Le gouvernement du Québec s’apprête à aller poser toutes ces questions et bien plus aux jeunes de 12 à 35 ans à travers la province.

Une tournée de consultation publique sur la jeunesse s’amorce lundi, à Gatineau.

Première des 14 villes visitées d’ici la fin octobre par le ministre québécois responsable de la Jeunesse, Mathieu Lacombe, par son adjoint parlementaire, Samuel Poulin, ou d’autres élus du gouvernement Legault de la Coalition avenir Québec (CAQ). Les représentants des autres partis ont été invités.

Ils veulent entendre ce que les jeunes ont à dire pour en arriver à composer un plan d’action gouvernemental pour la jeunesse québécoise pour la période de 2024 à 2027. Ce sera le troisième plan d’action jeunesse du gouvernement depuis le lancement de la Politique québécoise de la jeunesse 2030, en 2016, par le gouvernement libéral de Philippe Couillard.

« Il n’y a pas de sujets tabous », assure M. Poulin, lui-même le plus jeune élu de l’Assemblée nationale du Québec à 32 ans. Sa collègue caquiste Kariane Bourassa a deux mois de plus.

En entrevue au Soleil, le député de Beauce-Sud identifie l’orientation scolaire et professionnelle comme l’un des principaux enjeux pour les jeunes.

« Je pense qu’on va savoir comment ils vont? Comment ils voient leur avenir? Est-ce qu’ils ont confiance en eux? La clé pour avoir un bon emploi, être heureux dans la vie, pour collaborer au Québec, c’est d’abord d’avoir confiance en soi », a affirmé le jeune élu beauceron.

Lui n’a jamais eu ce problème. Dès l’âge de 12 ans, le petit Samuel savait qu’il voulait devenir député.

« Ce n’est pas normal qu’on ne sache pas ce qu’on veut faire dans la vie. Il faut que les jeunes trouvent leur passion ! »

—  Samuel Poulin, député de Beauce-Sud et adjoint parlementaire à la Jeunesse

« Mais est-ce qu’ils sont capables de trouver l’emploi qui va les faire vibrer? De nombreux jeunes en cinquième secondaire, et même au cégep, ne savent toujours pas ce qu’ils veulent faire dans la vie. C’est fou! On n’est pas capable de présenter tous les métiers d’avenir. C’est quoi leur opinion sur une carrière en santé? En éducation? On sait que ce sont des métiers d’avenir et qu’on en aura besoin, mais il faut connaître leur perception. Eux, comment ils voient ça ? »

Une place au comité des sages ?

Il s’agit de la première tournée gouvernementale auprès des jeunes depuis la fin de la pandémie. Épreuve qui s’est avérée très difficile pour plusieurs jeunes. Donc aucun sujet ne sera laissé de côté, assure M. Poulin.

« Employabilité dans un contexte de rareté de main-d’œuvre, santé mentale, relation avec les réseaux sociaux, contact avec la culture québécoise, l’indifférence de certains jeunes face à l’avenir du français... On va mettre beaucoup de balles au jeu », énumère le député.

Sujet chaud des dernières semaines, l’identité de genre pourrait être évoquée par les participants.

Le caquiste Poulin ne s’avance pas sur la nécessité ou non de voir des jeunes siéger au sein du fameux « comité de sages » annoncé par le premier ministre, François Legault, et son ministre de l’Éducation, Bernard Drainville. Ce groupe se penchera sur la question de l’identité de genre et ses ramifications pour le gouvernement du Québec, à qui il fera des recommandations.

« Il ne faut pas fermer la porte [à ce qu’il y ait des jeunes dans le comité]. On va essayer de trouver les personnes les plus qualifiées pour le faire », se contente toutefois de répondre l’adjoint parlementaire à la Jeunesse.

Pas juste les plus volontaires

La pauvreté et l’itinérance, autres sujets d’actualité, pourraient être abordées.

Car outre les jeunes ambitieux dynamiques et autres représentants des jeunes chambres de commerce, qui eux ne demanderont qu’à participer aux consultations, le ministre Lacombe et son adjoint parlementaire rencontreront aussi des jeunes marginalisés qui évoluent en marge des réseaux officiels, grâce aux organismes communautaires.

Seuls les services scolaires s’avèrent hors limites du champ de discussion.

Le dernier plan d’action jeunesse du gouvernement Legault, qui couvrait de 2021 à 2024, avait permis de réunir 300 millions $ d’argent public pour aider quelque 500 000 jeunes par le biais d’une centaine d’organismes, souligne M. Poulin.

Le député a lui-même participé aux consultations jeunesse du nouveau gouvernement mené par Jean Charest, en 2004. Le député de Hull de l’époque, Roch Cholette, était l’adjoint parlementaire attitré aux dossiers jeunesse.

Et contrairement à cette année, la tournée de consultations de 2004 s’était arrêtée à Saint-Georges de Beauce.

« Je me souviens, c’était un vendredi. Dans le fond, j’ai tout répété ce qu’avait fait Roch Cholette! s’exclame M. Poulin. Il faisait ça les vendredis ? Je me suis dit qu’on ferait ça les vendredis, si possible. »

—  Samuel Poulin, député de Beauce-Sud, sur sa propre participation aux consultations jeunesse de 2004

Les politiciens et leur équipe rencontreront les organismes en après-midi, puis les jeunes en début de soirée, de 18 h à 20 h.

Calendrier des consultations publiques

• Gatineau, lundi 25 septembre (Palais des congrès)
• Rouyn-Noranda, vendredi 29 septembre (Le Petit Théâtre du Vieux Noranda)
• Longueuil, lundi 2 octobre (Hôtel Holiday Inn)
• Sherbrooke, vendredi 6 octobre (Grand Times Hôtel)
• Lévis, mardi 10 octobre (Hôtel L’Oie des Neiges)
• Rimouski, mercredi 11 octobre (Golf L’Empress)
• Baie-Comeau, jeudi 12 octobre (Hôtel Le Manoir Baie-Comeau)
• Chicoutimi, vendredi 13 octobre (Hôtel La Saguenéenne)
• Gaspé, lundi 16 octobre (Centre culturel Le Griffon)
• Québec, jeudi 19 octobre (Hôtel Palace Royal)
• Montréal, vendredi 20 octobre (Cœur des sciences de l’UQAM)
• Saint-Jérôme, lundi 23 octobre (Les salles Laviolette)
• Repentigny, vendredi 27 octobre (Salle communautaire Centre à nous)
• Trois-Rivières, lundi 30 octobre (Hôtel des Gouverneurs)