«Nous on attend des réponses, puis la mobilisation ne cesse pas parce qu’il y a eu des consultations. La mobilisation, elle grandit», a lancé dimanche Louis St-Hilaire, porte-parole de la Coalition QLAIM.
L’organisme veut mettre fin à un «boom de claims miniers» et demande au gouvernement du Québec de «décréter immédiatement un moratoire sur l’attribution de nouveaux claims pour ne pas aggraver la situation», peut-on lire sur son site web.
La Coalition, qui se nommait auparavant le Regroupement de protection des lacs de la Petite Nation, a amorcé son activisme plus large et a changé de nom en 2022, à partir de la mobilisation contre le projet minier La Loutre, de Lomiko Metals. L’entreprise souhaite extraire, sur le site situé à cinq kilomètres à l’est de la municipalité de Duhamel, du graphite qui servirait à la production de batteries de voitures électriques.
«C’est un projet qui n’a tout simplement pas l’acceptabilité sociale de la population locale», avait rappelé au Droit avant la manifestation Claude Bouffard, coordonnateur du Comité citoyen d’opposition au projet minier La Loutre, qui veut exploiter une mine de graphite située tout près des municipalités de Duhamel et de Lac-des-Plages.
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«Le problème de départ, c’est que la compagnie s’est installée, a acheté des titres miniers, a commencé à faire de l’exploration, du forage, il y a de la machinerie sur place, on dérange les gens, poursuivait M. Bouffard. Et il y a la menace que si le projet allait de l’avant, ce serait un territoire qui serait complètement bouleversé du point de vue de l’environnement et des populations et impacterait la vocation sociale et économique de la région. Ça ouvrirait une porte au développement minier en Outaouais. [...] On veut prévenir que le sud de l’Outaouais devienne à vocation minière. C’est un projet qui va contre l’utilisation actuelle du territoire.»
Des gens des municipalités contiguës au projet, comme Duhamel, Lac-Simon, Saint-Émile-de-Suffolk, Lac-des-Plages, Chénéville et Amherst, par exemple, étaient attendus et présents pour la mobilisation. Il ne s’agissait pas de la première mobilisation citoyenne pour s’opposer au projet, alors que le dossier suscite de vives réactions au sein de la population locale depuis plusieurs années déjà.
Le conseiller municipal et responsable du dossier environnement de la municipalité, Paul Bourgeois, soutenait aussi avoir reçu moult signaux d’opposition de la population. «Ce n’est pas accepté du tout, tout simplement.» Le conseil municipal de Lac-des-Plages a pour sa part déjà adopté une résolution d’opposition au projet minier La Loutre. «Le conseil municipal représente la population. Le conseil municipal est le miroir de nos citoyens. Comme membre du conseil, on appuie la démarche citoyenne pour essayer d’arrêter le projet. Les citoyens sont très inquiets et concernés.»
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Selon M. Bourgeois, ce n’est pas à Lomiko Metals Inc en soi à qui on demande de rendre des comptes, mais bien au gouvernement provincial. «Le gouvernement actuel nous avait clairement dit aux dernières élections qu’il n’y aurait pas de projets miniers s’il n’y avait pas d’acceptabilité sociale. Le gouvernement l’a laissé savoir à plusieurs reprises. Alors on veut lui faire savoir qu’il n’y en a pas, d’acceptabilité. Ce n’est pas à Lomiko qu’on s’en prend, c’est au gouvernement. On a l’impression qu’il ne tient pas sa parole.», avait-il dit avant la manifestation.
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La mobilisation de dimanche marquait également le premier anniversaire de la mobilisation provinciale pour mettre fin au boom minier partout au Québec, qui avait initialement tiré son origine en Outaouais. Ce mouvement avait poussé le gouvernement de la Coalition avenir Québec à lancer une consultation sur l’encadrement minier, au printemps dernier. Depuis, il est maintenant possible de lire les pancartes «Incompatible avec l’activité minière» dans plus d’une trentaine de municipalités en Outaouais, dans les Laurentides et en Mauricie. «En produisant le tiers des mémoires soumis aux consultations publiques sur un nouvel encadrement minier, les associations de lacs, réuni dans la Coalition QLAIM ont démontré qu’elles sont très préoccupées par l’impact du régime minier actuel sur leurs milieux de vie», soutient Louis St-Hilaire, porte-parole de la Coalition QLAIM. «On ne sait pas quand la ministre va dévoiler ses conclusions, mais une chose est sûre, entre-temps le mouvement de mobilisation ne cesse de grandir dans toutes les régions. Cette marche de solidarité, organisée par les citoyens en est un exemple très clair.»
Avec La Presse Canadienne