
La pêche en Outaouais: petits pas vers l’appât
La pêche à la journée est chose du possible au Québec, alors que le gouvernement ontarien permet depuis cette semaine l’accès aux rampes de mise à l’eau et aux marinas. Dans les deux provinces, les autorités répètent que l’activité doit être pratiquée en respectant une distance de deux mètres entre chaque personne, si celles-ci ne résident pas à la même adresse.
« Ce n’est pas la folie », lance le propriétaire de Technique Chasse & Pêche à Gatineau, Daniel Benoit.
De l’autre côté de la rivière, Mathieu Lafleur est au moins satisfait de voir le mois d’avril loin derrière lui. « Ç’a été horrible », dit sèchement le propriétaire de Pronature Rockland, dans l’Est ontarien. « Ce n’est vraiment pas comparable aux autres années. »
Le déconfinement progressif a permis aux deux propriétaires de retrouver une partie de leur chiffre d’affaires habituel. « J’espère que ça va se replacer, indique M. Lafleur. Je ne pense pas que ça va repartir en fou. Les gens plus âgés sont peut-être plus craintifs, ils vont peut-être garder ce qu’ils ont cette année sans trop acheter de matériel neuf. »
L’économie ralentie, les pertes d’emploi et l’interdiction pour l’industrie de fournir de l’hébergement en pourvoirie freinent aussi l’achat d’équipements.
« Certains ont peur, mais d’autres ont bien hâte de sortir, dit M. Benoit. L’ouverture de la pêche à la journée aide un peu. Puis dans l’esprit des gens, c’est bien clair qu’il y a de nouvelles règles (sanitaires) à respecter. Ceux qui viennent à la boutique sont enthousiastes d’y aller ! »
Si les boutiques ne battent pas de records de ventes en ce printemps tardif, M. Lafleur observe qu’au moins une marchandise se vend bien. « Je n’ai jamais autant vendu de vers de terre ! Le monde va à la pêche à la barbotte, ou va pêcher quelques heures près de chez eux ! On en vend deux fois plus ! »
La boutique de Rockland a par ailleurs forcé la note pour transformer son site Internet dédié à sa promotion pour en faire un site permettant des transactions en ligne.

Moins de permis
En Ontario, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (MRNF) a délivré environ 35 000 permis de pêche de moins qu’en 2017.
Cette année, entre le 2 décembre et le 30 avril, le MRNF a vendu 236 215 permis, par rapport à 270 879 en 2017.
Selon le ministère, plusieurs facteurs expliquent cette tendance, incluant les mesures sanitaires liées à la COVID-19. Le ministère précise que le printemps tardif a aussi ralenti les ardeurs des pêcheurs. « Le changement des températures, ces derniers jours, pourrait nous donner des données plus précises à la fin du mois de mai », a précisé la porte-parole du ministère, Jolanta Kowalski.