Réunis en comité plénier pour une dernière fois avant les vacances estivales, les élus municipaux ont d’abord adopté le montage financier des Ateliers du ruisseau qui seront construits d’ici 2028 dans le centre-ville. Il s’agit d’un projet estimé à 70 millions de dollars. La participation financière de la Ville avoisinera les 30 millions. Il s’agira du plus important projet culturel à voir le jour à Gatineau depuis la construction de la Maison de la culture en 1992.

Au cours de la même séance, les élus ont aussi adopté le projet d’agrandissement de la bibliothèque Guy-Sanche, un projet estimé à un peu plus de 45 millions $ pour lequel la Ville espère recevoir une subvention de 11 millions de la part du ministère de la Culture et des Communications (MCC).

Le projet doit permettre de doubler la superficie de chacun des deux étages de la bibliothèque. Il fera l’objet d’un concours d’architecture qui prolongera l’échéancier d’environ un an. Une somme de 2,3 millions sera par ailleurs réservée afin de relocaliser 70% de la collection de la bibliothèque dans un lieu temporaire qui reste à déterminer.

En agrandissant la bibliothèque Guy-Sanche, Gatineau entreprend la dernière phase de son plan de redéploiement des bibliothèques adopté en 2014 qui a jusqu’à maintenant mené à la construction de la bibliothèque Donalda-Charron, dans le Plateau, et la construction de la nouvelle bibliothèque Lucy-Faris dont les travaux viennent tout juste de débuter. Les travaux d’agrandissement de Guy-Sanche devraient débuter au printemps 2026 et l’ouverture est prévue en mai 2028.

Le service de la culture, des arts et des lettres de la Ville de Gatineau promet entre autres un lieu incitant à la contemplation où la lumière naturelle dominera. Du nouveau mobilier adapté aux jeunes et aux aînés et des cubicules individuels seront intégrés à la nouvelle bibliothèque.

Ateliers du ruisseau

Porté par la Coopérative des Ateliers du ruisseau depuis cinq ans, le projet prévoit la construction d’un immeuble signature de cinq étages comprenant 45 ateliers d’artistes à l’angle des rues Papineau et Morin. D’une superficie de près de 9000 m2, il sera construit entièrement en bois. La Ville y déménagera aussi sa collection permanente de quelque 3800 oeuvres, ainsi que la Galerie Montcalm qui est actuellement à la Maison du citoyen.

Comme le révélait Le Droit à la fin du mois de mai, la participation financière comprend une subvention de 21,5 millions. La Ville assumerait aussi les travaux de raccordement évalués à 2,25 millions et ferait don d’un terrain au centre-ville évalué à 3,5 millions. L’aménagement de la nouvelle Galerie Montcalm, trois fois plus grande que les installations actuelles et le déménagement de la collection coûteraient 6,3 millions. Des dépenses récurrentes d’environ 1,3 million de dollars devront aussi être prévues une fois les Ateliers du ruisseau ouverts.

Le président des Ateliers du ruisseau, Benjamin Rodger, n’a pas caché son émotion après l’adoption du montage financer par le conseil municipal. «C’est un vrai projet structurant qui aura un effet de levier dans le centre-ville, a-t-il lancé. Je suis convaincu que ça va inciter la création d’autres projets culturels et privés dans le secteur. Ce projet est le début de quelque chose de plus gros. Nous assistons aux premiers balbutiements d’une véritable économie mauve [basée sur le développement culturel] au centre-ville. Un dollar investit en culture rapporte deux dollars. Dans le milieu culturel on le sait ça, mais il faut le répéter aux politiciens.»

La directrice générale de Culture Outaouais, Julie Martineau, est aussi d’avis que les Ateliers du ruisseau auront un impact économique et culturel important dans le centre-ville. «Ça répond à des besoins de locaux pour la communauté artistique, mais aussi à un besoin de rayonner à l’échelle nationale. Ce projet sera une icône.» M. Rodger rappelle que son groupe et lui travaillent sur le projet des Ateliers du ruisseau depuis cinq ans. «L’échéancier va encore jusqu’en 2028, ce sera long, c’est difficile, mais là on a enfin l’appui de la Ville, a-t-il précisé. Ça va nous permettre d’aller chercher l’appui de la province et du fédéral.»