Quelques heures seulement avant la toute première projection du film à Saguenay, Le Quotidien s’est entretenu avec trois comédiens qui ont prêté leur voix aux personnages de l’oeuvre. Antoine Desrochers (Patrick), Ludivine Reding (Lily) et Rodley Pitt (Tar) se sont prêtés au jeu.
Le long-métrage d’une heure et demie environ raconte l’histoire périlleuse de monarques qui migrent en nuée vers le Mexique. Une péripétie n’attend pas l’autre et le scénario est très bien ficelé. Le film qui s’adresse d’abord à un public plus jeune est très mature en ce qui a trait aux messages qu’il fait passer.
« Malgré le caractère majoritairement humoristique du film, il y a plusieurs scènes qui font réfléchir. Des enjeux comme l’éco-anxiété, la confiance en soi, la résilience ou les réalités des personnes vivant avec un handicap ne sont que quelques exemples des thèmes qui sont abordés », a d’entrée de jeu souligné Rodley Pitt.
Le rôle principal dans cette fiction adaptée d’un conte a été donné à Antoine Desrochers. Il s’agissait pour lui d’une première expérience de doublage, une expérience qu’il n’est pas prêt d’oublier. « Au départ, j’étais parti avec l’idée que ce serait facile. Une fois en studio, je me suis rendu compte de l’effort que ça demandait de donner vie à un personnage par la voix. C’est tout un travail. Il faut être prêt à recommencer souvent et il faut surtout se laisser aller pour que les répliques soient les plus vivantes possibles », a-t-il partagé.
« Un film d’ici et de très grande qualité »
Pour Ludivine Reding, une habituée du doublage, prendre part au projet de Sophie Roy était une opportunité à ne pas manquer. « C’est un produit presque entièrement québécois. Même si on a eu quelques excellentes réalisations dans le créneau jeunesse dans les dernières années au Québec, celle-là avait une qualité particulière. Ça faisait au-dessus de 10 ans que l’idée germait, se dessinait peu à peu. Au final, le résultat est étoffé. Le film n’a rien à envier à ceux qui sont produits ailleurs », a-t-elle affirmé.
Ce genre de production est essentiel à la pérennité d’une culture québécoise en bonne santé, a attesté le trio, à l’unisson. « On forge la génération de demain. On parle beaucoup de vouloir sauver la culture québécoise de demain, mais c’est là, aujourd’hui, qu’il faut agir. Ce film-là, on l’espère, va permettre aux jeunes et aux moins jeunes de développer cette habitude-là d’aller vers le cinéma et la télévision d’ici. »
Ayant eu la chance d’assister la veille à la grande première nationale du film dans la Vieille Capitale, les trois comédiens étaient à même de raconter les premières réactions de la foule. « C’était génial d’entendre les jeunes s’émerveiller. On a entendu des « wow » à plusieurs reprises. Les parents ont bien ri, les jeunes aussi. Globalement, on a senti que les gens ont apprécié. C’est toujours plaisant de voir ça, surtout pour un projet de longue date comme celui-là. »
Un lancement pile au bon moment
Coloré et très bien animé, le récit tombe à point avec sa sortie qui s’orchestre un peu partout au Québec à la fin septembre. « C’est en plein la saison de migration des monarques en ce moment. Ça cadre parfaitement avec ce qui est raconté dans le film. Le film est sur son « X » tout simplement », a fait valoir celui qui incarne le protagoniste ailé de premier plan dans La légende du papillon.
Le petit gars de campagne qu’est Antoine Desrochers voulait sensibiliser les agriculteurs, mais pas que, en toute fin d’entrevue. « Moi j’ai grandi en campagne et je trippais de voir ces beaux papillons-là s’envoler quand j’étais tout jeune. Ce que peu savent, c’est que dans la zone entre la fin du champ et la route ou le dénivelé, il y a une tonne d‘asclépiades qui poussent là. Souvent, les gens vont débroussailler ces plantes-là, mais elles sont essentielles à la survie des monarques. C’est ce qui constitue leur alimentation », a-t-il expliqué.