
«Soulagement» chez les employés du journal Le Droit
« Je suis très fier de cette décision-là, a d’abord lancé Éric Brousseau, le premier directeur général de la coopérative de travailleurs du Droit. Ça va permettre à tous nos employés de passer un beau temps des Fêtes avec un peu moins de stress sur les épaules. Le vrai travail va débuter en janvier 2020. »
« C’est une décision qui assure la pérennité de la couverture des événements régionaux, comme le fait Le Droit, a-t-il poursuivi. À notre avis, la coopérative était la seule voie pour sauver le modèle d’affaires et on va tout faire en notre possible pour réussir et assurer une pérennité à long terme. »
Selon M. Brousseau, le mot-clé pour définir l’état d’esprit des troupes du Droit, maintenant que la décision est tombée, est « soulagement ».
« Les gens sont soulagés parce que depuis le 19 août, on travaillait sur un projet sans nécessairement savoir ce qui allait se passer avec notre avenir, a-t-il indiqué. En développant le projet de coopérative, on a dû faire face à du vent provenant de tous les côtés. On a eu des hauts et des bas et ce n’était pas toujours facile. Aujourd’hui, l’attente est terminée et on a finalement la réponse qu’on voulait avoir. Nos gens vont continuer de travailler et les journaux continueront d’être publiés ! »
Chambre de commerce
La nouvelle a également fait des heureux dans la communauté des gens d’affaires de la région.
« C’est la décision qu’on souhaitait, a souligné le président de la Chambre de commerce de Gatineau, Pierre Samson. Je pense que c’est impossible qu’on n’ait pas Le Droit dans la région parce que c’est beaucoup plus qu’un journal. Le Droit, ça fait partie de notre patrimoine et de notre culture francophone des deux côtés de la rivière. C’est ça qui nous unit. »
« Le Droit c’est aussi un partenaire d’affaires, a ajouté M. Samson. Le magazine Le Droit Affaires, par exemple, est un outil très important pour les gens d’affaires de la région parce que c’est leur façon de véhiculer leur message et de se faire connaître. Sans Le Droit, il y aurait un gros gros manque. »
À Ottawa
Le maire d’Ottawa, Jim Watson, a lui aussi tenu à renforcer son appui envers le quotidien centenaire.
« J’accueille avec optimisme la création de cette nouvelle coopérative, qui veillera à ce que Le Droit — le quotidien des Franco-Ontariens — maintienne sa couverture des événements politiques et civiques qui affectent les résidents d’Ottawa, comme il le fait depuis plus de 100 ans », a-t-il affirmé dans une déclaration écrite.
Pour sa part, le maire de Gatineau Maxime Pedneaud-Jobin n’était pas en mesure de réagir à l’annonce de lundi soir, puisqu’il avait déjà quitté pour les vacances du temps des Fêtes. Le maire réagira à son retour.
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CHRONOLOGIE
19 août
Groupe Capitales Médias, propriété de Martin Cauchon, se place sous la protection de la Loi sur la faillite.
21 août
La Cour supérieure autorise un financement intérimaire de 5 millions $ d’Investissements Québec pour permettre au syndic PwC de démarrer un processus de sollicitions auprès d’éventuels repreneurs des six quotidiens, dont Le Droit. La date limite d’une éventuelle transaction est d’abord fixée à la mi-novembre, puis est reportée en décembre.
27 août
Les travailleurs syndiqués acceptent d’évaluer la pertinence d’un projet de coopérative pour relancer l’entreprise.
3 septembre
Le personnel-cadre se joint aux syndiqués pour travailler conjointement à la création d’une coopérative.
7 octobre
Lancement de la campagne de mobilisation coopmonjournal.com avec comme objectif d’amasser 3 millions $ dans les six régions de couverture des quotidiens du groupe.
23 octobre
Les employés des six quotidiens du groupe se prononcent en faveur du plan d’affaires qui sera déposé pour appuyer l’offre d’achat.
7 novembre
Dépôt auprès du syndic du plan d’affaires pour la reprise des journaux sous la forme d’une coopérative.
21 novembre
Le projet de coopératives des six journaux de Groupe Capitales Médias obtient l’aval du juge Daniel Dumais de la Cour supérieure. Il autorise le rachat par les employés sous réserve de remplir certaines conditions
13 décembre
La Coop de solidarité Le Droit tient son assemblée générale de fondation et élit son premier conseil d’administration.
16 décembre
Le plan d’arrangement avec les créanciers est accepté dans une proportion de 99%. Le syndic annonce que le plan de financement de 21 millions $ nécessaire à la reprise est bouclé.
23 décembre
Le juge Daniel Dumais de la Cour supérieure autorise la transaction qui officialise la naissance des six coopératives locales et de la Coopérative nationale de l’information indépendante.