Selon les instances syndicales, la situation qui perdure depuis 2020 à l’école secondaire Grande-Rivière, qui accueille quotidiennement près de 1700 élèves de même que 170 membres du personnel, est «anormale» et a surtout assez duré.
Alors que cinq fontaines à eau seraient fonctionnelles, incluant celles dans le secteur du bloc sportif et dans les modulaires, une dizaine d’autres sont hors service dans l’établissement du secteur Aylmer, ce qui aurait, dit-on, des conséquences sur les périodes de cours en classe. La canicule du début septembre a également prouvé que des solutions doivent être trouvées rapidement, indique-t-on.
«Point d’eau fermé, rétablissement en cours. Des mesures sont prises pour assurer la bonne qualité de l’eau de cette source», peut-on lire depuis plusieurs mois sur des écriteaux installés par le Centre de services scolaire des Portages-de-l’Outaouais (CSSPO) sur les équipements concernés.
«L’enjeu a été amené en comité de relations de travail. Avec près de 2000 personnes dans l’édifice, c’est inconcevable. C’est aberrant, même. À un moment donné, il faut trouver des solutions. Si les élèves sortent d’un cours d’éducation physique, ça retarde le cours de 10 ou 15 minutes parce qu’une grande file se crée pour remplir les bouteilles, lance la présidente du Syndicat de l’enseignement de l’Outaouais, Nathalie Gauthier. Il n’y a pas assez de fontaines et ce sont les profs, les élèves, les cours qui en écopent.»
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Cette dernière souligne qu’au-delà de la problématique liée à l’eau qui n’est pas potable, c’est surtout le délai pour réaliser les travaux nécessaires qui est dérisoire.
«Il faut que ça se règle. On comprend qu’il peut y avoir des situations de courte durée, mais là, ça fait trois ans. Il est temps que quelque chose bouge, c’est aussi une question de santé et de sécurité», dénonce Mme Gauthier. Il faut donner des conditions de travail sécuritaires, qu’employés et élèves puissent vivre dans un milieu sain et sécuritaire. Voilà deux critères essentiels.»
Avec le temps qui s’est écoulé, précise-t-elle, le personnel est en quelque sorte devenu «résilient» et a indirectement «abandonné» parce qu’il s’est dit qu’il allait apprendre à vivre avec cette situation.
Le CSSPO s’explique
Le CSSPO indique que la situation est connue et qu’on tente de corriger le tir, mais assure qu’il y a des points d’eau de consommation accessibles dans tous les secteurs de l’école érigée dans les années 70.
«Des correctifs doivent être apportés pour les buvettes qui demeurent non accessibles en fonction de la priorité des travaux établie. Un contrat est en cours avec une entreprise pour régler les problématiques de niveau de plomb pour les installations du CSSPO», spécifie l’organisation.
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Le CSSPO précise qu’à la suite des tests de plomb effectués dans sa trentaine d’établissements à la suite des directives ministérielles, toutes les buvettes ont été identifiées en fonction de leur niveau de concentration. On a ensuite fait appel à une firme d’ingénierie pour définir les actions correctives à effectuer et la priorité des travaux.
«Pour l’école secondaire Grande Rivière, des travaux correctifs jugés prioritaires avaient été effectués à la suite des tests (à la cafétéria par exemple)», ajoute-t-on.
À l’automne 2019, Québec avait ordonné une vérification de l’eau potable toutes les écoles de la province. L’opération visait alors à assurer le respect de la limite de cinq microgrammes par litre (5 µg/L) recommandée par Santé Canada «pour prévenir les effets possibles du plomb sur la santé».
Lors des tests en 2022, 71% des 930 points d’eau évalués au CSSPO étaient conformes. La moyenne provinciale était alors de 79%.