Cette idée a été lancée deux fois plutôt qu’une cette semaine par le député de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois. Il l’a formulée dans la foulée de la décision du gouvernement de Doug Ford, en Ontario, d’enterrer le projet de création de l’Université de l’Ontario français et d’abolir le Commissariat aux services en français.
«Nous ne comptons pas donner suite à la proposition de Québec solidaire», a fait savoir au Soleil Francis Bouchard, l’attaché de presse du ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge.
«Les Canadiens francophones sont naturellement les bienvenus dans nos universités québécoises et plusieurs y sont déjà actuellement. Ceux-ci bénéficient d’ailleurs déjà d’un tarif préférentiel [le “tarif canadien”]», écrit aussi M. Bouchard.
«Préférentiel» par rapport à la situation de plusieurs étudiants internationaux, doit-on préciser. Ceux venant de France bénéficient cependant aussi d’un tarif dit «préférentiel».
Sauf pour des exceptions spécifiques, et s’agissant d’études conduisant à l’obtention de 30 crédits universitaires, les étudiants canadiens non résidents du Québec acquittent des «droits de base» de 7632 $ — tout comme les Français venant étudier au Québec.
En comparaison, un étudiant québécois paie 2456 $.
«Solidarité»
Gabriel Nadeau-Dubois a convenu que sa proposition ne réglerait pas le problème de fond créé par Doug Ford. Mais il a estimé qu’offrir aux francophones du reste du Canada le tarif de 2456 $ correspondrait à un «geste de solidarité».
Au passage, il a déploré que les étudiants français paient moins pour étudier dans une université québécoise que ceux du reste du Canada. Cette situation a effectivement existé, mais elle n’existe plus. Lors de son mandat, le gouvernement Couillard a haussé les droits de scolarité auxquels sont astreints les étudiants hexagonaux à ceux que paient les Canadiens des autres provinces.