«On était quelques-uns de différentes organisations sportives et on se disait: enfin, après les bibliothèques, la culture, et c’était très bien, mais que ça allait être notre tour, le tour des investissements dans les sports et loisirs, raconte le directeur général et entraîneur chef de Tennis Outaouais Performance (TOP). Elle a créé des attentes très élevées, pas juste pour nous dans le tennis, mais pour plein d’autres groupes du milieu sportif à Gatineau.»
Mme Bélisle avait abondamment courtisé les organisations sportives en mal d’espace pendant sa campagne électorale. Elle appelait à une intensification rapide des partenariats avec les établissements scolaires. Les priorités d’investissements en matière d’infrastructures sportives et récréatives allaient être rapidement identifiées après son élection. «Il faut être innovant dans notre façon de gérer nos actifs, disait-elle. Les gens du soccer, du baseball, ou encore du Centre Aydelu, ils ont des millions de dollars à mettre dans de nouvelles infrastructures. Ils n’attendent que le coup de téléphone de la Ville pour venir s’asseoir. Ces organisations pourront compter sur moi pour qu’on travaille ensemble.»
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Bien peu de choses ont bougé depuis, déplore M. Toupin. «En campagne, l’équipe de la mairesse nous sollicitait ardemment pour valider des choses, dit-il. Après l’élection, nous n’avons plus eu de nouvelle. Pas de contact. On n’a pas le choix d’être déçus.»
L’entraîneur chef de TOP affirme comprendre la place qu’occupe l’itinérance et le logement dans le discours de la mairesse. Cette dernière en fait maintenant ses deux grandes priorités. «On la voit l’itinérance, les terrains de tennis de l’école secondaire de l’Île sont juste à côté, souligne M. Toupin. On voit bien les besoins et c’est honnêtement déstabilisant d’assister à ce qui se passe dans le centre-ville. Mais il ne peut pas y avoir que ça comme priorité dans la ville. On promettait de parler beaucoup plus des besoins du milieu sportif que ça. C’est important le sport pour une communauté. Il y a là aussi un rattrapage à faire, surtout pour nos jeunes pour qui la pandémie a été très difficile.»
Il n’a pas été possible d’obtenir les commentaires de la mairesse dans ce dossier. Nos demandes d’entrevues concernant les infrastructures sportives ont toutes été refusées la semaine dernière.
Pas de réponse
TOP, dont les activités de développement des jeunes joueurs de tennis sont concentrées sur les courts au parc de l’école secondaire De l’Île et à la Sporthèque, est à l’étroit depuis longtemps. L’organisation cherche à développer un partenariat avec la Ville depuis 2010. Une proposition mettant à profit les anciens terrains de volleyball situés à proximité de l’aréna Sabourin a été faite par TOP en 2017. «On n’a jamais eu d’accusé de réception, lance M. Toupin. On souhaitait surtout entamer une discussion, voir ce qu’on pourrait réaliser ensemble.»
L’entraîneur-chef de TOP dit cependant avoir eu plusieurs discussions informelles avec les fonctionnaires de la Ville concernant les arénas vétustes, mais il affirme que «personne n’a jamais été clair sur ce que la Ville allait faire ou même à quoi elle réfléchissait» dans ce dossier.
Le plan de match de la Ville pour ses arénas vétustes a d’ailleurs déraillé, quelques jours avant le début des vacances estivales, en juillet dernier. Le conseil municipal a bloqué la proposition défendue par le comité exécutif quant à l’utilisation future des vieux immeubles et de leur terrain. Plusieurs élus avaient alors dénoncé le manque de considération pour les projets de réutilisation que caressent plusieurs organismes sportifs à la recherche d’espace. Le mandat d’organiser une consultation publique sur l’utilisation du site Guertin avait alors aussi été donné. Le conseil demeure en attente d’une nouvelle présentation de la part des fonctionnaires. Aucune date n’a été précisée à cet effet.