C’est que le chef gatinois a été retenu parmi plusieurs centaines de candidats pour la nouvelle saison de l’émission Le Restaurant, qui sera diffusée sur les ondes de Zeste, dès le 19 octobre à 21h.
Outre le chef Cloutier, 11 autres jeunes cuisiniers — dont quatre femmes — seront de la compétition. On pourra y voir les Montréalais Agathe Calmeront, Massimo Vincelli, Marie-Ève Bédard, Mathew Babin et Yacir Nakhkhaly de même que Benjamin Gagné et Vanessa Berner de Laval, Olivier Gosselin et Rachel Pouliot de Québec, Félix Carrier de Entrelacs ainsi qu’Antoine Dumesnil de Terrebonne.
L’émission est animée par la comédienne Hélène Bourgeois Leclerc et le chef Vincent Dion Lavallée et cette deuxième saison a été enregistrée au bar à vin Théophile, de Saint-Bruno-de-Montarville.
Les douze candidats s’affronteront durant neuf semaines afin de mettre la main sur la cagnotte de 50 000 dollars. Celui ou celle qui remportera les trois ronde sera assuré de remporter le grand prix.
Soulignons que les candidats doivent, en plus de séduire le chef et juge Dion Lavallée, recevoir l’assentiment de vrais clients.
Tout un parcours
Le parcours du chef Jean-Philippe n’a rien d’ennuyant. Âgé de 30 ans, le Gatinois a mis son premier tablier à l’âge de 17 ans.
«Je ne suis pas issu d’une famille de cuisiniers, confie le chef lors d’une entrevue avec Le Droit. Quand mes parents se sont séparés, j’étais un peu tanné d’aller d’un restaurant à l’autre quand j’étais avec mon père ou chez ma mère. J’ai donc décidé de cuisiner, d’abord par curiosité et ensuite la passion pour ce métier a grandi. Ce fut réellement le déclencheur.»
Après une année en gestion d’entreprise au Cégep de l’Outaouais, Jean-Philippe tente sa chance au Centre de formation professionnelle Le Relais de La Lièvre en cuisine, où il décroche un diplôme. Ensuite, ce sera un séjour à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), en gestion de restaurant.
Apprentissage
Les premières expériences en cuisine du Gatinois n’ont pas toutes été de grandes réussites, mais elles furent très formatrices.
«J’ai fait plusieurs expériences dont celle du Belvédère à Wakefield où j’ai été engagé comme chef à 20 ans seulement, confie-t-il. Ce fut une période qui a formé le chef que je suis aujourd’hui. À ce moment précis de ma carrière, la courbe d’apprentissage était très élevée, mais j’ai persisté. Ç'a duré un an. J’ai vraiment beaucoup appris.»
Comme son goût d’apprendre était nettement plus grand que celui de se faire un nom comme chef, il est retourné au chaudron, en cuisine, au restaurant gatinois Le Cellier.
«Je sentais que je sautais des étapes et il fallait absolument que je retourne à la base, avoue-t-il humblement. Et, à cette époque, j’avais vraiment le goût de la découverte, d’aller explorer d’autres techniques, d’autres cuisines.»
Son entrée dans la cuisine de la chef Katie Ardington au Beckta d’Ottawa fut une grande révélation pour le jeune chef.
«Avec Katie, j’ai grandi comme cuisinier. J’ai mis à profit mon originalité et mes talents, explique-t-il. Elle fut et elle est encore, une mentor pour moi.»
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Le monde
S’en suit une série de stages dans les plus grandes tables du monde à commencer par le restaurant Toqué, à Montréal. Dans la cuisine de Normand Laprise, il a pris son envol.
Son élan l’a ensuite conduit à San Francisco à L’Atelier Crenn, où il a pu travailler avec la réputée cheffe française Dominique Crenn. Soulignons ici qu’elle est la première femme aux États-Unis à recevoir trois étoiles du Guide Michelin pour son restaurant californien.
Durant cette période d’apprentissage et de raffinement, Jean-Philippe Cloutier tente sa chance dans différents concours, dont deux inscriptions au San Pelligrino Young chef en 2015 et en 2017 où, à tout coup, il réussit à se tailler une place dans le top-10 au Canada.
Adepte d’une cuisine moderne et épurée, Jean-Philippe Cloutier continue sur sa lancée et décroche un stage de trois mois au réputé restaurant Noma de Copenhague, en compagnie du chef de renommée mondiale René Redzepi.
«La cuisine danoise nous ressemble beaucoup, dit-il. Pays nordique comme le Québec, le Danemark s’inscrit dans le genre de cuisine plus épurée que je veux pratiquer. En plus, côtoyer le chef Redzepi est tout un honneur et un exploit en soi.»
Bourse et stages
Comme si ce n’était pas assez, chef Jean-Philippe pousse l’audace jusqu’à tenter d’obtenir la bourse Les Grands Chefs Relais & Châteaux, parrainée par l’ITHQ. Ces bourses, de trois à cinq par année, sont remises à des diplômés qui se sont distingués, leur permettant ainsi de parfaire leur perfectionnement dans des établissements internationaux haut de gamme.
De coup, le Gatinois a pu faire un stage au Eleven Madison Park dont les menus conçus par le chef Daniel Humm font la réputation de ce resto new-yorkais.
Il a aussi décroché un stage au Portugal, dans la cuisine du Fortaleza do Guincho située à Cascals.
Héros et coups de coeur
Jean-Philippe Cloutier a toujours pris ses décisions professionnelles sur des coups de coeur. Le jeune chef s’inspire du travail de Normand Laprise et de Daniel Vézina, de qui il dit vouloir suivre les pas.
«Ce sont des héros pour moi, comme Gretzky ou Crosby peuvent l’être pour d’autres jeunes Québécois. La cuisine pour moi peut se faire hors des murs des restaurants et c’est ce que je tente de réaliser depuis quelques années à titre de chef privé et de consultant auprès de restaurateurs. Par contre, l’émission Le Restaurant pourrait bien confirmer certaines de mes ambitions alors, je saute dans cette aventure avec beaucoup d’énergie et de passion.»