Une motion unanime de l’Assemblée nationale pour conclure un traité avec les Innus

Les Chefs Martin Dufour, Gilbert Dominique et Réal Tettaut, accompagnés des élues des Conseils des trois Premières Nations ainsi que d’André Albert Morin, du Parti libéral du Québec, de Pascal Bérubé, du Parti Québécois et de Manon Massé, de Québec solidaire.

Les élus de l’Assemblée nationale du Québec ont voté à l’unanimité une motion demandant au gouvernement d’en venir à un accord avec le regroupement Petapan dans les plus brefs délais.


« Honnêtement, cette motion unanime de l’Assemblée nationale nous a pris par surprise, parce que pas plus tard qu’hier, le négociateur en chef nous disait qu’il n’avait pas le mandat de revenir à la table de négociation, souligne le chef de Mashteuiatsh, Gilbert Dominique. C’est donc une excellente nouvelle, parce qu’après 40 ans de négociation, il sera honorable et raisonnable de finaliser cet exercice-là. »

Gilbert Dominique faisait partie de la délégation des élus des trois Premières Nations formant le Regroupement Petapan, soit Mashteuiatsh, Essipit et Nutashkuan qui se sont rendus à l’Assemblée nationale mardi pour rencontrer les porte-parole des relations avec les Premières Nations des trois partis d’opposition, soit André Albert Morin du Parti libéral du Québec, Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé de Québec Solidaire et Paul Saint-Pierre Plamondon du Parti québécois.



Les Chefs Martin Dufour, Gilbert Dominique et Réal Tettaut, accompagnés des élu.e.s des Conseils des trois Premières Nations.

Une motion demandant « au gouvernement du Québec de poursuivre les négociations accélérées afin de parvenir à un accord dans les plus brefs délais » a été soumise par André Albert Morin, avec l’appui des deux autres partis d’opposition, et tous les élus l’ont appuyée. Même les élus de la CAQ ont appuyé la motion qui soulignait que le premier ministre s’était engagé à conclure une entente d’ici le 31 mars 2023, sans y parvenir.

Le gouvernement canadien a pour sa part conclu une entente avec les trois communautés innues, dans les délais annoncés, pressant d’ailleurs Québec d’en faire autant.

« Nous saluons les députés de l’Assemblée nationale qui ont adopté la motion à l’unanimité aujourd’hui, a commenté le chef d’Essipit, Martin Dufour. Nous y voyons un message clair et rassurant de l’engagement du gouvernement du Québec que nous attendions impatiemment. Nous sommes bien sûr satisfaits de cette visite dans l’enceinte de la Nation québécoise et souhaitons que notre prochaine visite sera pour annoncer la conclusion du Traité, peu importe les obstacles ».

Gilbert Dominique mentionne que le regroupement Petapan a soumis ses dernières offres il y plus de quatre mois. Québec a répondu qu’il avait besoin de temps, sans faire de suivi ni entamer de négociation. « J’imagine que le négociateur aura maintenant le mandat de venir s’asseoir à la table de négociation », dit-il, ajoutant être ouvert au dialogue pour conclure une entente.



Deux enjeux restent à négocier, selon ce dernier, soit les redevances sur les ressources naturelles, dont les dommages passés commis sur le territoire par le développement hydroélectrique et les redevances forestières, ainsi que le processus de consultation avec l’industrie forestière.

Ce dernier est heureux de la tournure des événements. « On ne pouvait pas demander mieux pour faire bouger les choses, dit-il. Les astres sont alignés pour qu’on soit en mesure de finaliser une entente le plus rapidement possible ».