Gatineau n’est pas un simple exécutant de la vision de la CCN, rappelle France Bélisle

La mairesse de Gatineau, France Bélisle

Le bâtiment principal de la Ferme Moore pourrait bien être transformé en restaurant. Le comité consultatif d’urbanisme (CCU) a voté en faveur d’une plus grande utilisation commerciale du site patrimonial, lundi, mais il s’oppose à l’utilisation de la grange comme salle de banquet tel que le demande la Commission de la capitale nationale (CCN) pour permettre à son locataire d’y organiser des mariages. Le conseil municipal aura le dernier mot mardi prochain.


D’ici là, la mairesse de Gatineau, France Bélisle, entend «prendre le temps de lire tous les documents» avant de faire connaître sa position.

Le conseiller de Val-Tétreau, Jocelyn Blondin, a pour sa part déjà fait son idée sur le dossier. «J’ai consulté les associations du quartier et les gens ne veulent ni du restaurant ni de la salle de banquet, a-t-il fait savoir. Les gens de mon quartier continuent de croire en la vocation communautaire de ce site et au projet que j’avais soumis à la fin du précédent mandat. Les gens ne veulent pas qu’on ouvre la porte à du commercial. Les locataires de la Ferme Moore peuvent faire des marchés publics, mais il n’est pas question pour les gens du quartier de transformer l’endroit en lieu pour des mariages. Je vais m’opposer à la demande de la CCN.»



Le Droit a révélé, vendredi, que la CCN demandait à la Ville de Gatineau d’autoriser son locataire, la firme immobilière ontarienne Y Street Capital, à implanter un restaurant dans le bâtiment principal de la ferme et de transformer la grange en salle de banquet.

La mairesse Bélisle a affirmé que sa réflexion sur la Ferme Moore dépasse la stricte demande pour modifier l’utilisation de ce lieu. «C’est plus global sur les relations entre la Ville et la CCN, sur ce que la CCN fait ou ne fait pas sur notre territoire, a-t-elle affirmé. J’aurai la chance d’en parler avec la nouvelle présidente [Maryse Gaudreault]. J’ai discuté avec le maire d’Ottawa, on va s’organiser une rencontre de travail plus officielle en prévision de cette rencontre. On aimerait être vu comme des partenaires de la CCN et non pas comme des exécutants d’une vision», a-t-elle ajouté.

Le conseiller municipal, Jocelyn Blondin.

Le conseiller Blondin ne croit pas qu’un refus du conseil à la demande de la CCN pour la Ferme Moore viendrait nuire aux relations entre les deux organisations. «Nous aussi on fait des demandes à la CCN qui sont parfois refusées, rappelle M. Blondin. On n’a pas coupé les liens pour autant avec eux. On s’attendait à un accueil positif de leur part pour notre offre de bail à long terme. Ils n’ont pas voulu. On n’a pas de moins bonnes relations depuis.»