Au coeur du combat franco-ontarien on trouve l’Université de Sudbury

L’Université de Sudbury ne recevra pas de fonds provinciaux, ces fonds qu’elle attendait afin de cristalliser son futur.

POINT DE VUE / C’était il y a une semaine, le vendredi 30 juin 2023, lors de la fermeture des bureaux autour de 16h30, tout juste avant le long week-end de la Fête du Canada. Alors que la majorité de la population est à l’extérieur, passant du bon temps en famille, profitant de la Fête nationale pour s’unifier, pas pour se diviser. C’est le moment que le gouvernement Ford a choisi pour annoncer cette nouvelle qui brise le coeur des Franco-Ontarien.nes: l’Université de Sudbury ne recevra pas de fonds provinciaux, ces fonds qu’elle attendait afin de cristalliser son futur.


Malgré les efforts du gouvernement de faire passer, entre deux spectacles, cette nouvelle sous silence; nous, on ne l’a pas manquée. La communauté est abasourdie, choquée, mais pas surprise. C’est une déception, de plus, de trop, pour une communauté qui est sans arrêt bernée par le gouvernement. Mais ça suffit.

Selon le ministère des Collèges et Universités, le projet «ne correspond pas à la demande actuelle et aux tendances relatives aux inscriptions, ni la capacité actuelle des établissements existants à offrir une programmation en langue française dans le Grand Sudbury et aux quatre coins de l’Ontario». Six mois après que le projet ait été déposé au Ministère, après un investissement de 2M$ du gouvernement fédéral et après une étude qui démontre une retombée économique de 90M$ pour la région, il est difficile de trouver un sens à cette réponse du gouvernement.

Une université «par, pour et avec» les Francos-Ontarien.nes, c’est un projet que fait avancer l’Université de Sudbury avec brio depuis sa création il y a 110 ans, malgré tous les obstacles plantés par le gouvernement. Alors, la moindre chose que celui-ci puisse faire, c’est d’être honnête avec les Francos-Ontarien.nes. La vérité, c’est que Ford ne veut pas d’une institution d’étude supérieure unilingue francophone à Sudbury.

Soyons pourtant clairs et surtout fiers: les francophones de l’Ontario ont toujours existé et sont là pour rester. Nous n’abandonnerons pas le projet. Nous voulons et aurons une université en langue française digne de notre jeunesse, digne de nos penseurs et digne de nos aspirations. Et ça, ça commence par le financement provincial de l’Université de Sudbury.

France Gélinas, députée de Nickel Belt

Guy Bourgouin, député de Mushkegowuk-Baie James

Jamie West, député de Sudbury