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Un mélange de danger, d’une volonté de s’élever et d’une nécessaire solidarité s’exprime dans cette œuvre forte remarquée au Festival du film de Toronto et qui domine le tableau des nominations aux Prix Écrans canadiens.

Au centre de 33 tours (Brother dans sa version originale anglaise) se trouvent deux frères très proches, qui n’ont jamais connu leur père. D’ascendance jamaïcaine, Michael (Lamar Johnson) et Francis (Aaron Pierre) avancent dans l’adolescence dans les années 90, dans un quartier défavorisé de Toronto.

Pendant que leur mère célibataire (Marsha Stephanie Blake) s’échine dans un travail de nuit, les garçons ont pris l’habitude depuis l’enfance de s’occuper l’un de l’autre. Ou c’est plutôt l’aîné Francis, plus frondeur, qui devient le pilier d’un Michael introverti, d’apparence plus fragile.

Dans un milieu où la violence et le profilage racial ne sont jamais bien loin, Francis nourrit des ambitions musicales sur une scène hip-hop foisonnante. Mais comme dirait sa mère, il cultive aussi de «mauvaises fréquentations».

Son petit frère reste dans son sillage. Mais avec un tempérament plus doux, il cherche sa vision de la masculinité en courtisant la belle voisine Aisha (Kiana Madeira).

Un drame prévisible, mais évitable, va venir tout bouleverser.

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Ancré en deux temps séparés par une dizaine d’années, 33 tours trouve le ton juste pour parler de fraternité, d’immigration, mais également beaucoup de deuil et de résilience.

Dans cette adaptation du roman de David Chariandy, tout se fige dans la famille après le départ de l’un des leurs. La mère dépérit, le frère ne semble pas savoir comment vivre sa peine.

Il faudra le retour d’Aisha, une décennie plus tard, pour que les portes se rouvrent et que les sentiments se remettent en mouvement.

À l’écran, Clement Virgo dépeint un monde dur avec beaucoup de subtilité. Par ce grésillement nous ramenant aux lignes à haute tension, on sent que la menace rôde constamment.

Mais il y a aussi beaucoup de chaleur, de poésie et de vivacité dans l’esthétique de 33 tours, un film qui souligne à bien des égards l’importance de la fierté. Celle d’un fils qui refuse de se laisser marcher sur les pieds, celle d’une mère qui a trimé pour se bâtir une vie sur une terre d’adoption.

La musique est vibrante, les références visuelles multiples. Et la distribution portée par Lamar Johnson et Aaron Pierre fait preuve d’une indéniable chimie.

33 tours est présenté au cinéma.

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Au générique

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Cote : 7,5/10

Titre : 33 tours

Genre : Drame

Réalisation : Clement Virgo

Distribution : Lamar Johnson, Aaron Pierre, Marsha Stephanie Blake

Durée : 1h59

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