
Des femmes violentées, refusées par dizaines
Ce constat alarmant sur la violence familiale en Outaouais sera répété ce mercredi devant les bureaux du ministre responsable de la région, Mathieu Lacombe.
L’Assemblée des groupes de femmes d’interventions régionales (AGIR) de l’Outaouais souligne ainsi le lancement des «12 jours d’action contre les violences faites aux femmes».
Douze est aussi le nombre de maisons pour femmes victimes de violence dans la région. Selon la chargée de projet et des communications d’AGIR-Outaouais, Isabelle Cousineau, «il en faudrait une de plus, sinon deux».
«Il y en a douze pour l’instant en Outaouais, et une nouvelle a eu son assemblée constituante la semaine dernière. Elle n’a toutefois toujours pas de locaux ni de budget.»
Selon les responsables de ces organismes, l’Outaouais a besoin d’au moins une maison spécialisée dans l’aide aux femmes issues de l’immigration ou provenant des communautés autochtones.
Refus
Selon une recherche effectuée par le collectif FemAnVi, les services offerts par les organismes féministes en Outaouais manquent cruellement de ressources.
Seulement pendant la semaine dédiée à la confection du rapport, la douzaine d’organismes de la région a dû refuser 40 femmes en hébergement, et plus de 2400 autres demandes pour des services divers.
«Les recherches ont été faites avant la pandémie, précise Mme Cousineau. On sait que c’est plus difficile pour les femmes de venir nous voir en ce moment. Leur façon de demander de l’aide, en temps normal, est de venir directement chez nous ou de nous appeler… Lorsque le conjoint violent est à la maison en permanence en raison du confinement, cela devient compliqué pour la femme et les enfants.»
La totalité des organismes de la région reçoit en moyenne 30 femmes par semaine. «On a de la difficulté à fournir les services, dit Mme Cousineau. On demande au gouvernement de participer activement aux discussions sur la lutte à la violence faite aux femmes. Nous avons besoin d’un plus grand financement, mais nous avons aussi besoin d’une reconnaissance de toutes les formes de violence faites aux femmes.»
La manifestation prévue mercredi matin devant les bureaux du ministre Lacombe, dans le secteur Buckingham, n’est pas un appel au rassemblement physique. Les organisatrices seront présentes, mais elles veulent éviter la formation d’une foule afin de respecter les directives de santé publique sur la COVID-19.