
Lanier n’est pas amer envers ceux qui ont décidé de confier son poste à Sébastien Boucher.
Dans un long entretien téléphonique avec Le Droit, plus tôt cette semaine, il a émis un seul regret.
« Je ne sais pas ce que je vais faire, maintenant. En fait, le timing de toute cette histoire ne joue pas en ma faveur. Les postes vacants sont plutôt rares à cette période de l’année. Si j’avais su en novembre que je perdrais mon poste, j’aurais pu soumettre ma candidature ailleurs. Il y avait beaucoup de postes vacants, dans le baseball indépendant, en novembre... »
Lanier a certainement un curriculum vitae étoffé.
Il a passé 10 saisons dans les majeures, en tant que joueur d’avant-champ, entre 1964 et 1973.
Il s’est lancé dans le coaching rapidement, après sa retraite. Il a même occupé le poste de gérant des Astros de Houston pendant trois saisons, à la fin des années 1980.
Lanier a fait le saut dans les circuits mineurs indépendants au début des années 1990. Il n’a pratiquement jamais manqué de travail. Durant ses quatre saisons à Ottawa, les Champions ont remporté 180 de leurs 395 parties.
L’équipe a connu une seule saison gagnante. En 2015, elle a remporté le championnat des séries éliminatoires de la Ligue Can-Am.
« Je ne sais pas si ma candidature aurait été retenue, quelque part, mais j’aurais aimé qu’on me donne une opportunité de poursuivre mon chemin dans le baseball », dit-il.
« J’aurais été content de passer un été de plus à Ottawa », enchaîne-t-il, un peu plus tard.
Boucher est prêt
Lanier se ressaisit assez rapidement. Il n’est pas amer, jure-t-il.
« Ça fait partie de la game. Je comprends. »
Il se dit très heureux de voir son ancien poulain Sébastien Boucher accéder à un poste de direction.
Ce n’est pas la première fois que ça se produit. Les hommes qui dirigent actuellement les Capitales de Québec et les Aigles de Trois-Rivières, Patrick Scalabrini et T.J. Stanton, ont déjà joué sous ses ordres.
Le pilote des Jackals du New Jersey, Brooks Carey, a déjà été son instructeur des lanceurs.
« Sébastien aura besoin de temps pour s’habituer à son nouveau rôle », prévient Lanier.
« Certaines choses jouent certainement en sa faveur. Il connaît son baseball sur le bout des doigts. Il a joué assez longtemps pour bien comprendre ce qui se passe sur le terrain. »
« Il aura quand même du travail à faire. Dans les circuits indépendants, il faut apprendre à travailler avec des joueurs qui ont des personnalités très différentes. Il faut aussi trouver des moyens de soutirer le maximum du groupe de lanceurs. »
Dès son entrée en poste, le nouveau gérant a clairement affiché ses intentions. Il entend libérer plusieurs joueurs qui faisaient partie de l’équipe, en 2018, afin de mieux repartir en neuf.
« La gestion d’une équipe, au quotidien, c’est assez simple. La construction d’une équipe, par contre, ça représente un défi intéressant. Sébastien doit s’attendre à passer de longues heures au téléphone, dans les prochains mois. »
Lanier passe l’hiver à sa résidence de Floride, mais il tient à ce qu’on sache qu’il ne sera jamais bien loin. Si jamais les Champions ont besoin de son aide, il se rendra disponible.
« Je vais m’ennuyer du baseball. Je vais aussi m’ennuyer de la ville d’Ottawa. J’ai beaucoup apprécié mes étés dans cette jolie ville. »
« Je me suis beaucoup amusé durant les quatre dernières années. En fin de compte, c’est ce qui compte le plus. »