Avant de rencontrer le maire de Thurso et administrateur régional de l’UMQ pour l’Outaouais, Benoît Lauzon, M. Damphousse a rencontré la mairesse de Gatineau, en matinée. Il a aussi échangé avec d’autres élus de l’Outaouais durant la journée.
En conférence de presse, le président de l’UMQ a indiqué qu’il en était à sa 16e municipalité depuis le début de sa tournée qui doit se terminer à la fin juin. À terme, M. Damphousse aura visité plus d’une trentaine de municipalités aux quatre coins du Québec.
Si la renégociation du pacte fiscal, le logement, la rareté de la main-d’œuvre, l’itinérance et les changements climatiques sont au coeur des préoccupations de l’ensemble des municipalités, l’avenir de l’industrie forestière, le boom de claims miniers à travers la province et le transport aérien régional sont les trois dossiers majeurs en région, selon ce qu’a pu constater M. Damphousse, jusqu’à présent.
Au sujet des titres miniers qui se multiplient dans de nombreuses régions, M. Damphousse ne cache pas que l’inquiétude est répandue à travers la province. «L’exploitation du minerai est essentielle. On parle de batteries et de terres rares, tout ça est essentiel, mais je comprends aussi des régions comme Thurso et d’autres que quand il y a des claims dans des milieux urbanisés, il y une inquiétude qui est tout à fait louable», a-t-il souligné.
Porter l’enjeu de la forêt
Le président de l’UMQ a insisté sur le fait qu’il tient absolument à défendre le secteur forestier. Il mettra d’ailleurs sa tournée sur pause, vendredi, alors que le comité sur la forêt de l’UMQ, présidé par le maire de Thurso, sera rassemblé à Alma, au Saguenay-Lac-Saint-Jean. «Il y a une rencontre importante sur la forêt avec les gens de l’industrie. Je veux entendre tout le monde pour être mieux outillé pour les défendre», a-t-il lancé, mardi.
«Contrairement à la perception que les gens pouvaient avoir, la fameuse coupe à blanc, ce n’est plus ça (l’industrie forestière). C’est un élément qui est essentiel. Le PIB du Québec, du rôle de la forêt, est essentiel comme les mines dans certaines régions», a-t-il ajouté.
Benoît Lauzon se réjouit d’entendre cet appui de la part du président de l’UMQ. Ce dernier mentionne que l’Outaouais et les Laurentides vivent une crise forestière depuis la fermeture de l’usine de Fortress en 2019. Ce sont 900 municipalités au Québec qui dépendent de l’industrie forestière dont 150 reposent uniquement sur ce secteur d’activités, a souligné le maire de Thurso.
Le Droit rapportait mardi que le géant de la métallurgie, Rio Tinto, avait déposé une offre d’achat pour relancer l’usine de Fortress afin de convertir les installations en site de production de biocarbone. La multinationale serait l’un des deux repreneurs avec qui le gouvernement du Québec négocie pour le rachat de l’usine.
M. Lauzon n’a pas voulu commenter la nouvelle rapportée par Le Droit. «Je pense que le ministre Fitzgibbon est en train d’analyser deux projets qui veulent faire à peu près le même genre de produit. Deux projets extrêmement intéressants pour l’industrie forestière. Le but de repartir la papetière de Thurso est de s’assurer de maintenir les 4000 emplois (forestiers) en Outaouais, c’est le maillon de la chaîne qui nous manque», a-t-il dit.
Un régime forestier à modifier
Selon l’élu municipal, peu importe quelle sera l’entreprise qui relancera l’usine de Thurso, l’important est que l’installation redémarre. «Même si l’usine part demain matin, ça n’enlève pas que le coût d’approvisionnement des usines est trop élevé. Ça va libérer le bois sans preneur, mais le coût du bois va être encore trop élevé», a mentionné M. Lauzon.
C’est le régime forestier en place depuis 2013 qui doit subir une refonte, a réitéré le maire de Thurso. «Que ce soit les industriels, que ce soit le milieu municipal, que ce soit le Conseil de l’industrie forestière, tout le monde dit qu’il faut modifier le régime forestier, mais personne ne dit ce qui doit être modifié. Je pense qu’il y a un travail à faire à ce niveau-là. C’est important qu’on puisse rapidement s’asseoir ensemble pour modifier ce régime pour s’assurer qu’il réponde aux besoins du Québec et de notre industrie et non pas aux besoins du côté américain comme ça a été fait depuis 2013.»