QG de Police: Bélisle forcée de reporter le vote

La mairesse de Gatineau, France Bélisle

Voyant le cul-de-sac dans lequel se dirigeait le conseil municipal dans le dossier du futur quartier général (QG) de la police, la mairesse de Gatineau, à son corps défendant, est dans l’obligation de reporter le vote sur le choix du site qui était prévu le 21 mars prochain.


Dans une courte déclaration écrite envoyée au Droit à 15h45, la mairesse annonce qu’elle proposera une démarche de « consultation citoyenne pour bien informer la population sur le projet, ses composantes et les étapes à venir.» Il n’a pas été possible de savoir s’il s’agit d’une consultation publique en bonne et due forme ou si l’exercice est proposé en formule accélérée. Aucun échéancier n’a été précisé.

Mme Bélisle ajoute que «d’ici là, d’autres initiatives d’avant-projet pourront démarrer pour nous garder en mouvement». Là encore, Mme Bélisle n’offre pas de détails quant aux initiatives sur lesquelles la Ville pourrait prendre de l’avance sans que le conseil ait choisi un site pour la construction.

La mairesse Bélisle a refusé nos demandes d’entrevue et n’a répondu à aucune question.

Réactions

Le chef d’Action Gatineau, Steve Moran, qui réclamait depuis novembre ce pas de recul afin d’organiser une consultation publique, a salué la décision prise par Mme Bélisle. «Je suis content de voir que la mairesse nous donne raison», a-t-il lancé.

Le chef d’Action Gatineau, Steve Moran

Il affirme qu’il n’y a pas d’échéancier clair en ce moment pour la tenue de cette consultation. Les détails et les modalités n’ont pas été précisés. «Je l’ai dit et je vais le redire à la mairesse, une consultation publique, pour que ça fonctionne, il faut qu’on informe les gens, qu’on explique le projet et nos besoins, mais il faut aussi donner l’occasion aux citoyens de se faire entendre, a lancé M. Moran. C’est clair depuis quelques jours qu’on a besoin d’écouter la sagesse citoyenne. Une consultation publique doit inclure une écoute de la part de la Ville de Gatineau.»

La conseillère Olive Kamanyana abonde dans le même sens, mais elle est d’avis que la Ville de Gatineau ne peut pas faire avancer le projet d’un côté, et consulter de l’autre. «Ce serait un manque de respect dans le processus de consultation publique, dit-elle. Nous ne pouvons pas faire avancer les travaux sur le QG alors qu’aucune décision du conseil n’a été prise [lors d’un vote officiel] ni niveau budgétaire, ni sur la centralisation et ni sur l’emplacement.»

La conseillère Olive Kamanyana

M. Moran dit vouloir attendre les propositions de la mairesse avant de se prononcer plus clairement sur cet élément de l’annonce de la mairesse. «Il faut qu’on travaille sur la phase de transition, il reste là aussi des choses à définir, mais nous savons qu’il y en aura une et je crois qu’on pourra démarrer cette partie-là le plus vite possible», a-t-il ajouté.