«Il faut cesser d’être pingre», plaide un syndicat du soutien scolaire

La présidente du SSSO-CSQ, Kim Lafleur-Lauriault, lors d'une action de visibilité mercredi à Québec.

Rappelant que les trois quarts de ses 4500 membres sont à statut précaire, le Syndicat du soutien scolaire de l’Outaouais (SSSO-CSQ) affirme que les négociations en cours pourraient encore davantage détériorer les conditions de travail s’il n’en tient qu’aux propositions patronales.


Il faut cesser d’être «pingre», martèle l’organisation, qui invite les deux employeurs, les centres de services scolaire des Portages-de-l’Outaouais et des Draveurs (CSSD), à davantage se rallier à la voix de leur personnel auprès des instances gouvernementales mais aussi à la Fédération des centres de services scolaires du Québec (FCSSQ), compte tenu du contexte difficile dans lequel ils sont eux-mêmes plongés comme employeurs avec la pénurie de main-d’oeuvre qui fait rage.

«75% de nos membres sont à statut précaire. On ne comprend pas pourquoi la partie patronale n’adhère pas à nos demandes du fait qu’elles sont directement liées à l’attraction et la rétention du personnel, leurs travailleuses et travailleurs», affirme la présidente Kim Lafleur-Lauriault, qui rappelle que le personnel de soutien scolaire est «incontournable» au bon fonctionnement des établissements scolaires.



Le maintien de la précarité des emplois est une option qui n’est pas viable, juge le syndicat affilié à la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSSQ). À la fin de l’été dernier, on spécifiait que certains postes offerts à la rentrée en Outaouais étaient avec des horaires de moins de 25 heures par semaine, voire 10 heures dans quelques cas. Or, clame le syndicat, il faut arrêter d’offrir des horaires de travail qui forcent les gens «à se chercher un deuxième ou un troisième emploi pour vivre».

Selon le SSSO, «la récupération patronale» compromet les droits que le personnel de soutien scolaire a obtenu au fil des dernières années.

«Nous réclamons des mesures bien précises pour améliorer l’attraction et la rétention du personnel. Cela passe par des emplois de qualité avec des postes à temps complet, la fin des horaires brisés, la valorisation de tous les emplois de soutien scolaire et la conciliation famille-travail. Il faut des gestes concrets pour régler ces problèmes» de dire Mme Lafleur Lauriault.

Mercredi, le personnel de soutien solaire a tenu une activité de visibilité partout en province, y compris à Gatineau, notamment au-dessus de l’autoroute 5 ainsi que sur les boulevards des Allumettières et de La Vérendrye.



Le contrat de travail est échu depuis le 31 mars. Le personnel porte des brassards et des t-shirts certains jours de la semaine depuis deux mois pour se faire visible dans les écoles et espérer que les négociations progressent plus rapidement.

Il n’a pas été possible de savoir si une gradation des moyens de pression voire un vote de mandat de grève sont envisagés à la prochaine rentrée scolaire si les parties n’en sont pas venus à une entente.

Le SSSO-CSQ représente 35 classes d’emploi, dont des éducatrices en service de garde, des préposés aux enfants handicapés, des agents de bureaux, des techniciens (ennes) en éducation spécialisée, des secrétaires, des électriciens, des surveillants d’élèves et des techniciens en travaux pratiques.