Négociations du secteur public: le Front commun loin de s’essouffler en Outaouais

Éric gingras, président CSQ, Josée Danis, présidente par intérim du Syndicat personnel de soutien scolaire au Coeur-des-Vallées
et Guylaine Laroche, présidente APTS Outaouais

L’insatisfaction des 420 000 syndiqués du secteur public face aux offres gouvernementales est loin de s’essouffler, si on en croit les représentants syndicaux membres du Front commun rassemblés mercredi, à Gatineau.


«Tout» achoppe dans les négociations avec la partie patronale, a affirmé Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), en particulier les négociations salariales. «9% sur cinq ans, c’est inacceptable, déplore M. Gingras. Il n’y a personne dans le secteur privé ou ailleurs où on donne ce genre d’augmentation là. Il n’y a pas de mouvement. Les conditions de retraite sont ce qui fait qu’on nous qualifie encore de gras dur, mais même ça ça ne suffit plus pour attirer et retenir les gens.»

«Nous aussi, ce qui n’aide pas, c’est qu’on est près d’Ottawa ou les salaires sont compétitifs», a ajouté Josée Danis, présidente par intérim du Syndicat personnel de soutien scolaire au Coeur-des-Vallées.

Ce rassemblement s’est tenu en marge de la Journée nationale du personnel de soutien scolaire, qui se tiendra jeudi.

Le Front commun regroupe quatre centrales syndicales, soit la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), la CSQ et l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).

D’autres rassemblements du genre ont eu lieu au cours des dernières semaines et les efforts continueront de s’intensifier, assure-t-on. Un rassemblement de dizaines de milliers de personnes s’est d’ailleurs tenu à Montréal, la semaine dernière.

Grève?

Des votes pour l’obtention d’un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée doivent encore être votés au cours des prochains jours lors d’assemblées générales un peu partout au Québec.

Les secteurs de la santé et de l’éducation seraient entre autres affectés en cas de grève générale illimitée, mais la présidente de l’APTS Outaouais, Guylaine Laroche, a tenu à rassurer la population. «On a des services essentiels à maintenir, souligne-t-elle. Certainement qu’il y aura des perturbations, mais aucun service urgent ne sera pas donné. On n’est pas là pour priver la population de services, on est justement là pour le maintien des services publics et là, c’est le réseau qui s’effondre.»

«Le but, ce n’est pas d’aller en grève, ce n’est pas de tenir des manifestations, poursuit M. Gingras. Les gens préfèrent oeuvrer dans les milieux que gérer ces affaires-là de négociations, mais les attentes sont grandes et les gens sont tannés, alors ça va peut-être prendre ça.»