Intensification des moyens de pression du front commun en Outaouais

Le premier vice-président de la CSN, Francois Enault, était de passage à Gatineau, mardi.

Les moyens de pression se font de plus en plus sentir de la part du front commun, alors que quelque 420 000 travailleurs du secteur public de partout en province se prononceront sous peu sur des mandats de grève. Des syndiqués de l’Outaouais ont d’ailleurs l’intention de faire entendre leur voix lors d’une grande manifestation prévue samedi à Montréal.


Le front commun s’est arrêté devant l’Hôpital de Gatineau, mardi, pour rappeler au gouvernement et à la population que les syndiqués du secteur public sont loin d’être satisfaits par les offres qui leur ont été faites jusqu’à présent. Ce sont quatre grandes centrales syndicales qui ont formé le front commun, soit la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).

Le premier vice-président de la CSN, François Enault, s’attend à ce que «des dizaines de milliers» de personnes participent à la manifestation prévue à 13h, samedi, au parc Jeanne-Mance de Montréal. «On veut se faire respecter», insiste M. Enault, qui déplore entre autres que les offres soumises aux syndiqués du front commun soient inférieures à ce qui a été rejeté la semaine dernière par les policiers de la Sûreté du Québec.

La représentante nationale de l’APTS en Outaouais, Christine Prégent, a souligné que les syndicats sont «dans un processus d’intensification des moyens de pression». Elle soutient également qu’il n’est pas question, pour le front commun, d’accepter d’éventuelles «offres différenciées» évoquées par le gouvernement pour des régions vivant des situations particulières, comme l’Outaouais en raison de sa proximité avec l’Ontario. «Améliorer des conditions de travail, ça ne se fait pas à géométrie variable, martèle Mme Prégent. Et ça ne se fait pas en valorisation un titre d’emploi plus qu’un autre. Si on veut garder notre réseau public fort pour la population, c’est ensemble qu’on va y arriver.»

Christine Pregent

La présidente du Syndicat du soutien scolaire de l’Outaouais, Kim Lafleur Lauriault, a indiqué vouloir obtenir un «volet disparité régionale» pour ses membres, sans pour autant être en faveur d’offres différenciées. Mme Lafleur Lauriault explique que la revendication particulière pour l’Outaouais vise l’obtention de primes particulières, comme il en existe déjà pour certains travailleurs du réseau régional de la santé.

Kim Lafleur Lauriault, présidente du Syndicat du soutien scolaire de l’Outaouais

À la CSN, François Enault note que la question des offres différenciées demeure «hypothétique». «On n’a pas eu d’offre là-dessus, [mais] c’est clair que nous, on est contre, a-t-il mentionné. L’inflation touche tout le monde de plein fouet et on ne veut pas commencer à faire des catégories de gens. Tout le monde doit avoir des augmentations.»

Plusieurs assemblées générales sont prévues au cours des prochaines semaines pour que les syndiqués se prononcent sur «un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée».