Chronique|

Les Olympiques doivent embaucher les bons candidats

Louis Robitaille

CHRONIQUE / L’organisation des Olympiques de Gatineau n’a pas très bien paru, ce printemps.


En fait, on devrait préciser. C’est la direction du club qui a eu l’air brouillonne, ou désorganisée, quand elle a fait patienter tout le monde pendant deux – interminables – semaines avant de livrer son bilan de fin de saison.

Le pire, c’est que la direction a trouvé le moyen d’empirer les choses. On savait tous où se trouvait l’os. Avant de prendre la parole, il fallait d’abord prendre une décision importante, sur l’avenir de l’homme qui occupait les fonctions d’entraîneur-chef et de directeur général.



Là, la direction des Olympiques a réussi un tour de force. Après une longue période de réflexion, elle a été capable de confirmer le retour en poste de Louis Robitaille… Avant d’effectuer un spectaculaire virage à 180 degrés quelques jours plus tard.

Les mots «brouillonne» et «désorganisée» ne sont pas trop forts, ici.

Notre ami de longue date Michel Langevin, dans son studio de radio, est allé jusqu’à tisser des liens avec la période sombre prépandémique, alors que les Olympiques étaient dirigés par les hommes d’affaires Martin Lacasse et Alain Sear. On n’ira pas jusque là. C’est un peu fort de café.

Le lien tissé par Michel nous rappelle quand même que les Olympiques ont fait beaucoup de chemin dans les quatre ou cinq dernières années.



Il nous ramène aussi dans le moment présent, en nous rappelant à quel point les prochaines semaines seront importantes pour l’organisation.

Les Olympiques doivent embaucher un nouveau directeur général et un nouvel entraîneur-chef. Il s’agit de deux des trois postes stratégiques les plus importants au sein de l’organisation. Ils n’ont pas le droit de se tromper. Ils doivent embaucher les bonnes personnes.

L’idée, c’est de s’assurer que le mouvement ne s’essouffle pas. Les partisans sont venus en grand nombre, quand les mesures sanitaires ont été levées, parce qu’ils étaient curieux de visiter l’amphithéâtre tout neuf. Ils sont revenus, dans les mois qui ont suivi, parce qu’ils avaient envie de soutenir le club qui avait été construit pour gagner un championnat.

À l’aube d’une nouvelle période de reconstruction, la direction doit s’associer aux bonnes personnes. Elle doit embaucher les hommes de hockey grâce à qui les inévitables reconstruction seront moins longs. Ils doivent trouver des gens qui comprendront, d’emblée, l’importance de maintenir des liens durables avec la communauté.

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Une suggestion, comme ça?

Il faut rompre avec une vieille lubie de l’organisation.



Au moment de chercher un entraîneur, il n’est plus nécessaire de se limiter aux candidats qui ont le potentiel de travailler, un jour, dans la Ligue nationale de hockey.

Ça remonte à loin. À son époque, Charles Henry était convaincu que la mission de développement de l’organisation ne se limitait pas aux joueurs. Les Olympiques devaient aussi servir de tremplin aux entraîneurs et aux acteurs de soutien qui souhaitaient faire carrière au plus haut niveau.

Il y avait peut-être un peu de coquetterie mal placée, dans tout ça. Les Olympiques aimaient nous rappeler qu’ils avaient remporté plus de championnats que quiconque. Ils étaient «le Canadien de Montréal de la LHJMQ».

Et ils se plaisaient, au sommet de la pyramide.

À l’époque de Charles Henry, les Olympiques ont remporté des tas de championnats. Le Manitou a embauché trois entraîneurs qui ont poursuivi leur chemin jusque dans la LNH. Un quatrième entraîneur, tout aussi compétent que les trois premiers, est tout près du but.

C’était une belle époque, mais cette époque est révolue.

Les Olympiques ne dominent plus outrageusement la LHJMQ. Personne ne domine outrageusement, de nos jours. Les Remparts de Québec, dans le plus gros marché, avec leurs impressionnantes ressources financières et leur légendaire entraîneur, viennent de remporter le championnat des séries éliminatoires pour la première fois depuis 1976.

Ainsi va la vie.



Aujourd’hui, les organisations qui se démarquent sont celles qui font les choses correctement, année après année. Les clubs qui demeurent compétitifs sont ceux qui attirent les joueurs autonomes, les Américains et les Européens de qualité. Les clubs qui se démarquent sont ceux où il règne une bonne culture.

Plutôt simple, non?

On ne se donnera pas la peine de dresser la liste de tous les gens qui sont de sérieux candidats à la succession de Louis Robitaille. Notre journaliste Jean-François Plante l’a écrit, la semaine dernière. Le mini comité responsable des embauches a déjà reçu des quantités impressionnantes de curriculum vitae.

Une organisation soucieuse de faire les choses correctement commencerait au sommet de la pyramide. La première embauche serait celle du directeur général. Ce directeur général serait ensuite responsable de l’embauche de l’entraîneur.

C’est ainsi que les bonnes organisations procèdent.

Au lieu de viser une étoile filante, pour qui Gatineau ne serait qu’un simple arrêt, le DG pourrait se donner la peine d’embaucher un type qui connaît le hockey junior et ses athlètes. Un type qui connaît la recette du succès. Un type qui est prêt à s’investir à long terme. Un type qui pourrait permettre aux Olympiques de vraiment s’installer dans leur nouveau domicile, et d’y connaître du succès à très long terme.

Avant tout, cette organisation a besoin d’une bonne dose de stabilité.