Le sujet a fait l’objet d’une présentation au comité exécutif au début du mois de mai. Le conseil municipal doit à son tour obtenir l’information la semaine prochaine, a confirmé le directeur général de la Ville, Simon Rousseau, mercredi matin. «On a l’ambition de traiter ce dossier avant de partir en vacances», a ajouté la mairesse France Bélisle.
Porté par la Coopérative des Ateliers du ruisseau depuis cinq ans, le projet a reçu son premier signal positif du précédent conseil, en juillet 2020. Les élus ont alors appuyé le projet en promettant de réserver et céder les terrains nécessaires et en acceptant d’y déménager la Galerie Montcalm ainsi que les quelque 3800 œuvres que compte la collection permanente de la Ville.
Si le présent conseil confirme son appui financier, c’est un immeuble signature de cinq étages comprenant 45 ateliers d’artistes qui sera construit à l’angle des rues Morin et Papineau entre 2026 et 2028. D’une superficie de près de 9000 m2, il sera construit entièrement en bois. Une partie de son toit sera vert. En plus de la Galerie Montcalm et des voûtes pour conserver la collection municipale, il abritera des espaces de médiation culturelle, un hall interactif, de l’espace de vente et d’exposition, ainsi qu’un stationnement intérieur de 50 cases. L’endroit est voué à devenir l’épicentre des arts visuels en Outaouais. Rien de tel n’a été vu dans le milieu culturel de l’Outaouais depuis l’ouverture de la Maison de la culture en 1992.
Un bail de 35 ans pour la Galerie Montcalm
Selon les informations que Le Droit a pu obtenir, la participation financière de la Ville telle qu’actuellement proposée par le service des arts, de la culture, des lettres et du patrimoine comprend une subvention de 21,5 millions. La contribution municipale ne s’arrêterait cependant pas là. La Ville assumerait les travaux de raccordement évalués à 2,25 millions et ferait don, comme entendu en 2020, d’un terrain au centre-ville dont la valeur est aujourd’hui estimée à 3,5 millions. L’aménagement d’une nouvelle Galerie Montcalm, trois fois plus grande que celle qui présente actuellement une exposition du peintre Jean-Paul Riopelle, à la Maison du citoyen, et le déménagement de la collection permanente coûteraient 6,3 millions.
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La Ville verserait aussi un montant d’un peu plus de 250 000$ par année pour la location des espaces de la Galerie Montcalm. Un bail de 35 ans serait négocié. Le budget de la Ville devrait aussi prévoir une majoration de près de 700 000$ du budget de fonctionnement de la galerie, ce qui le porterait à 1,1 million annuellement.
La Ville entendrait aussi bonifier de 200 000$ par année son programme de soutien aux ateliers d’artistes et serait prête à éponger la facture annuelle des taxes municipales si le gouvernement du Québec n’y consent pas.
Un projet «modèle», dit la mairesse
Le projet des Ateliers du ruisseau est dans les cartons de la Ville depuis déjà longtemps. Les élus savaient qu’ils allaient devoir sortir le chéquier à un moment ou un autre pour que le projet se réalise. L’ampleur de l’investissement alors que l’argent pour les projets de développement se fait rare à Gatineau ne refroidit pas la mairesse Bélisle.
«C’est un projet que j’aime beaucoup et je sais que je ne suis pas la seule autour de la table, a-t-elle affirmé sans toutefois confirmer les informations du Droit, mercredi matin. Il serait extrêmement positif de pouvoir faire l’annonce d’un projet culturel capable de générer davantage de circulation dans notre centre-ville. J’y crois beaucoup.»
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Mme Bélisle précise que les Ateliers du ruisseau demeurent un projet «prioritaire» pour le conseil. «Non seulement parce que c’est un investissement culturel important pour le centre-ville, mais aussi parce que ce projet est un modèle, a-t-elle souligné. C’est un projet dans lequel on a un groupe promoteur qui s’engage financièrement. C’est aussi un projet qui suscite la participation des autres paliers de gouvernement. C’est en plein le genre de partenariat qu’on cherche. Je le répète, Gatineau ne fera pas d’infrastructures toute seule.»
Investissements
De fait, la Ville de Gatineau est loin d’être la seule à investir dans ce vaste projet culturel. La coopérative prend elle-même une part de risque en contractant un prêt d’une dizaine de millions de dollars. Les gouvernements provincial et fédéral se sont aussi engagés à investir massivement pour boucler le montage financier, conditionnellement à la participation financière de la Ville de Gatineau.
Le président de la Coopérative des Ateliers du ruisseau, Benjamin Rodger, n’a pas caché sa satisfaction en apprenant du Droit que la présentation au conseil municipal du montage financier était prévue la semaine prochaine. L’exercice aurait déjà été reporté deux fois, ce qui devenait de moins en moins rassurant pour les partenaires financiers de la coopérative.
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«On travaille sur ce projet depuis cinq ans, a rappelé M. Rodger. C’est un projet pour les artistes et par les artistes. De voir la Ville de Gatineau prête à s’investir autant auprès des artistes et dans son centre-ville c’est rassurant, c’est vraiment très bon. La participation de la Ville est essentielle pour nous parce que sans l’appui de la Ville, le fédéral et le provincial ne seraient pas présents.»