Après un album éclectique (Move Away) qui l’a mené dans une dizaine de studios d’enregistrement avec autant de réalisateurs, cette fois, le musicien originaire de Mont-Laurier met les pieds dans un univers jazzé à souhait bercé par l’écho de la mer avec ce tout nouvel album intitulé Pearl, et qui porte la griffe «made in Québec».
Ce cinquième effort studio, entièrement auto-produit, est tombé chez les disquaires ce vendredi 25 août. Il comprend 11 titres dont les sonorités sont trempées dans un jazz moderne voguant sur une brise de bossa nova.
Des pièces comme I Don’t Talk To My Mother, Take It Out On Me ou Living Again témoignent de cette volonté de plonger dans un univers musical qui lui sied très bien. La voix rauque et typée de Bazini évolue avec aisance, appuyée par des orchestrations plutôt complexes qui sont appuyées parfois par la harpe et d’autres fois par la flûte traversière.
Des cordes et des chœurs mis en écho enveloppent cet album réalisé brillamment par Connor Seidel.
«Pearl représente en quelque sorte la transformation du négatif en positif, explique Bazini lorsque joint par Le Droit. J’ai lu un article qui expliquait comment l’huître créait la perle. Comment des grains de sable devenaient cet objet précieux et rare. C’est tout le concept de Pearl.»
Au retour d’un voyage au bord de mer et après avoir enregistré sur son téléphone cellulaire le bruit des vagues, l’auteur-compositeur-interprète retrouve son partenaire de création afin de lui faire part de ses intentions. Seidel et lui écrivent la pièce titre de l’album qui déterminera la suite du projet.
«On s’est échangé de la musique pendant plusieurs semaines. On écoutait beaucoup d’artistes des années 70, du jazz au folk en passant par la musique brésilienne. Pour ma part, j’allais d’une découverte à l’autre. J’étais complètement engagé dans ce projet.»
— Bobby Bazini
Pour l’artiste, la composition de la pièce Turn Blue fut un moment charnière de ce projet. «Ce fut la deuxième chanson que nous avons composée ensemble, explique-t-il. Je me souviens parfaitement de ce moment et de l’effet que ç'a produit sur nous. À partir de là, on savait comment notre projet allait se déployer. Le concept était clair.»
L’option jazz
Comme il le mentionne, Pearl est un album concept inspiré de la mer et aussi par quelques musiciens des années 70. On entend l’influence jazzé de Terry Callier, la touche brésilienne de Jorge Ben ainsi que le folk plus sombre et orchestré de Nick Drake, des noms que Bazini n’hésite pas à citer en entrevue.
«On a écouté beaucoup leur musique pendant la création de l’album, confie-t-il. On s’en est librement inspiré, c’est certain.»
Les nombreuses métaphores puisées dans les références à la mer et la perle ont forgé le concept de Pearl.
«C’est une réalité que Connor (Seidel) et moi assumons entièrement, confie-t-il. On a mis sur l’album des percussions faites avec des coquillages, des arrangements vocaux qui rappellent des voix sous l’eau et la harpe qui reproduit la fluidité de la mer. Tout a pris un sens».
Une équipe d’étoiles… de mer
Bobby Bazini se fait une fierté de dire que ce nouvel opus a entièrement été produit et réalisé au Québec. De même que tous les musiciens et artisans qui y ont pris part sont Québécois.
«Grâce à Universal avec qui j’étais pour mes premiers albums, j’ai pu profiter de l’expertise un peu partout dans le monde. J’ai vécu des moments extraordinaires que je n’oublierai jamais et surtout, que je continue d’apprécier, avoue-t-il d’emblée. Mais, avec Pearl, je me suis rendu compte que le Québec n’a rien à envier à personne. Il y a énormément de talent ici et grâce à Connor, j’ai pu enfin le réaliser. De la performance au mix final en passant par l’enregistrement et la création graphique, cet album porte fièrement l’étiquette Made in Québec.»
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Pour l’enregistrement de l’album, Bobby Bazini s’est gardé les guitares, tout comme Seidel qui a aussi assuré les pistes de basse.
Pour le reste, ils se sont entourés d’une équipe d’étoiles… de mer avec Robbie Kuster (Patrick Watson) à la batterie et aux percussions, Connor Molander (Half Moon Run) aux claviers, Éveline Rousseau (The Barr Brothers) à la harpe, Antoine Gratton aux cordes et Félix Petit (Les Louanges) à la flûte traversière et au saxophone. Derrière la console en studio, l’ensemble a été enregistré par Charles-Émile Beaudin.
«J’ai pu compter sur une équipe de rêve. Chaque musicien a apporté sa touche personnelle et c’est ce qui fait que Pearl a une couleur si unique pour moi. J’ai très hâte de présenter tout cela sur scène.»
— Bobby Bazini
La tournée
Ce n’est qu’à l’automne que le public pourra porter un jugement sur le travail de Bazini alors que s’amorcera une tournée à compter du 25 octobre, en Californie.
Il n’oublie pas son coin de pays alors qu’il sera à L’Espace théâtre Muni-Spec de Mont-Laurier le 11 novembre.
C’est le 25 novembre qu’il fera officiellement sa rentrée québécoise avec un spectacle au Théâtre Maisonneuve à Montréal. Toutes les dates sont indiquées sur le site web de l’artiste.