Peut-être.
Il est encore tôt pour discuter de tout cela.
Aumont vient à peine de compléter son passage avec l’équipe nationale canadienne, lors de la Classique mondiale de baseball.
Ça s’est drôlement bien passé.
En tout, il a effectué trois présences sur la butte.
Il a passé un premier test avec brio, dans un match préparatoire, contre les Mariners de Seattle.
Durant le tournoi, il a été utilisé à deux occasions, en relève. En trois manches de travail, il a encaissé un seul point. Il a retiré quatre frappeurs sur des prises.
«Vraiment, j’ai eu une très belle expérience», a-t-il affirmé, lorsque joint par Le Droit alors qu’il attendait son vol de retour.
«Ça m’a donné le goût d’y retourner», ajoute-t-il.
C’est là qu’une précision s’impose.
Aumont parle ici d’un retour avec l’équipe nationale. «Je n’ai pas envie de retourner jouer dans les mineures, quelque part.»
Il est âgé de 34 ans. Il est père de famille. Il gère une petite ferme avec sa conjointe. Il est père de famille. Il élève deux filles d’âge préscolaire.
«Ma motivation, c’est de continuer à lancer, tout en essayant de voir s’il y a d’autres opportunités. Le Canada tentera de se qualifier pour les Jeux pan-américains, l’automne prochain. Il y aura le tournoi Premier12... S’ils ont besoin d’un bras de plus, un vieux de la vieille...»
Aumont croit qu’il peut conserver la forme nécessaire en s’entraînant, en solo, sur son terrain.
Le baseball est quand même un sport d’équipe. Rien ne remplace le niveau de compétition qu’on peut rencontrer dans un match.
Pas trop loin de la résidence familiale des Aumont, les Titans s’apprêtent à entreprendre leur deuxième saison dans la Ligue Frontier de baseball indépendant.
Selon nos informations, leur gérant Bobby Brown a suivi avec un grand intérêt les matches de l’équipe canadienne, lors de la Classique mondiale.
S’il décide de contacter le grand droitier, dans les prochaines semaines, personne ne sera surpris.
L’an dernier, Brown et les Titans ont offert un poste à «temps partiel» au vétéran Evan Grills. Le lanceur gaucher ne jouait qu’à la maison. Il n’accompagnait jamais l’équipe sur la route.
Il a quand même pu effectuer une quinzaine de départs, en tout.
Aumont n’a pas eu le temps de réfléchir à tout cela. Encouragé par ses récentes bonnes performances, avec une balle rapide qui frise toujours les 92 miles à l’heure, il est quand même intéressé.
«Je ne cacherai pas que j’avais quand même une petite nervosité. J’essayais de reprendre le collier après trois ans d’absence. J’affrontais des gars qui n’avaient jamais arrêté. Je suis un compétiteur. J’ai mon orgueil. Mes coéquipiers m’ont dit de ne pas trop penser et de faire ma petite affaire. Je suis assez content du résultat.»
«Si Sébastien Boucher et les Titans m’appellent, j’écouterai. Je pourrais participer à quelques matches pour mettre du monde dans les estrades et du fun dans le stade.»
Lors de sa dernière saison complète dans le baseball, en 2019, Aumont s’était montré dominant, avec les Champions d’Ottawa de la défunte Ligue Can-Am. En 18 départs, il avait conservé une moyenne de points mérités de 2,65. En 118 manches et deux tiers de travail, il avait réussi 145 retraits au bâton.
En famille
Pour l’instant, Aumont a surtout hâte de retrouver ses «girls». Il a été séparé de sa famille pendant une dizaine de jours. Il a trouvé ça long.
«Écoute, je pense à mes coéquipiers qui avaient des familles pendant qu’ils jouaient et je me demande comment ils ont fait. Un de mes bons chums, Scott Mathieson, pouvait passer un mois ou même un mois et demi sans voir ses enfants quand il jouait au Japon. Je lui lève mon chapeau parce que ce n’est pas facile.»