La ministre des Finances Chrystia Freeland a annoncé dans son budget annuel mardi que le gouvernement cherchera à réduire de 15 milliards de dollars les dépenses de l’État d’ici cinq ans tout en réorientant 6,4 milliards inutilisés vers d’autres programmes dans les six prochaines années.
Le gouvernement compte réduire les dépenses d’environ 3% dans la majorité des ministères et organismes, mais ne précise pas comment il y arrivera. La ministre Freeland a cependant évoqué une diminution des contrats octroyés à des consultants privés et une réduction des voyages par affaires des fonctionnaires.
Mercredi, la présidente du Conseil du Trésor Mona Fortier a déclaré qu’elle mettra en place un plan d’action et qu’elle identifiera certaines mesures pour réduire les dépenses.
La ministre a évoqué les investissements qui ont été faits durant la pandémie et qui sont aujourd’hui périmés, disant vouloir revenir à «des investissements pré-COVID».
Or, elle n’a pas dit si l’attrition ou encore les mises à pied étaient dans les cartons du gouvernement.
«Il y a certains programmes qui ne seront plus livrés et on va s’assurer que ces programmes-là, évidemment, ne fonctionneront plus. On va regarder à travers l’appareil gouvernemental comment on va faire des économies», a-t-elle dit en mêlée de presse.
Selon des sources gouvernementales, Ottawa pourrait limiter les embauches dans certains ministères et ne pas combler des départs à la retraite, par exemple. L’objectif des libéraux, dit-on, est d’augmenter l’efficacité du gouvernement.
L’AFPC s’inquiète
La ministre des Finances assurait mardi que ces compressions n’auraient «aucun impact sur l’offre de services» aux Canadiens.
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Or, le président national de l’Alliance de la fonction publique du Canada soutient qu’il est «impossible» de faire des compressions dans la fonction publique sans que ça ait des répercussions dans les services à la population.
«En voyant des compressions de [15] milliards de dollars dans les services publics sans avoir de détails de comment ils feront ces coupures, c’est très très inquiétant», a déclaré Chris Aylward, mardi soir.
Selon lui, de telles compressions sont inévitablement accompagnées de pertes d’emplois.
«Il y aura des pertes d’emplois et il y aura un impact sur les services aux Canadiens», a-t-il dit.
La ministre Fortier a voulu «rassurer les syndicats, entre autres» en disant qu’elle compte travailler avec eux pour identifier ces économies.
Cela survient alors qu’environ 156 000 fonctionnaires fédéraux se prononcent ces jours-ci sur un vote de grève. Ces derniers demandent notamment qu’Ottawa adopte le télétravail pour de bon, ce qui réduirait considérablement les dépenses de l’État.
Les négociateurs de l’AFPC et du Secrétariat du Conseil du Trésor doivent se rencontrer dès la semaine prochaine pour une nouvelle ronde de négociations par l’entremise d’un médiateur.