Les séries télé à regarder en ce moment

Sébastien Trudel et Marie-Claude Savard.

Le chroniqueur Richard Therrien vous fait part de ses coups de cœur actuels au petit écran et sur toutes les plateformes.


Présumé innocent: l’affaire Sébastien Métivier

Même si elles concernent des cas réels, les séries de true crime se regardent bien souvent comme des polars ou des thrillers. Mais quand on parle de crimes qui ont été commis chez nous, au Québec, on se sent encore plus touché. On sort donc troublé après avoir vu Présumé innocent: l’affaire Sébastien Métivier, dont les quatre épisodes d’une heure seront disponibles sur Crave. Marie-Claude Savard et Sébastien Trudel, avec le réalisateur Philip Sabourin, s’intéressent au cas de Sébastien Métivier, disparu le 1er novembre 1984 dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve à Montréal et jamais retrouvé depuis. Presque 40 ans plus tard, la famille de Sébastien ne sait toujours pas ce qui s’est réellement passé ce jour-là. Aucune trace de l’enfant, qui aurait près de 50 ans aujourd’hui, mais plusieurs hypothèses sur l’identité du meurtrier. Christiane Sirois, la maman de Sébastien, a retiré des murs toutes les photos de son fils, pour reprendre contact avec la réalité. «Ce serait le temps qu’on en finisse, parce qu’il me semble qu’il me reste encore quelques années à vivre. J’aimerais ça les vivre pour moi.»

Présumé innocent: l’affaire Sébastien Métivier est présenté sur Crave à partir du mercredi 29 novembre. Ma chronique.

La mère de Sébastien Métivier.

The Crown

En lançant le chapitre final de The Crown, Netflix nous savait conquis. Assez pour nous fournir seulement quatre épisodes et nous faire attendre un mois de plus pour les six derniers. Il y a néanmoins une logique à regrouper ces quatre épisodes, une minisérie en soi, concentrés sur les derniers mois de la princesse Diana (Elizabeth Debicki) et sur son ascendant immense sur le peuple, qui a fait de l’ombre à la famille royale bien après sa mort. Le scénario de ce dernier chapitre prend des libertés dramatiques qui déplairont sûrement aux plus connaisseurs, qui ont tout lu sur le sujet. Plus on se rapproche de notre époque, plus cette histoire est fraîche à nos mémoires, et plus ces libertés peuvent irriter. Comme j’ai suivi tout ça de loin, je me suis laissé emporter par cette histoire romancée et dévoré les quatre épisodes en une soirée. Les six derniers épisodes, attendus pour le 14 décembre, aborderont la Wills Mania autour du prince William, et sa rencontre avec Kate Middleton, de même que le ressentiment du peuple britannique à l’endroit de la famille royale.

The Crown est présenté sur Netflix. Ma chronique.


Lac-Noir 2

Le Québec n’est pas habitué aux séries de genre, encore moins aux séries d’horreur. Lac-Noir fait cavalier seul en ce domaine dans notre télé. Et ça marche! Nous reprenons à peine trois semaines après la fin de la saison 1, alors que Lac-Noir est en deuil de plusieurs de ses citoyens. Rappelons qu’une malédiction a frappé cette petite ville : certains de ses habitants se transforment en loups-garous à chaque pleine lune. Valérie Roberge (Mélissa Désormeaux-Poulin) aurait pu vouloir se sauver à toutes jambes de ce village qui n’est pas le sien, mais son fils Dave (Anthony Therrien) est désormais lui aussi un loup-garou. Jusqu’à maintenant, la deuxième saison ne manque pas d’efficacité, entrant dès le départ dans le vif du sujet; vous n’attendrez pas plusieurs épisodes pour sentir l’horreur.

Lac-Noir 2 est présenté sur Club Illico. Ma chronique.


Inspirez expirez

De l’expression – et de l’inspiration –, Sonia Cordeau n’en manque pas dans Inspirez expirez, la nouvelle comédie noire (ou thriller comique?) qu’elle a imaginée avec Katherine Levac et Jean-François Chagnon. Sonia Cordeau et Virginie Fortin incarnent le duo vedette, Sophie et Vicky, qui se sont rencontrées par des amies communes, mais qui ne s’aiment pas beaucoup. Pour leur anniversaire, on leur offre une retraite de yoga de quatre jours, un cadeau empoisonné qui ne plaît ni à l’une ni à l’autre. Inspirez expirez ne joue pas dans la délicatesse, on souligne tout à gros trait, et c’est pleinement assumé. Le rythme est bon, on entre rapidement dans l’histoire.

Inspirez expirez est en ligne, sur Crave. Ma chronique.


Les stagiaires

Si vous pensez que plus personne ne s’intéresse à la carrière de journaliste, vous avez tout faux. La série Les stagiaires vous montrera des aspirants pleins d’ambitions et motivés. Ce nouveau docu-réalité de huit épisodes d’une heure repart au bas de l’échelle, à travers six stagiaires du service d’information de Radio-Canada, qui apprendront le métier sur le terrain et dans la salle de rédaction. Marie-Maude Denis agit à titre de mentore alors qu’Isabelle Richer et Patrice Roy sont évaluateurs et accompagnent l’équipe de stagiaires durant toute l’aventure. Vous ne les entendrez pas les démolir; on n’est pas du tout dans ce ton-là. Les stagiaires porte aussi un regard sur la façon de pratiquer le journalisme en 2023, par « une génération qui n’a pas l’intention de faire les choses comme avant ».

Si vous n’êtes pas abonné à ICI RDI, les épisodes seront disponibles en rattrapage sur ICI Tou.tv. Ma chronique.

Une partie des quelque 200 personnes qui ont appliqué pour devenir stagiaires à Radio-Canada.

Les révoltés

Donner une voix aux laissés-pour-compte de la société : c’était le vœu de Fabienne Larouche et Michel Trudeau quand ils ont eu l’idée de la série Les révoltés. Sarah-Jeanne Labrosse et Pier-Luc Funk incarnent à l’écran cette jeunesse encore pleine d’espoir, qui souhaite changer le monde, une cause ou un reportage à la fois. Éléonore St-Laurent (Labrosse), 28 ans, est avocate, fille de juge, qui se consacre majoritairement à l’aide juridique. Jacob Gravel-Duquette (Funk), 32 ans, est pour sa part reporter d’enquête au journal Un million de mots. Téméraire, il met sa sécurité en danger pour dévoiler au grand jour les pires injustices. Très rythmée, la série entre directement dans l’histoire plutôt que d’introduire graduellement les personnages.

La série Les révoltés est diffusée sur Club Illico. Ma chronique.


La candidate

Je l’écris souvent : notre télé manque de comédies. On est très fort dans les tragédies, mais on a tant de difficulté à faire rire. Et Dieu sait qu’on en a besoin. La candidate arrive donc comme un vent de fraîcheur dans nos écrans. Comme moi, vous risquez de tomber amoureux de sa nouvelle héroïne, Alix Mongeau, jouée par Catherine Chabot. Technicienne en pose d’ongles à quelques jours de sa trentaine, elle est recrutée par le PPDQ comme « candidate poteau » dans une circonscription où elle est certaine de perdre. Vous me voyez venir : contre toute attente, elle sera élue. J’ai beaucoup ri en regardant les premiers épisodes. Isabelle Langlois a toujours une plume aussi intelligente et vive. Dans son premier rôle-titre à la télé, Catherine Chabot est tout simplement épatante.

La comédie est diffusée sur l’Extra d’Ici tou.tv. Ma chronique.

Catherine Chabot joue le rôle principal dans <em>La candidate</em>.

Après le déluge

Après le déluge fait mentir l’idée qu’il y ait trop peu d’acteurs québécois de diverses origines pour peupler nos séries; ceux et celles que vous découvrirez ont du talent à revendre. Ils sont tous et toutes convaincants. Maxime Salomon (Penande Estime) n’a rien d’une policière ordinaire. Elle se donne pour mission de réhabiliter des délinquants, voués autrement à retourner dans le crime ad nauseam. Propriétaire d’un centre d’entraînement, elle passe par les arts martiaux mixtes pour contrer la violence. Il faut pourtant une confiance inébranlable pour croire qu’elle peut y parvenir. Notamment avec Dylane (Blanche Masse), véritable bombe à retardement, qui se bat avec sa mère (Marilyse Bourke) à coups de poing au visage... Même dure et crue, Après le déluge est une œuvre sur la résilience et l’espoir.

La série est diffusée sur Noovo. Ma chronique.

Se dénudant pour les abonnés de son compte « Onlyfame », Eva refuse la vie que ses parents ont choisie pour elle.

Aller simple : survivre

Aller simple ne devait durer qu’une seule saison. Mais la série a fracassé un record d’écoute pour Noovo. On réclamait donc une deuxième saison et les auteurs se sont creusé les méninges pour imaginer une toute nouvelle histoire. Dans Aller simple : Survivre, seuls quelques personnages de la première saison sont de retour, dont l’enquêteuse Juliette Michaud (Anick Lemay) et son conjoint Thomas (Jean-Nicolas Verreault). Ce dernier prend un plaisir malsain à épier les voisins d’en face, une bande de jeunes qui exploitent une fermette dans le but de s’autosuffire. Je ne vous surprendrai pas en vous révélant qu’il y aura des morts...

L’œuvre de six épisodes est diffusée à Noovo. Ma chronique.


Sorcières

Nous sommes à Sainte-Piété, une municipalité des Cantons de l’Est. Tout commence avec la découverte d’un bébé nu au pied d’une chute. Aucun indice n’est laissé sur place, on n’a pour l’instant qu’un appel étrange au 911, sans pouvoir en identifier sa provenance. Après avoir vu les deux premiers épisodes, je risque de rester bien accroché à cette histoire de trois demi-sœurs qui ont grandi dans une commune ayant toute l’apparence d’une secte. J’ai déjà 1000 questions en tête.

La série de 26 épisodes est diffusée à TVA. Ma chronique.


Une affaire criminelle

Ne cherchez pas de personnages de la première saison, il n’y en a pas; l’autrice Joanne Arseneau repart avec une toute nouvelle histoire, dans la même thématique. Le Bureau des enquêtes indépendantes se penche cette fois sur le cas de Laurence Malenfant (Alice Moreault), une policière qui a tué un témoin important dans la disparition de son père. La jeune femme dit avoir agi par légitime défense, ce que corrobore sa collègue Geneviève Lanctôt (Julie Le Breton), présente au moment du meurtre. On découvre assez rapidement qu’elles cachent bien des choses. Ce n’est pas le plus beau côté de la police qui nous est montré dans Une affaire criminelle. Mais croyez-moi, ça donne de maudites bonnes histoires.

Les huit épisodes d’une heure sont présentés sur Noovo et Crave. Ma chronique.

Alice Moreault et Julie Le Breton incarnent deux enquêteuses dans <em>Une affaire criminelle</em>.

Désobéir : le choix de Chantale Daigle

À l’été 1989, Chantale Daigle, une jeune femme sans histoire, est poussée malgré elle sous les projecteurs après avoir voulu mettre un terme à une grossesse non désirée, une décision que son ex-conjoint contestera jusqu’en Cour suprême. Le réalisateur Alexis Durand-Brault, sur un scénario d’Isabelle Pelletier et de Daniel Thibault (Ruptures), revient sur ce jalon important dans le combat des femmes pour le droit à l’avortement. Éléonore Loiselle, alter ego de Chantale Daigle, et Antoine Pilon, alias Jean-Guy Tremblay, son ex menteur et manipulateur, forment avec un naturel renversant ce couple passé à l’histoire.

Les six épisodes sont disponibles sur Crave. La critique de la série est ici.


Plan B

Après Louis Morissette, Sophie Lorain et Anne-Élisabeth Bossé, au tour de Pier-Luc Funk d’incarner un protagoniste qui fait appel à l’agence Plan B pour retourner dans le passé et échapper à son destin. Jessie Bonin, un jeune délinquant, fera de multiples allers-retours temporels afin de voir ses parents dysfonctionnels (Évelyne Rompré et Patrice Robitaille) revenir ensemble et reconquérir l’élue de son coeur. Le jeune Funk offre une performance magistrale. Physiquement, il se donne à plein. Il court souvent pour échapper à sa morne réalité, tombe, grimpe des clôtures, se fait taper dessus. Il sait aussi se montrer d’une grande vulnérabilité, ce qui ajoute au profil de son personnage en quête d’amour. Cette fantaisie dramatique est absolument palpitante.

Une série de six épisodes d’une heure disponible est diffusé à Radio-Canada. La critique de la série est ici.


Mégantic

Ce drame sur la tragédie ferroviaire survenue à Lac-Mégantic en juillet 2013 a fait très forte impression auprès du public et de la critique depuis son lancement. Le scénariste Sylvain Guy et le réalisation Alexis Durand-Brault montrent, au-delà du spectaculaire accident, comment la tragédie a changé à jamais la vie des habitants de la municipalité. Chacun des épisodes s’attarde à un personnage précis.

Une puissante série en huit épisodes disponible sur Club Illico.La critique de la série est ici.


Fragments

Serge Boucher, qui compte parmi nos auteurs de téléséries les plus talentueux (Aveux, Apparences, Fragile) est de retour avec Fragments, une œuvre chorale touchante et de belle facture sur les thèmes de l’amitié et de la famille.

Dans ce qu’il considère «peut-être» comme sa dernière série intimiste et personnelle, Boucher propose le récit du«quatuor de Victoriaville», surnom donné à un groupe d’amis qui se sont connus jadis et qui sont arrivés, 35 ans plus tard, à un moment charnière de leur existence.

Fragments, qui se décline en dix épisodes d’une heure, suit le parcours du chirurgien cardiaque François (James Hyndman) en deuil de sa femme (Dominique Leduc); de la prof de sciences politiques Marlène (Céline Bonnier) ainsi que de l’auteur télé Paul-André (René Richard Cyr), marié au restaurateur Renaud (Luc Guérin).

Le quatuor a vu mourir en cours de route l’un de ses membres, Jacynthe (Camille Felton). Entre passé et présent, le scénario permet d’en savoir plus long sur cette tragédie et des liens qui unissent les uns aux autres. Tous ces fragments éclatés se reconstruiront au fil du temps pour offrir un portrait qui permettra d’éclairer les secrets de chacun, après toutes ces années de silence.

Fragments est diffusée sur Ici télé. La critique de la série est ici.