La pochette est l’œuvre de Bertrand Lavoie, un artiste peintre originaire du secteur Hull qui est un ami personnel du percussionniste de Karkwa, Julien Sagot.

«Julien et moi, on se connaît depuis plusieurs années, confie l’artiste lorsque joint par Le Droit. Il m’a demandé si le groupe pouvait utiliser une de mes œuvres pour illustrer la pochette. Je dois dire que ça m’a fait un petit velours de savoir qu’un groupe comme Karkwa pouvait s’intéresser à mon travail.»

La première œuvre que Sagot a choisie n’a pas été retenue par le groupe. Il a donc fallu un deuxième essai.

«C’est la deuxième œuvre qui a été retenue, se souvient Lavoie. Tous les membres du groupe ainsi que les gens chez Simone Records (l’étiquette de disque de Karkwa) ont adoré cette peinture dont l’originale est une œuvre de 5 pieds par 5 pieds.»

Voir son travail faire partie de la démarche artistique de Karkwa est une grande source de fierté pour ce Hullois d’origine.

«C’est une autre façon de faire voyager mon travail et il faut dire que ce groupe est très important dans le paysage musical québécois, ajoute l’artiste. Comme peintre, c’est ce qu’on veut lorsque l’on crée. On espère que nos toiles vont être vues par le plus grand nombre possible de gens.»

—  Bertrand Lavoie

Son travail avec Karkwa n’est pas une première pour Lavoie.

En 2008, il avait fait la pochette de l’album de Marie-Marine Lévesque, la fille de Raymond Lévesque. «Mais ce fut un disque à tirage très limité et l’œuvre fut conçue de la grandeur d’un CD. Ce n’est pas la même chose avec Dans la seconde, confie-t-il. Je lui avais demandé un exemplaire du disque comme cachet!»

Racines hulloises

Le peintre qui vit maintenant à Montréal est encore très attaché à ses origines hulloises.

Il a grandi sur la Fontaine, tout près de Moussette. Il fait partie d’une famille de cinq enfants dont la majorité est née à l’hôpital Montfort. «L’hôpital de Hull n’était pas construit à l’époque, explique-t-il. Seul mon plus jeune frère est né à ce qu’on appelait à l’époque l’Hôpital du Sacré-Cœur».

Bertrand Lavoie a quitté l’Outaouais en 1981 pour aller travailler à Québec. «À cette époque, je travaillais chez les disquaires et je faisais de la musique, se rappelle-t-il. Je suis parti de Hull pour Québec justement pour le travail.»

Aujourd’hui, l’artiste est établi à Montréal. Il a d’ailleurs vu quelques-unes de ses œuvres exposées dans le cadre du collectif Sur les traces des automatistes, une exposition présentée à la Maison de la culture du Plateau Mont-Royal dans le cadre du 100e anniversaire de naissance de Riopelle.

À 66 ans, il espère accrocher ses tableaux en Outaouais.

«J’aimerais vraiment revenir à la maison avec mes œuvres, souhaite-t-il. Je me souviens avoir peint le mur du 4 Jeudis au rouleau lors de son ouverture dans les années 70. Ça serait génial de pouvoir y accrocher mes peintures.»

Alors, le message est lancé aux diffuseurs d’arts visuels de l’Outaouais. Un peintre de grand talent, né à Hull dans les années 50, verrait d’un bon œil ses œuvres accrochées sur vos murs!

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