Directeur général et actionnaire des Cataractes de Shawinigan, Martin Mondou ne cache pas qu’il est triste pour celui qui a été commissaire de la LHJMQ pendant près de quatre décennies.
«C’est un bâtisseur exceptionnel, un gars qui avait les valeurs à la bonne place et qui a consacré toutes ses énergies au développement de notre ligue. La moindre des choses, c’était de lui permettre de quitter dans un climat positif. Or avec la tempête des dernières semaines, c’était devenu trop lourd à ses yeux pour sa famille et lui. Je suis extrêmement déçu de cette situation», explique Mondou.
Le grand manitou des Cataractes se dit par ailleurs assommé par tout ce qui est véhiculé en ce moment. «Il y a beaucoup de fiction qui est rapportée, par des gens qui sont mal intentionnés.Dans le dossier des initiations, par exemple, ça fait 16 ans que je suis directeur général et je peux vous assurer que je n’ai jamais vu quelque chose du genre. Chez nous, l’initiation, c’est une concours de chansons dans l’autobus! À un moment donné, il faut savoir faire la part des choses et s’informer avant de dire n’importe quoi.»
Mondou n’est pas plus tendre envers la classe politique, qui semble avoir pris la LHJMQ en grippe. «Je vais avoir du respect pour ces gens qui nous tapent dessus le jour où ils viendront nous voir et poser des questions sur l’encadrement offert à nos joueurs. Nos thérapeutes sont disponibles, nos conseillers pédagogiques, nos entraîneurs. On est prêt à les recevoir n’importe quand. Année après année, il y a des investissements ajoutés pour bonifier cet encadrement. Tellement qu’à l’heure actuelle, c’est pratiquement devenu impossible de joindre les deux bouts au plan financier», confie le directeur général. «C’est comme pour le dossier des bagarres. La règlementation a été durcie. On est rendu à 0,14 bagarres par match. La USHL, la ligue comparable à la nôtre aux États-Unis, a banni les bagarres et pourtant, il y en a plus que dans la LHJMQ! Personne ne parle de ça, hein? C’est bien plus juteux faire semblant qu’il y a un problème de bagarres dans notre ligue...»
Visiblement, Mondou est à cran. Il assure d’ailleurs qu’il n’est pas le seul. «C’est pas mal généralisé dans la ligue en ce moment. Est-ce qu’on est parfait? Non. Qui est parfait? À un moment donné, se faire traîner dans la boue, ça use.»