Une assemblée générale extraordinaire de l’UNEQ tenue le 29 mars 2023 s’est soldée par le rejet d’une proposition de résolution que le c.a. a soumis au vote des membres de l’organisme, concernant les cotisations syndicales.
Les membres de l’UNEQ se sont exprimés lors de l’assemblée générale extraordinaire du 29 mars 2023, au cours de laquelle ils ont rejeté la proposition de résolution visant à imposer des cotisations syndicales faite par le conseil d’administration.
Les administrateurs du syndicat des écrivains considéraient que l’implantation de cotisations syndicales «serait le meilleur moyen de financer la mise en place des négociations collectives» que permettait d’envisager l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur le statut de l’artiste.
La résolution sur le sujet a été rejetée par presque 56% des membres ayant exprimé leur vote, ce que l’organisme perçoit comme un «désaveu» de la vision stratégique portée par son conseil d’administration.
Les votes exprimés ont été ventilés ainsi: 248 voix contre (55,98%), 178 voix pour (40,18%) et 17 abstentions (3,84%), précise l’UNEQ, qui considère ainsi que ses membres «se sont prononcés de façon claire» contre la proposition d’instaurer un système de cotisations.
La hauteur de ces cotisations a été établie lors d’un vote en assemblée générale que l’UNEQ a tenu en juin 2022. Lors de cette rencontre, il avait été déterminé que les auteurs membres allaient devoir verser 2,5% de leurs revenus au syndicat; les auteurs non membres auraient quant à eux dû cotiser en payant le double, soit 5%. Cette décision faisait l’objet d’une importante controverse à l’interne, depuis cette date.
«Objectif prioritaire»
Les membres du c.a. ont «pris acte» de cette «divergence d’opinions» en annonçant conséquemment leur démission «collective», a indiqué l’UNEQ dans un communiqué émis vendredi 31 mars.
Cette démission collective prendra effet lors de la prochaine assemblée générale annuelle, fixée au mercredi 31 mai. Les sept postes d’administrateurs seront donc à pourvoir.
«D’ici là, le conseil d’administration demeurera en place et continuera à administrer l’UNEQ afin d’en garantir le bon fonctionnement», poursuit le communiqué.
«Les membres du c.a. demeurent convaincus de la nécessité absolue de négocier collectivement des conditions minimales pour les artistes de la littérature. Il reviendra à une nouvelle équipe d’élus de bâtir une autre proposition pour atteindre cet objectif tant attendu depuis des décennies», ajoute la présidente de l’UNEQ, Suzanne Aubry, selon qui la nouvelle loi sur le statut de l’artiste est non seulement «une grande victoire», mais aussi «l’élément le plus précieux pour de futures avancées».
Mme Aubry se «réjouit» toutefois de «la mobilisation des autrices et des auteurs» lors de l’assemblée du 29 mars, qu’elle considère comme un « rendez-vous historique [qui] témoigne de l’intérêt porté à ces enjeux».
Elle dit en revanche «déplorer» la virulence de «certains propos tenus ces derniers mois sur les réseaux sociaux» ou à l’occasion d’échanges privés, entourant ce débat.
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Vente de la Maison des écrivains
Une seconde résolution a été soumise au vote des membres lors de cette assemblée extraordinaire. Cette résolution, qui portait sur le projet de vente de la Maison des écrivains, à Montréal, a quant à elle été adoptée, mais pas avant d’avoir été «scindée en deux parties» au cours de l’assemblée.
La première partie continuait de porter sur la vente de l’édifice, tandis que la seconde partie portait sur l’adoption d’un moratoire concernant la vente. Ce moratoire de 18 mois permettra de «donner la priorité à des projets d’acquisition qui auraient pour mission de promouvoir la littérature et le métier d’écrivaine et d’écrivain», a précisé l’UNEQ.
Ces deux nouvelles résolutions ont été adoptées. Le projet de vente a recueilli l’adhésion de 189 voix (soit 48,59% des votes), tandis que 175 personnes se sont exprimées contre le projet. Accueillie plus favorablement, la résolution sur le moratoire a reçu l’assentiment de 272 voix (soit 83,18% des votants).
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L’UNEQ compte actuellement plus de 1 800 membres. Le syndicat représente les intérêts socio-économiques des artisans du domaine de la littérature et vise au rayonnement de la littérature québécoise dans la province et au-delà.
Depuis 2018, l’Union s’est donné pour «objectif prioritaire» le fait «d’établir et de mettre en application un cadre collectif de conditions de travail minimales pour les artistes de la littérature».