Le processus de vente des Sénateurs traîne. On se doutait bien que tout ne tournait pas rond. Deux semaines après le dépôt des offres, la Ligue nationale de hockey, les héritières Melnyk et leurs conseillers n’ont toujours été en mesure d’identifier le – ou les – futur(s) propriétaire(s).
Lundi, dans son populaire balado 32 Thoughts, le chroniqueur torontois Elliotte Friedman a secoué les colonnes du Temple. «Tous les gens qui doivent contrôler la situation ont complètement perdu le contrôle. Ce n’est pas nouveau. Il y a longtemps qu’ils ne contrôlent plus rien. Je ne crois pas qu’on ait déjà vu un processus de vente d’une franchise comme celui-là.»
Les partisans des Sénateurs, qui attendent l’arrivée des nouveaux propriétaires comme on attend le retour du printemps après un trop long hiver, s’inquiètent.
Pourtant, Friedman n’a pas dit que la situation frôlait la catastrophe.
Il a simplement constaté que les choses ne se passent pas comme d’habitude.
En temps normal, tout se fait discrètement. On apprend à connaître les investisseurs quand ils sont prêts à signer les documents officiels.
Cette fois, c’est différent, parce que Hollywood est impliquée.
Ryan Reynolds a officiellement retiré ses billes le 11 mai, mais on sent encore sa présence. Même s’il ne fera pas partie du groupe de propriétaires des Sénateurs, il a un peu – ou beaucoup -- dicté les règles du jeu que tous les autres suivent, depuis.
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Quand Friedman parle des «gens» qui devraient normalement contrôler la situation, il fait certainement référence à Gary Bettman.
Le commissaire est, depuis toujours, allergique aux fuites médiatiques. Il s’est toujours efforcé de contrôler le message, de façon à projeter l’image d’une Ligue nationale lisse où les conflits n’existent pas. Au cours des trois dernières décennies, des investisseurs un peu trop enthousiastes, qui aimaient un peu trop l’attention des caméras, ont vite frappé le mur. Ils ont appris à leurs dépens que la discrétion est de mise, quand on veut se joindre au groupe très fermé des gouverneurs de la LNH.
Pour une rare fois, Bettman a dérogé à son habitude. Il est, comme presque tout le monde, tombé sous le charme de Reynolds.
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Quand l’acteur s’est rendu aux quartiers généraux new yorkais de la ligue, le commissaire a voulu que tout le monde soit au courant.
C’était la mi-décembre. Reynolds venait à peine de laisser savoir qu’il avait de l’intérêt pour la franchise canadienne qui avait été mise en vente.
«Il nous a beaucoup impressionnés. Si on peut trouver une façon de l’impliquer dans le prochain groupe de propriétaires, ce serait génial. Ce serait bon pour l’organisation des Sénateurs. Ce serait bon pour la ligue au grand complet», a-t-il déclaré.
Lorsque Reynolds s’est associé au Groupe Remington, la pression a grimpé d’un coup pour tous les autres groupes qui étaient dans la course.
Neko Sparks a fini par recruter sa propre superstar, Snoop Dogg. Le chanteur s’est ensuite donné le droit d’accorder quelques entrevues pour parler de sa vision du futur. Il souhaite s’impliquer dans le hockey pour permettre à des enfants «qui lui ressemblent» de découvrir le sport.
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Noble.
Les frères Jeffrey et Michael Kimel, de Toronto, ont fini par aller chercher leur propre superstar. Tandis qu’il prépare une monstrueuse tournée européenne, Abel «The Weeknd» Tesfaye est demeuré muet. Il n’a pas pris la parole, publiquement, pour parler de son amour pour le hockey. Sa présence ajoute toutefois une petite couche de complexité au processus.
Tous les acheteurs potentiels, qui avaient pourtant signé des ententes de confidentialité, se sont amusés à partager de l’information un peu partout au cours des dernières semaines.
«Le processus de vente des Sénateurs sera un jour raconté dans un livre. Ce sera un très bon livre! Et ce livre inspirera sans doute un scénario de film», a ironisé Elliotte Friedman, tout en précisant que l’auteur du bouquin deviendra millionnaire.
On continue de croire que le dernier chapitre de l’histoire sera heureux. Si ça se trouve, il y aura un bon punch final. Un personnage humble et discret – Michael Andlauer ou Steve Apostolopoulos – remportera la mise.
On continue de penser que l’histoire connaîtra une conclusion heureuse.
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D’un balado à l’autre…
Pierre Dorion a participé à un épisode de The Cam & Strick Podcast.
Cette émission, produite à Saint-Louis, est animée par l’ancien dur à cuire Cam Janssen et par le journaliste sportif Andy Strickland. Le duo a le don de mettre ses invités à l’aise.
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Le directeur général des Sénateurs a fini par lâcher une confidence intéressante. Il paraît qu’il ne voulait pas échanger Mark Stone, en 2019.
«Depuis le début de mon règne à titre de DG, j’ai laissé partir deux joueurs à regret. Parfois, je me mets dans le pétrin parce que je suis trop honnête. Je dois quand même reconnaître que Stone est un de ces joueurs.»
Dorion a ensuite expliqué qu’il était prêt à consentir à Stone un contrat de huit ans, au salaire annuel qui lui convenait. Son «patron» de l’époque, Eugene Melnyk, n’aurait pas autorisé la dépense.
Ceux qui ont la mémoire longue se souviendront que Dorion n’était pas pourtant pas abattu, au moment de compléter la transaction. Il a même accordé une entrevue durant laquelle il s’est dit particulièrement fier du travail qu’il venait d’accomplir.
À quel moment, au juste, Dorion a-t-il péché par excès d’honnêteté?