Son « bébé », comme l’appelle Jean Laberge, a été fondé il y a 42 ans à partir de rien. Aujourd’hui, Escaliers Jean Laberge a une réputation bien établie dans la région du Saguenay et un carnet de commandes rempli. À la veille de la retraite, le propriétaire avait une idée claire de la relève qu’il souhaitait. « Je ne voulais pas que mon entreprise tombe entre les mains de grandes compagnies provinciales ou nationales et qu’elle soit transformée en réseau de distribution, comme cela se passe souvent dans la région, dit-il. J’ai toujours eu un tempérament de développeur régionaliste et je voulais que mon repreneur ait la même vision. C’est le cas, et cela me rend extrêmement heureux ! »
Le défi que devait toutefois relever le repreneur, Pierre-Jean Gagnon, était son manque d’expérience en matière d’entrepreneuriat… et du travail du bois. « La fabrication d’escaliers est une technique très spécifique, très pointilleuse, explique-t-il. Grâce au transfert de connaissances d’une durée d’une année, j’apprends la conception, mais aussi la gestion d’une entreprise. »
Une aide précieuse
Pour les accompagner dans ce transfert, les deux entrepreneurs ont fait appel au Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ). « Je pensais que c’était une intervention divine que de les avoir avec nous, souligne Jean Laberge. Je suis un expert dans la fabrication d’escaliers, mais je n’y connais rien en montage financier, en négociation, en processus de transfert d’entreprise. » Et Pierre-Jean Gagnon d’ajouter : « Ils nous ont aidé dans toutes les étapes du transfert. Sans eux, je n’aurais pas pu acheter Escaliers Jean Laberge. »
Après avoir travaillé 15 ans dans une multinationale, Pierre-Jean Gagnon est aujourd’hui pleinement épanoui dans son propre atelier, en compagnie de ses employés et de ses « œuvres d’art » qui orneront plusieurs maisons de la région. Jean Laberge, quant à lui, continue à léguer son savoir-faire au nouveau propriétaire et prendra une retraite bien méritée en mai prochain. Après quoi, il compte tout de même passer voir son bébé de temps en temps, et pourquoi pas, utiliser de nouveau le ciseau à bois !