La violence des éléments nous surprend, nous effraie même parfois. Comme ces incendies de forêt qui ravagent Hawaï, faisant plus d’une cinquantaine de morts, en plus de rayer de la carte une ville historique sur le bord du Pacifique. Ces feux de forêt dans le nord du Québec qui diffusent des particules fines et rendent l’air irrespirable jusqu’à Washington et New York.
Juillet a été le mois le plus chaud de l’histoire, un phénomène alimenté par les courants d’air chauds créés par El Niño. Et c’est de plus en plus évident que le réchauffement climatique annoncé depuis des décennies a entamé sa marche irréversible.
On se questionne désormais sur la solidité de nos bâtiments face aux tornades, sur la capacité de nos égouts pluviaux à évacuer les pluies diluviennes comme celles qui se sont abattues jeudi sur Ottawa-Gatineau. Des experts exhortent les gouvernements à revoir les codes du bâtiment, afin que les toits résistent mieux aux grands vents qui se déchaînent maintenant presque toutes les semaines sur nos villes.
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Changer tant de choses...
Comme être humain, on se sent soudain bien petit face à la puissance de la nature. On se dit qu’on aurait dû agir avant pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. On se dit: ah, si on avait respecté l’accord de Kyoto... Mais il aurait fallu faire des sacrifices sur notre sacro-sainte qualité de vie. Il aurait fallu, du jour au lendemain, changer tant de choses. La façon dont on consomme, la façon dont on se déplace. Il faudrait acheter moins, voyager moins, manger moins de viande, pédaler et marcher plus… Au plan collectif, on a d’abord pensé à notre confort individuel avant de penser au bien-être collectif.
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Pour combattre les changements climatiques, la planète devrait se dresser tout d’un bloc. Mais nos institutions internationales ne sont pas conçues pour agir d’un bloc. On est encore incapable de mettre au pas les États délinquants lorsqu’ils sont trop puissants. Comme cette Russie qui se permet d’attaquer l’Ukraine, ou la Chine qui lance de puissantes cyberattaques autant aux États-Unis, qu’au Japon et au Canada...
Je m’assume!
Alors mettre au pas Dame Nature? Autant oublier ça. Oui, je suis pessimiste en matière de climat. Je m’assume!
Ces jours-ci, je repense à Justin Trudeau, à Catherine McKenna au sommet de Paris sur le climat en 2015. Trudeau venait juste d’être élu après les sombres années Harper. Le Canada était de retour dans la lutte aux changements climatiques, disait-il. Huit ans plus tard, notre pays continue de financer à coups de milliards l’industrie pétrolière (dont nous sommes le quatrième producteur mondial) et à autoriser de nouveaux forages.
On a beau faire tout notre possible individuellement, c’est collectivement qu’on est incapables de se liguer contre les éléments naturels.
Comme Astérix et les Gaulois, j’en suis venu à avoir peur que le monde me tombe sur la tête.
Mes amis environnementalistes, eux, gardent le moral en faisant tout ce qu’ils peuvent pour aider la cause dans leur environnement immédiat. Ça ne changera pas le monde, mais c’est mieux que de rester les bras croisés, me disent-ils.
Et ils ont raison. C’est souvent la somme de toutes les petites volontés individuelles, aussi insignifiantes soient-elles, qui font bouger les gouvernements et provoquent les révolutions.
Alors vous m’excuserez, mais je dois aller porter le bac de compostage au chemin…