OC Transpo espère «un miracle» en provenance de Queen’s Park

La directrice générale d'OC Transpo, Renée Amilcar, n'est pas très optimiste quand il est question d'une aide financière de la province pour faire face à la baisse d'achalandage qui persiste depuis la pandémie.

La directrice générale d’OC Transpo, Renée Amilcar, se résigne: il faudra «un miracle» pour que le gouvernement provincial verse une fois de plus une aide financière d’urgence au transporteur.


«On est rendu déjà en septembre et on n’a rien entendu du gouvernement. De façon réaliste, je pense que ça prendrait un miracle pour qu’on puisse recevoir ce chèque», affirme Mme Amilcar.

Le transporteur a donc tout un casse-tête devant lui. Après les deux premiers trimestres de 2023, il se dirigeait vers un déficit de près de 41 millions de dollars. La Ville d’Ottawa garde espoir de recevoir une fois de plus un coup de pouce du gouvernement de l’Ontario, comme ça a été le cas chaque année depuis le début de la pandémie de la COVID-19, mais le temps commence à manquer.



«On n’est pas assis les bras croisés à attendre de recevoir cet argent-là, précise toutefois la directrice générale d’OC Transpo. On continue d’aller de l’avant avec des mesures de mitigation et on est confiants que si on n’a pas l’argent du gouvernement, on pourra terminer l’année fiscale sans déficit.»

La panne du train léger en juillet dernier aura au moins eu cet effet positif, puisque la Ville n’a pas eu à payer Rideau Transit Maintenance en raison des pénalités prévues au contrat d’entretien du système. En revanche, les usagers ne pourront être compensés pour cette panne et les retards engendrés en raison de la situation financière précaire de l’organisation. Un mois de gratuité coûterait 15 millions, estiment les dirigeants d’OC Transpo.

Les retards dans la construction de la Ligne Trillium aident également OC Transpo à éviter le déficit puisqu’on prévoyait des dépenses mensuelles d’environ 2,6 millions à compter du 1er septembre pour l’opération de ce tronçon du train léger, selon le directeur de la planification du transport en commun, Pat Scrimgeour.

Renée Amilcar souligne qu’un gel d’embauche est aussi en vigueur depuis quelques mois pour tout poste qui n’est pas essentiel au bon fonctionnement du service d’OC Transpo. Une somme de 14 millions dans le fonds de réserve du transporteur sera également disponible en cas de besoin, ajoute la grande patronne d’OC Transpo.



Le conseiller Glen Gower, qui préside la Commission du transport en commun, estime qu'il y a beaucoup de travail à faire pour éviter d'autres difficultés financières pour OC Transpo en 2024.

Avec une hausse similaire à 2023 des taxes et des tarifs d’OC Transpo prévue pour l’an prochain, le président de la Commission du transport en commun d’Ottawa, Glen Gower, assure que «tout est sur la table» pour éviter de se trouver une fois de plus en situation de rattrapage à l’automne 2024.

«Ça va être très difficile de trouver une solution pour notre problème budgétaire. Lundi, on a un grand rendez-vous avec le maire où nous recevrons une mise à jour sur notre plan financier à long terme. On recevra de l’information qui nous aidera à trouver des solutions potentielles», affirme M. Gower.

«Pour l’année prochaine, nous réalisons plusieurs révisions de nos services et nous reviendrons présenter le fruit de notre travail au conseil qui prendra les décisions», ajoute Renée Amilcar.

Pas de rabais pour le travail hybride

La principale cause des ennuis financiers d’OC Transpo est le lent retour des usagers du transport en commun sur son réseau. En moyenne, les recettes provenant des tarifs d’autobus ou de train étaient 1,1 million de dollars en dessous des prévisions mensuelles du budget 2023.

Le transporteur cherche différents moyens d’attirer plus de passagers dans ses autobus et le train léger, incluant l’octroi d’un rabais pour les usagers occasionnels du transport en commun.

Un rapport sur les possibilités en la matière a été présenté à la Commission jeudi matin, mais n’a pas suscité un grand enthousiasme. Avec les outils actuellement à la disposition, la meilleure solution serait la création d’un laissez-passer pour un nombre prédéterminé de trajets expirant après deux ou trois semaines.



L’usager qui se procure ce laissez-passer économiserait environ 15% de ce qu’il paierait individuellement pour ces trajets, l’équivalent du rabais accordé à un détenteur d’une passe mensuelle qui emprunte le transport en commun matin et soir, cinq jours par semaine.

Pour se procurer ce laissez-passer, les usagers devraient se rendre à une station du train léger ou encore à un point de service à la clientèle d’OC Transpo.

L’idée n’a pas suscité beaucoup d’enthousiasme jeudi, tant chez les élus que du côté de l’administration.

«C’est très compliqué. Si vous avez besoin d’aller à une station du train léger ou un bureau d’OC Transpo pour obtenir votre laissez-passer, personne ne va le faire. Ça doit être quelque chose de très simple à implanter, qu’on peut payer facilement avec sa carte de crédit en ligne», déplore le conseiller de Kitchissippi, Jeff Leiper.