Un Droit à un sou l’édition

Dans sa première édition, <em>Le Droit</em> invitait ses lecteurs à s’abonner, pour aussi peu qu’«un sous le numéro».

C’est le 27 mars 1913 que naissait le quotidien Le Droit, dont le «programme», publié en première page, soulignait qu’un journal représente «l’arme invincible des minorités». En raison de «la situation pénible faite aux écoles catholiques françaises» de l’Ontario, le Syndicat d’Œuvres Sociales a décidé de fonder Le Droit , une aventure pour laquelle une édition préparatoire avait été montée plus de deux mois avant la publication du véritable premier numéro.


Le Droit s’opposait évidemment fermement au Règlement XVII, qui interdisait l’enseignement du français après la 2e année. «Quand l’avenir d’un demi-million de Canadiens-français est en jeu, il n’est pas permis de négliger les moyens de lutte», lisait-on dans cette toute première édition. Le Règlement XVII arrêta d’être appliqué en 1927 et sera officiellement aboli en 1944. On y soulignait également que Le Droit «ne veut faire la guerre à personne, sinon au mal, au despotisme, à la veulerie, aux trahisons».

Dans sa première édition, Le Droit invitait ses lecteurs à s’abonner, pour aussi peu qu’«un sous le numéro». Une colonne presque vide signalait aussi que le journal serait «quelque peu défectueux au début». «Nous prions nos lecteurs de ne pas trop tenir compte des lacunes qui sont inévitables dans le début d’une entreprise comme la nôtre», indiquait Le Droit.



Édition préparatoire

Les archives numérisées permettent également de consulter ce qui semble être une édition préparatoire du journal Le Droit, portant la date du 15 janvier 1913. Plusieurs pages contiennent des espaces vides, ou encore des indications sur ce que chaque section pourra contenir.

On y lit notamment que Le Droit contiendra des publicités «afin de créer des sources de revenu», mais qu’«il refusera cependant d’annoncer les liqueurs, les théâtres et autres choses du genre que l’on ne peut recommander à tout le monde». On y prévoyait aussi «parler des modes courantes de manière à rectifier les erreurs de goût et à ridiculiser les excentricités en vogue».

L’édition préparatoire indique également que dans ses «chroniques parlementaires», le journal «suivra de près la politique et ses fluctuations sans s’attacher à aucun parti ni à aucune faction; il donnera l’opinion des chefs sans distinction de couleur politique, comme le font un peu d’ailleurs plusieurs journaux de langue anglaise».

Le Droit affirmait aussi vouloir présenter «une revue des événements catholiques de par le monde, afin de tenir nos lecteurs sur le qui-vive en ce qui concerne les dépêches fantaisistes de plusieurs grands journaux».



La religion prenait évidemment beaucoup de place dans Le Droit, il y a 110 ans. Le journal souhaitait entre autres «développer la dévotion au Sacré-Cœur», aborder «les autres dévotions en vogue» et «rappeler de temps à autre les saints les plus célèbres». Le quotidien naissant voulait également «parler de la tempérance, de la bonne éducation dans les familles [et] de la politesse».

Colonne religieuse

La religion prenait évidemment beaucoup de place dans Le Droit, il y a 110 ans. Le journal souhaitait entre autres «développer la dévotion au Sacré-Cœur», aborder «les autres dévotions en vogue» et «rappeler de temps à autre les saints les plus célèbres». Le quotidien naissant voulait également «parler de la tempérance, de la bonne éducation dans les familles [et] de la politesse».

Distribution

On apprend dans cette édition préparatoire que Le Droit, vendu à «un sou» le numéro, pourra être obtenu pour 25 cents par mois, ou encore 3,00$ par année. «Dans tous les centres où la chose sera possible, Le Droit sera distribué tous les soirs à domicile par des porteurs; ailleurs il sera adressé par la malle; on le trouvera aussi dans tous les dépôts de journaux», peut-on y lire.

Souhaitant «donner autant de publicité que possible à la littérature canadienne», Le Droit publiait des feuilletons, en s’assurant qu’ils soient «soigneusement revus» afin que les parents puissent «sans craindre les laisser aux enfants, aux fillettes, etc.».