Une patinoire qui dérange la CCN à Gatineau
L’intransigeance de la CCN a vivement irrité le voisinage du secteur des rues du Plein-Air et de la Comptine. La situation a poussé la conseillère du quartier, Isabelle N. Miron, à intervenir pour demander un minimum de flexibilité de la part de l’organisme propriétaire.
En milieu de journée vendredi, la CCN a cependant démontré une ouverture qui laisse croire qu’un arrangement est possible. «Nous avons pris l’initiative d’entamer un dialogue avec les patineurs, a fait savoir au Droit Valérie Dufour, porte-parole de l’organisme. Nous ne sommes pas prêts à communiquer une décision maintenant, mais nous allons essayer, par la discussion, de trouver une solution avec les membres de la communauté.»
Petite
La patinoire qui ne fait pas plus de 1500 pi2 est située tout au fond du vaste terrain fédéral situé à proximité de la traverse cyclable sur le boulevard Cité-des-Jeunes. Des petites bandes de bois avaient été installées pour délimiter la surface glacée et quelques lumières permettaient de mettre de l’ambiance une fois le soleil couché. Quelques papas du quartier se relayaient depuis une semaine pour arroser et entretenir la patinoire. La glace était enfin prête à accueillir les patineurs, mais deux agents de la CCN dépêchés sur les lieux, jeudi, sont venus changer les plans du voisinage.

«Il y avait déjà un petit étang gelé où les enfants allaient s’amuser et au fil de discussions, les voisins ont décidé d’agrandir l’endroit et de faire de l’arrosage pour en faire une petite patinoire, explique l’un des voisins, François Marchand. On est plusieurs à avoir travaillé là-dessus dans la dernière semaine. On avait même installé des affiches réalisées par les enfants pour rappeler les consignes de distanciation. On ne parle pas d’une patinoire grand public. C’est vraiment juste pour les enfants des quelques maisons à proximité. Nous n’avions pas d’autorisation de la CCN et nous n’avons pas fait les démarches parce que nous savions très bien la réception que nous allions avoir.»
C’est Alain Paquet, un retraité dont la cour est située à proximité du terrain de la CCN et de la patinoire, qui a aperçu, jeudi, des agents prendre des photos des lieux. «Je suis allé les voir et ils m’ont dit qu’on devait retirer les bandes immédiatement et qu’ils allaient repasser pour détruire la patinoire plus tard, explique-t-il. Ils étaient honnêtement très gentils, même mal à l’aise, mais ils faisaient leur travail. On m’a dit que sans autorisation, j’étais à risque de recevoir une amende de 200 $. J’ai fait ce qu’ils m’ont demandé, je ne me suis pas obstiné avec eux. Nous, on a fait ça pour permettre aux enfants de s’amuser un peu.»
La conseillère N. Miron s'en mêle
Mis au fait de la situation, la conseillère Isabelle N. Miron a écrit à la CCN pour demander si un arrangement pouvait être possible dans ce dossier. «La patinoire est toute petite, elle n’interfère avec aucune activité sur le site, elle est au fond d’un champ, dit-elle. C’est une patinoire née de la solidarité et la débrouillardise de quelques papas. J’espère encore que la CCN va revenir de l’arrière et accepter de laisser quelques bambins patiner à leur guise sur cette petite surface glacée. J’espère encore un peu de souplesse. La CCN, on le sait, n’est cependant pas toujours le voisin le plus flexible et compréhensif.»
