![L’Outaouais en zone rouge: une décision «prudente» [VIDÉOS]](https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fbd2ff005-75a9-4a54-919f-4e84e6d5fd7b.jpg&width=1024&type=jpeg)
COVID-19
Malgré les nombreuses critiques et interrogations ayant été soulevées par le maintien de l’Outaouais en zone rouge, les autorités régionales affirment que les différents critères devant être considérés ne permettent pas, à l’heure actuelle, une bascule vers le palier orange.
La présidente-directrice générale du Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO), Josée Filion, a affirmé mercredi que la décision était «difficile», mais qu’elle est «la bonne» dans le contexte actuel.
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«Elle est surtout prudente et étapiste en vue de protéger […] nos personnes âgées et soutenir notre réseau, a mentionné Mme Filion lors d’un point de presse virtuel. […] On ne peut surtout pas relâcher l’ensemble des mesures trop rapidement, parce qu’on pourrait être à risque de perdre le contrôle.»
La directrice régionale de la santé publique, la Dre Brigitte Pinard, abonde dans le même sens et rappelle que le respect des consignes sanitaires demeure primordial malgré les assouplissements qui entreront en vigueur la semaine prochaine, entre autres avec la réouverture des commerces non essentiels.
«Il ne faut pas associer allègement des mesures à diminution du risque de transmission», a-t-elle insisté. […] Plus on va alléger rapidement, plus on a de chances, lorsqu’il y a une transmission communautaire en cours, de voir une augmentation rapide des cas.»
La Dre Pinard n’a pas pu donner, mercredi, de chiffres précis sur les cibles à atteindre pour permettre une bascule en zone orange, puisque «plusieurs» facteurs externes aux données quotidiennes doivent être considérés.
«On doit continuer, avant de pouvoir alléger davantage les mesures, à stabiliser la situation pour éviter des flambées et un retour trop rapide vers des mesures plus restrictives», a-t-elle plaidé.
L’exemple du Rona de Val-des-Monts
La Dre Pinard a cité l’exemple de l’éclosion qui a été déclarée la semaine dernière au Rona de Val-des-Monts pour montrer que la transmission communautaire est toujours présente dans la région. Douze employés de ce commerce ont été infectés, mais un total de 30 cas de COVID-19 ont été associés à cette éclosion.
Quatorze éclosions sont présentement actives en Outaouais – cinq dans des milieux de travail, six dans des milieux de soins ou d’hébergement et trois en milieu scolaire ou dans des services de garde.
La proximité avec l’Ontario fait aussi partie des éléments ayant été considérés dans la décision de garder l’Outaouais en zone rouge, a souligné la Dre Pinard, notamment «à cause du nombre de déplacements quotidiens» entre les deux rives.
Les autorités souhaitent aussi «retarder le plus possible l’introduction de nouveaux variants» en Outaouais, puisqu’ils peuvent générer «des flambées très rapides de cas».
Un réseau «fragile»
Josée Filion a aussi souligné que «le réseau demeure fragile». Les hospitalisations COVID ont doublé en 24 heures en Outaouais, passant de quatre, dans le bilan de mardi, à huit mercredi.
La PDG du CISSSO a fait savoir qu’environ 140 employés de l’organisation sont actuellement délestés, entre autres pour prêter main-forte dans les milieux en éclosion. À cela s’ajoute l’absence d’une soixantaine de travailleurs qui sont soit infectés par le virus, soit en isolement après avoir été en contact avec un cas confirmé.
Délestage
Conséquence directe de la pandémie, le délestage continue à se faire durement sentir dans le réseau de la santé de l’Outaouais. La directrice des soins infirmiers du CISSSO, Marie-Ève Cloutier, a indiqué mercredi qu’«un peu moins de 3000 chirurgies» ont dû être reportées depuis le mois de novembre. La liste d’attente régionale pour les chirurgies, qui comptait quelque 4500 noms avant le début de la crise sanitaire, en compte désormais 8000. En endoscopie, la liste s’est allongée de 1000 noms, a aussi mentionné Mme Cloutier.
Les blocs opératoires de l’Outaouais roulent présentement à 67% de leur capacité habituelle. Pour l’ensemble du CISSSO, environ 40% des activités sont délestées, mais l’organisation assure qu’une réévaluation est continuellement effectuée pour déterminer ce qui peut être repris.