Un premier centre de traitement des dépendances ouvre ses portes en Outaouais

Le ministre responsable des Services sociaux Lionel Carmant aux côtés des élus caquistes Robert Bussière, Shirley Dorismond, Mathieu Lacombe et Mathieu Lévesque

Les résidents de l’Outaouais aux prises avec un problème de dépendance et qui souhaitent y mettre fin n’auront plus à faire des centaines de kilomètres de route pour recevoir des services spécialisés et d’hébergement. Le Domaine Perce-Neige, un organisme présent en Estrie depuis près de 30 ans ouvrira, dès jeudi, un centre d’hébergement de 78 lits sur le boulevard Lorrain, dans le secteur Gatineau.


L’itinérance, la santé mentale et les dépendances, ce sont des dossiers qui sont intriqués de façon serrée et il faut une approche globale pour régler ça ensemble, a noté le ministre des Services sociaux, Lionel Carmant, lors de l’inauguration des lieux, mardi matin. L’ouverture d’un premier centre d’hébergement en traitement des dépendances vient boucher un trou de service béant dans la région, a ajouté le ministre responsable de l’Outaouais, Mathieu Lacombe.

«En agissant auprès des gens qui ont des problèmes de dépendance, on met toutes les chances de notre côté pour éviter que ça déboule et donne lieu à d’autres enjeux, a expliqué le ministre Carmant. Ça permet de diminuer la pression sur nos services de santé mentale et en itinérance. Les gens sous-estiment l’impact que l’annonce d’aujourd’hui aura sur nos autres ressources. J’ai visité le Gîte ami, lundi, et il y a là plusieurs personnes qui sont prêtes à passer à la prochaine phase, à se prendre en main. […] Des gens pourront être transférés ici pour entamer un parcours de 20 semaines, se débarrasser de leur dépendance et se prendre en main.»

Le Domaine Perce-Neige ouvrira, dès jeudi, un centre d’hébergement de 78 lits sur le boulevard Lorrain, dans le secteur Gatineau.

Le gouvernement du Québec a investi 2 millions de dollars pour le réaménagement de l’immeuble voisin de l’église Sainte-Rose-de-Lima. Le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO) financera les opérations de l’organisme à raison de 600 000$ par année en attendant que ce dernier obtienne une certification officielle lui donnant accès à une subvention provinciale. La part payée par le CISSSO diminuera alors à 250 000$ par année. Les bénéficiaires qui seront logés et nourris devront quant à eux verser un montant de 58$ par jour pendant les 20 semaines que dure le programme de thérapie.

Le PDG du CISSSO «renversé»

«Quand je suis arrivé ici, j’ai eu un grand étonnement de découvrir qu’il n’y avait pas de place d’hébergement en traitement de la dépendance en Outaouais, a affirmé le président-directeur général par intérim du CISSSO, Yves St-Onge. Honnêtement, j’ai été renversé. Je comprends que des gens sont prêts à faire des centaines de kilomètres pour recevoir le bon service au bon endroit, mais il y a aussi des gens qui n’iront pas si ce n’est pas près de chez eux.»

Le président-directeur général par intérim du CISSSO, Yves St-Onge

Le directeur général du Domaine Perce-Neige, Louis Lamontage, précise que la région de l’Estrie bénéficie de 500 lits d’hébergement en traitement des dépendances, alors qu’il n’y en avait aucun en Outaouais. Il n’était pas rare que des gens de la région de déplacent jusqu’en Estrie pour s’engager dans un programme de thérapie. «Ça, c’est pour une population plus petite qu’en Outaouais, a-t-il ajouté. Alors je pense que le besoin est bien là en Outaouais.»

Le directeur général du Domaine Perce-Neige, Louis Lamontage

Le Domaine Perce-neige accueillera ses premiers bénéficiaires jeudi. M. Lamontage précise que cinq nouveaux résidents s’ajouteront chaque semaine. Pendant 20 semaines, ils auront accès à du personnel formé en psychoéducation, psychologie, toxicomanie, travail social et criminologie. Dès son arrivée, la personne hébergée pourra rencontrer un médecin si c’est nécessaire. Un suivi individuel sera aussi possible une fois la thérapie terminée. M. Lamontagne ne prévoit pas d’enjeu d’acceptabilité sociale dans le secteur. Il précise être en contact avec le voisinage depuis déjà plusieurs mois.