
Réfléchir au Québec de demain: proposition pour une consultation publique nationale
D’un côté, certaines idées que nous hésitions à mettre en place à grande échelle se sont rapidement imposées comme des solutions efficaces pour répondre à la crise. C’est le cas notamment des mesures de télétravail et des mesures favorisant l’achat et la production locale de biens essentiels. Il semble même qu’un certain consensus ait émergé dans la société pour que nous explorions davantage ces avenues lorsque nous allons sortir de cette crise.
D’un autre côté, il y a ce discours du « retour à la normale » qui soulève plusieurs questions et inquiétudes quant à la suite des choses. En effet, nous sommes plusieurs à nous demander si nous allons retourner dans un système économique favorisant l’efficacité à court-terme plutôt que la résilience à long-terme. Allons-nous également continuer de dévaloriser les emplois que l’on juge maintenant comme étant cruciaux pour le fonctionnement et le développement de notre société ? De plus, la relance de l’économie va-t-elle justifier des investissements massifs dans des secteurs industriels nocifs pour l’environnement ?
Devant l’urgence et la gravité de la situation, la population a répondu dans une grande majorité à l’appel de solidarité lancé par le gouvernement en respectant les directives et en participant à une multitude d’initiatives citoyennes et communautaires, que ce soit de manière bénévole ou à travers des entreprises d’économie sociale. Toutefois, la contribution des citoyens est appelée, selon nous, à dépasser l’urgence pour construire notre avenir commun.
Ainsi, nous sommes fortement d’avis que la réflexion sur la relance du Québec doit s’effectuer sur une base collective et inclusive. En effet, celle-ci ne peut être l’unique responsabilité des élus. D’ailleurs, le Premier ministre François Legault a ouvert la porte à cette idée de réflexion collective en affirmant qu’ « une nouvelle société va émerger de tout ça […] et qu’un débat de société devra avoir lieu » (François Legault, cité dans le journal Le Droit, 23 avril 2020). Ainsi, au moment où les Québécois et les Québécoises sont confinés chez eux et que nous découvrons les outils de travail à distance, mettons leur intelligence et leur expertise à contribution pour que nous sortions de cette crise en nous retrouvant dans une société plus équitable, solidaire et résiliente.
En ce sens, nous appelons le gouvernement du Québec à lancer une consultation publique nationale afin que nous puissions réfléchir collectivement à nos modes de vie et proposer des changements sociétaux qui correspondent à nos valeurs.
Dès lors, pour guider le gouvernement dans la mise en place d’un vaste chantier participatif pour le Québec, nous lui proposons de prendre en compte quelques principes de participation publique :
Tout d’abord, nous sommes d’avis que le tout devrait être coordonné par un organisme indépendant. Les propositions des citoyens devront être récoltées, analysées et transmises au gouvernement par de nombreux experts et expertes en provenance d’une multitude de domaines.
Ensuite, nous estimons qu’il serait important d’entamer la discussion avec des faits. Plusieurs professionnels et organisations de la société civile peuvent être mobilisés afin d’établir ces faits et les présenter à la population de manière claire et accessible.
De plus, il serait également important de diversifier les canaux de communication pour permettre à tout le monde de s’exprimer. La création d’une plateforme web serait la meilleure option à cet égard mais nous devons également prévoir d’autres moyens pour que les personnes ayant un accès limité à internet puissent elles aussi émettre leurs suggestions.
Enfin, nous envisageons une réflexion collective s’articulant autour de grandes thématiques telles que la transition écologique du Québec, les défis régionaux, la démocratie ainsi que le développement social et économique. Toutefois, il est clair que ces thématiques doivent seulement servir de base à la discussion et l’objectif n’est pas de décourager l’expression des idées.
Si cette proposition vous parle et vous désirez posez une action en ce sens, vous pouvez vous rendre sur le site de l’Assemblée nationale du Québec pour signer la pétition.
Auteurs :
Jean-Sébastien Caron de Montigny, Alexandre Bégin et Olivier Viger Beaudin, étudiants à la maîtrise en développement territorial, Université du Québec en Outaouais
Signataires :
Achille Kamana, étudiant à la maîtrise en travail social, UQO
Amélie Champagne, étudiante au doctorat en sciences sociales appliquées, UQO
Anatole De Baerdemaeker, étudiant à la maîtrise en études internationales, Université de Montréal
Antoine Bélisle-Cyr, étudiant à la maîtrise en sciences de la gestion, UQTR
Brandon Bolduc, étudiant au doctorat en administration publique, Université d’Ottawa
Carolane Beaudoin, étudiante au baccalauréat en communication sociale, UQTR
Charles Rivest, étudiant à la maîtrise en développement régional et territorial, UQAR
David Deladurantaye Leblanc, étudiant au baccalauréat en anthropologie, Université de Montréal
Delphine De Pierre, étudiante à la maîtrise en biologie, Université Laval
Élie-Jeanne Lalonde, étudiante au baccalauréat en travail social, UQAR
Élise Desjardins, étudiante à la maîtrise en travail social, Université de Sherbrooke
Étienne Gariépy-Girouard, étudiant à la maîtrise en Géographie, UQAR
Ève Campeau-Poirier, étudiante au baccalauréat en physique, Université de Montréal
Félix Fournier, diplômé de la maîtrise en physique, Université de Montréal
Flavie Lemay, étudiante à la maîtrise en travail social, Université de Montréal
François Pays, étudiant au doctorat en sciences sociales appliquées, UQO
Frédéric Diotte, diplômé du baccalauréat en géomatique appliquée à l’environnement, Université de Sherbrooke
Gabrielle Ayotte Garneau, étudiante à la maîtrise en développement régional et territorial, UQAR
Guillaume Cochon, diplômé du baccalauréat en administration des affaires, UQAR
Ismaël Boudissa, étudiant au baccalauréat en droit, UQAM
Jean-Samuel Landry, étudiant au baccalauréat en éducation physique, Université de Sherbrooke
Jérôme Guay, étudiant à la maîtrise en océanographie physique, UQAR
Jézabel Cloutier, diplômée en service social, Université Laval
Julie McClatchie, étudiante au doctorat en science politique, UQAM
Laurence Boucher-Meilleur, étudiante à la maîtrise en science politique et études féministes, Université d’Ottawa
Laurent Paradis-Charette, étudiant au doctorat en sociologie, Université du Québec à Montréal
Louis Pinard, étudiant au baccalauréat en éducation physique et à la santé, Université de Sherbrooke
Marie-Anne Robitaille, étudiante à la maîtrise en développement régional, UQAR
Marie-Ève Sasseville, étudiante à la maitrise en gestion de l’environnement, de la biodiversité et des territoires, Université de Sherbrooke
Martin Laroche, candidat au doctorat en développement régional, UQAR
Mathieu Desmarais, étudiant au baccalauréat en physique, Université de Montréal
Mathieu Raby-Labelle, étudiant à la maîtrise en développement régional et territorial, UQAR
Maxime Gauthier, étudiant à la maîtrise en administration, UQO
Mégane Lebel, étudiante au doctorat en immunologie, Université de Sherbrooke
Myriam St-Pierre, étudiante au baccalauréat en sciences sociales (avec concentration en sociologie), UQO
Naomi Blanchard, étudiante à la maîtrise en éducation, UQO
Nathalie St-Onge, étudiante au baccalauréat en enseignement préscolaire et primaire, UQAT
Nicolas Duquette, étudiant au baccalauréat en kinésiologie, Université de Sherbrooke
Nicolas Heidecker, étudiant à la maitrise en psychoéducation, UQO
Olivier Pilette, étudiant au baccalauréat multidisciplinaire, Université Laval
Patrice Mathieu, étudiant à la maîtrise en gestion durable des forêts, UQO
Patricia Houle-Bertrand, étudiante à la maîtrise en littérature comparée, Université de Montréal
Pierre-Antoine Gourd, étudiant à la maîtrise en développement territorial, UQO
Renaud Tremblay, étudiant au baccalauréat en kinésiologie, Université de Sherbrooke
Rosalie Campeau, étudiante au baccalauréat multidisciplinaire, Université de Sherbrooke
Sarah-Eve Lord, étudiante au baccalauréat en kinésiologie, Université de Sherbrooke
Shawn Cantin Watson, étudiant au baccalauréat en géographie et études autochtones, Université Concordia
Sophie Potvin, étudiante à la maîtrise en développement territorial, UQO
Stéphanie Viau, étudiante au baccalauréat en kinésiologie, Université de Sherbrooke
Thiery Dubreuil, étudiant à la maîtrise en études autochtones, UQO
Tomy Breton, étudiant au baccalauréat en kinésiologie, Université de Sherbrooke
Yohan Desmarais, diplômé de la maitrise en histoire, Université de Montréal
Zed Merlin Faubert, étudiant-e au baccalauréat en philosophie, Université Laval