Le moonwalk (ou «pas glissé arrière» suggère l’OQLF) a été popularisé dans le vidéoclip de la chanson Billie Jean lancée par Michael Jackson en 1983.

En cette année qui marque le 40e anniversaire de cette sortie iconique, Freddy Duffour tentera de battre le record établi par l’Allemand Michael Franck en 2011.

« Il faut que 80 % de ton poids soit sur la jambe surélevée qui fait l’illusion du moonwalk », explique l’artiste qui s’entraine assidument en vue de l’événement.

Le public est invité à se rendre à la place de l’Université-du-Québec à 13h samedi pour l’encourager dans une ambiance festive. Musique et animations seront au rendez-vous.

« Je ne sais pas si ça sera plus ou moins compliqué que je pensais, mais je me prépare au pire », déclare Freddy Duffour.

Survivre à l’intimidation

Frédéric Dufour, de son vrai nom, a commencé à personnifier Michael Jackson au début de son adolescence, peu après la mort du roi de la pop en 2009.

« Ma mère voulait qu’on aille voir [Michael Jackson] en spectacle, mais il est mort avant. Quand c’est arrivé, c’était un deuil comme si j’avais perdu une figure paternelle, mais j’étais déjà au fond du baril à ce moment-là… », raconte l’artiste, maintenant basé à Brossard.

Freddy Duffour n’hésite pas à dire que cette passion l’a sauvé de la dépression et des idées noires qui l’envahissaient en raison de l’intimidation dont il était victime à l’école.

À cette époque, lui-même ne comprenait pas trop l’origine de son émoi. Il a commencé à chercher de l’information sur Michael Jackson jusqu’à tomber sur son livre Moonwalk, une autobiographie publiée en 1988.

« Je me suis senti compris et [...] de là, je me suis mis à étudier l’homme derrière l’artiste pour ensuite étudier l’artiste », explique-t-il.

Le personnificateur est conscient que le roi de la pop est aussi une figure controversée, notamment en raison d’allégations d’abus sexuels sur des mineurs.

« Ça pas mal été démenti tout ça. De toute façon, je ne suis pas là pour faire ce que Michael aurait peut-être fait de pire, mais ce que Michael a sûrement fait de bien », tranche l’artiste qui réfère à la vedette américaine par son prénom.

«Je vais toujours à l’extrême»

Freddy Duffour est totalement investi dans son art.

« Mon mode de vie tourne autour de ça », affirme celui qui se décrit comme une personne « extrémiste ».

L’artiste s’entraine pour garder un poids et une silhouette semblable à Michael Jackson. Il a également subi des chirurgies afin de parfaire cette ressemblance, une transformation qu’il compte poursuivre.

« Le but n’est pas de devenir lui [Michael Jackson], mais que les gens puissent avoir l’illusion que c’est lui. »

—  Freddy Duffour

Une partie des chirurgies ont aussi été réalisées pour des raisons médicales. Les violences dont il a été victime à l’adolescence ont laissé des marques sur son corps, notamment son nez plusieurs fois fracturé.

« Je respirais vraiment mal », soutient celui qui a entre autres souffert d’apnée du sommeil.

Freddy Duffour a dû se rendre en Turquie pour réaliser la chirurgie « controversée » qui devait, d’une pierre deux coups, lui permettre de mieux respirer et de mieux incarner son idole.

L’œuvre d’une vie

Après avoir performé dans des festivals, des événements corporatifs et plusieurs scènes, Frédéric Dufour a récemment fondé la compagnie Alive Tribute avec laquelle il prépare un hommage d’envergure à Michael Jackson.

Son but est de faire revivre la tournée Bad World Tour dans ses moindres détails. Éclairages, costumes, chorégraphies, sons : tout doit être fidèle au spectacle original.

« C’est l’œuvre de ma vie. On travaille fort là-dessus autant pour avoir les brevets que le reste », déclare-t-il.

Freddy Duffour compte présenter son spectacle dans les mêmes pays visités par cette tournée entre 1987 et 1989.

Éventuellement, il se permettra de déroger de ce trajet pour présenter son œuvre au Québec.

« Michael a terminé la tournée dans son pays, alors ça aurait du sens », mentionne le passionné.

Freddy Duffour tente aussi de s’associer et de rencontrer les mêmes collaborateurs que Michael Jackson. Par exemple, sa professeure de chant actuelle est la fille du professeur de chant du roi de la pop.

« J’ai contacté les frères de Michael [Jackson]. J’ai contacté plusieurs de ses choristes aussi. J’ai parlé avec Michael Bush, qui était le couturier de Michael [Jackson] », énumère cet artiste minutieux.

Il veut tout savoir : du tissu utilisé pour fabriquer le fameux gant que portait le chanteur jusqu’au nombre de pierres qui le décoraient.

Ce souci du détail est se qui caractérisera les hommages que produira sa jeune et ambitieuse compagnie.

« L’authenticité de l’œuvre, c’est la base même de l’idée de la compagnie […] On veut redéfinir le mot hommage comme le Cirque du Soleil a redéfini le cirque », annonce-t-il.