Les itinérants de Guertin pleurent la mort d’un des leurs

Sur de petites affiches de fortune, la population itinérante du campement de l'aréna Guertin a rendu hommage à Marc Marc Jodoin, vendredi.

«Love you pour la vie.» «Peux pas le croire.» «Grand coeur.» Sur de petites affiches de fortune, la population itinérante du campement du stationnement du Centre Robert-Guertin a rendu hommage à l’un des leurs, retrouvé sans vie dans une tente jeudi après-midi.


Le Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG) avait confirmé, jeudi soir, avoir découvert un homme inanimé dans une tente, peu après 15h30. Son décès avait par la suite été constaté à l’hôpital et un signalement fait au Bureau du coroner.

Le SPVG a confirmé vendredi en fin de journée qu’il s’agit de Marc Jodoin, qui avait 47 ans.

Le corps de Marc Jodoin a été découvert jeudi après-midi au campement d’itinérants sur le terrain de l’aréna Guertin à Gatineau.

«Un homme au grand cœur»

Au campement, vendredi avant-midi, les gens avaient la mine basse et pleuraient le départ de Marc Jodoin. Jessica Bellin, qui souligne avoir été sa «copine de cœur» pendant quelques années, le connaissait depuis 2020.

Selon Mme Bellin, le disparu travaillait dans le domaine de la construction et dormait dans sa voiture, non loin des tentes. Il était «un homme au grand cœur», souligne-t-elle. Une autre femme présente sur place a parlé de quelqu’un qui était toujours prêt à aider les autres, «une très bonne personne».

«C’est très dur, on ne le croit pas», laisse tomber Jessica Bellin, qui avait vu Marc Jodoin pas plus tard que jeudi matin. Selon elle, Marc Jodoin a été retrouvé inanimé dans la tente d’une amie.

Jessica Bellin, qui souligne avoir été la «copine de cœur» de Marc Jodoin pendant quelques années, le connaissait depuis 2020.

Les autorités n’ont pour l’instant évoqué aucune hypothèse quant aux causes du décès. La SPVG a cependant précisé qu’il ne semblait pas y avoir de marques de violence sur le corps du défunt. C’est la coroner Francine Danais qui sera responsable de l’investigation visant à déterminer les causes et circonstances de cette mort.

Au campement, on craint qu’il ait succombé à une surdose de «purple», une drogue combinant de l’héroïne et du fentanyl. «Ça a l’air que c’est super petit, que tu prends juste un petit morceau de rien et que tu peux mourir», a dit Jessica Bellin.

«Un échec collectif»

Le conseiller du district du centre-ville, Steve Moran, a déclaré sur Facebook que même avant d’avoir les conclusions de l’investigation du Bureau du coroner, «on peut déjà dire qu’il s’agit d’un échec collectif envers l’obligation d’assurer la sécurité de toutes et tous, et particulièrement les plus vulnérables».

«[Ce décès] nous rappelle la précarité des personnes vivant en situation d’itinérance, un enjeu grandissant sur notre territoire et qui mérite toute notre attention», a ajouté M. Moran, en invitant les citoyens à rester «solidaires les uns envers les autres».

La mairesse, France Bélisle, a fait part de sa «grande tristesse» face à ce décès. «Personne ne peut et ne doit rester indifférent face à un tel événement, a-t-elle réagi dans une déclaration écrite. Tout d’abord, mes pensées vont à sa famille, à ses proches et à ses amis. Je tiens également à exprimer ma solidarité envers tous les intervenants sur le terrain également profondément affectés aujourd’hui. Il est essentiel de poursuivre nos efforts pour éviter ces situations.»

Le conseiller Louis Sabourin, qui préside la commission Gatineau, ville en santé, a pour sa part indiqué que «des ressources en soutien psychologique ont été déployées afin de soutenir les personnes endeuillées suite à l’onde de choc provoquée par cette nouvelle».