Le March Madness pour les nuls

Le March Madness est synonyme d'émotions pures peu importe les équipes qui participent au tournoi.

Le basketball est un sport en progression partout dans la province. Dans la région de Québec, un total de 224 équipes au primaire et 384 équipes au secondaire en font un sport grandement pratiqué dans les écoles. Le mois de mars est la consécration de ce sport avec les championnats de fin de saison de toutes les catégories du basketball amateur québécois. Le principe est le même chez nos voisins du Sud où le championnat universitaire de la NCAA est devenu un incontournable et a largement contribué à la popularité du sport et prend le nom de March Madness.


J’écoute le March Madness religieusement depuis 1987. Depuis que j’ai ouvert la télévision pour voir Keith Smart marquer le panier de la victoire pour les Hoosiers de l’Indiana et donner un troisième championnat national au légendaire et controversé entraîneur Bobby Knight, je suis devenu accroc à cette folie du mois de mars. En m’improvisant expert sur le sujet, voici quelques informations qui vous aideront à mieux comprendre le phénomène.

Ce qu’il faut savoir

Le March Madness est le tournoi qui couronne le champion national américain de basketball de la NCAA. Les 68 meilleures formations sont sélectionnées pour participer au tournoi sur un total de 358 équipes qui évoluent en division 1.

Un total de 32 équipes se qualifie automatiquement au tournoi en devenant champions de sa conférence. Un comité est responsable de choisir les 36 autres formations avec comme but de créer le tournoi le plus compétitif possible. Le choix de ces équipes est basé sur les résultats de la dernière saison régulière. Le comité est également chargé d’établir les favoris et la grille du tournoi.

Techniquement, le tournoi est débuté depuis mardi où quatre matchs seront disputés pour former un tournoi à 64 clubs. De ce nombre, chaque université participant au tournoi sera envoyée dans une région spécifique (Est-Ouest-Sud-Midwest). Chaque région est divisée en 16 équipes où chaque université reçoit une cote de 1 à 16. Cette cote établit le favori pour chaque match qui sera disputé dans ce tournoi à élimination directe, mais elle est purement indicative.

Pour gagner le tournoi, une équipe doit remporter cinq parties consécutives ou six si elle débute lors de la ronde initiale. Chaque ronde porte un nom spécifique. La règle est très simple: tu gagnes et tu avances. Si une équipe perd, elle est éliminée.

- Départ: First four

- Ronde 1: Field of 64

- Ronde 2: Round of 32

- Ronde 3: Sweet 16

- Ronde 4: Elite 8

- Ronde 5: Final Four

- Ronde 6: Championnat national

Voici le tableau du tournoi de cette année:

https://www.ncaa.com/march-madness-live/bracket

Le tournoi débute véritablement le jeudi 16 mars à partir de 12:15 pm et s’étale sur une période d’un peu moins de trois semaines pour terminer avec la rencontre finale le 3 mars, au NRG Stadium, à Houston. Chaque partie est télévisée et la chaîne canadienne TSN fait de l’excellent travail avec sa couverture. Voici l’horaire de chaque partie du tournoi:

https://www.ncaa.com/news/basketball-men/article/2023-03-15/2023-march-madness-mens-ncaa-tournament-schedule-dates-times

Raisons pour regarder le March Madness

1- L’intensité: Imaginez-vous l’intensité d’une septième partie de la Coupe Stanley qui est disputée par de jeunes étudiants-athlètes fiers de représenter leur université, dont la plupart ont une dernière chance d’impressionner des formations professionnelles avec l’attention de millions de spectateurs.

2- Les surprises: Ça ne fait aucune différence si une université est un programme majeur de basketball avec un budget faramineux ou que l’université provient d’un minuscule coin de pays des États-Unis avec une poignée d’étudiants. Toutes les équipes ont les mêmes chances de pouvoir remporter le championnat national et avec tellement d’intensité sur le terrain, il n’est pas rare de voir de petites universités renverser les plus gros programmes de basketball.

3- Les fins de match enlevantes: Que serait un tournoi du March Madness sans les fameuses parties qui se décident sur le dernier tir (buzzer-beater) de la rencontre. On peut toujours admirer dans ces moments l’extase de la victoire et l’agonie de la défaite.

4- Suivre ses prédictions: Il y aura environ 36,5 millions de personnes qui rempliront un tableau des prédictions du tournoi en 2023. Que vous soyez un expert ou un néophyte, il est toujours plaisant de suivre le tournoi et d’observer si on possède assez de bonnes prédictions afin de remporter son pool du bureau ou celui avec ses amis.

5- Des performances individuelles incroyables: Le basketball est un sport collectif, mais il demeure probablement celui qui est le plus individuel des sports majeurs. Un bon joueur a toujours la chance d’avoir un impact immense sur le résultat d’une partie et c’est spécialement vrai lors de ce tournoi. Un nombre incalculable de futures vedettes de la NBA ont connu des performances extraordinaires lors de la danse printanière et bien souvent, de parfaits inconnus s’invitent égalent à la grande fête.

Présence québécoise importante

L’essor du basketball québécois dans les dernières années (Bennedict Mathurin, Luguentz Dort, Chris Boucher) fait en sorte que de plus en plus de compatriotes sont en mesure de se frayer un chemin vers ce grand tournoi. Cette année, il y a un total de 23 Canadiens qui y participent, dont le favori pour remporter le titre de joueur de l’année aux États-Unis, Zach Edey (Purdue), en plus de cinq Québécois. Trois Québécoises participent également au tournoi féminin du March Madness.

Hommes :

Olivier-Maxence Prosper (Marquette)

Pier-Olivier Racine (Farleigh Dickinson)

Sébastien Lamaute (Farleigh Dickinson)

Ryan Young (Duke)

Luke Hunger (Northwestern)

Femmes :

Cassandre Prosper (Notre-Dame)

Kiandre Brown (Indiana)

Fatima Diakhate (Georgia)

Mes cinq moments préférés

On dit qu’une image vaut mille mots. Voici mes cinq moments préférés depuis que j’ai commencé à suivre assidûment ce grand tournoi en espérant vous donner la piqûre.

1. Christian Laettner donne la victoire à Duke face à Kentucky au Elite 8 en 1992. https://www.youtube.com/watch?v=Uo3G2MfOYeA

2. Kris Jenkins donne le championnat national à Villanova sur ce tir en 2016. https://www.youtube.com/watch?v=Uo3G2MfOYeA

3. Chris Webber de Michigan prend un temps d’arrêt au mauvais moment et donne le championnat national à l’Université North Carolina en 1993. https://www.youtube.com/watch?v=-QPB9NBUG2g

4. Mario Chalmers force la prolongation pour Kansas au championnat national de 2008 avec ce tir. https://www.youtube.com/watch?v=E84y-SrwUtA

5. Bryce Drew crée la surprise pour Valparaiso en 1998. https://www.youtube.com/watch?v=U3qpzl3YYeM

Impact économique majeur

Si vous doutez encore de l’importance du plus gros tournoi amateur de basketball au monde, voici pour terminer quelques chiffres du site web WalletHub qui vous feront changer d’idée.

- Pertes de 16,3 milliards de dollars en improductivité liées au March Madness dans le pays de l’Oncle Sam.

- Les revenus de la NCAA liés au March Madness sont de l’ordre de 1,14 milliard.

- Une moyenne de six heures est accordée par les travailleurs à l’observation du tournoi sur les heures de travail.

- 37% d’Américains se disent en faveur de prendre une journée de maladie pour regarder le tournoi.

- Plus de 300M$ seront générés à Houston, qui est la ville qui accueille la dernière phase du tournoi en 2023. Un total de 14 villes aux États-Unis accueillent des parties cette année.

- La NCAA utilise un peu plus de 2500 volontaires pour le déroulement du tournoi.

- Plus de 10 milliards en argent seront dépensés en paris sportifs sur le tournoi, dont 4 milliards qui seront pariés de façon illégale.

- 52% des Américains feront un pari sur le web et la moyenne dépensée est de 60$.

- En 2022, le Super Bowl a reçu 59% moins d’argent en paris sportifs que le March Madness.