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Dans une note interne envoyée au conseil municipal mercredi, le directeur général intérimaire du département de la planification, de l’immobilier et du développement économique de la Ville d’Ottawa, Don Herweyer, a indiqué que la Ville a été informée le 17 février dernier qu’une opération d’abattage d’arbres était en branle sur un terrain situé au nord du chemin Piperville, entre les chemins Ramsayville et Anderson, juste au sud du projet Tewin.

La propriété étant assujettie aux règlements municipaux en matière de protection des arbres, un ordre d’arrêt des travaux a été donné cinq jours plus tard, le 22 février, afin d’interrompre l’abattage et de permettre au personnel de la Ville d’enquêter sur les activités de déforestation.

«Le personnel a confirmé que des arbres ont été enlevés sur ce terrain et qu’aucun permis d’abattage n’a été obtenu de la Ville, écrit M. Herweyer. Le propriétaire du terrain a fait savoir que les opérations d’abattage étaient destinées à de futures utilisations agricoles et a indiqué que les dommages causés par le Derecho de 2022 étaient importants.»

Le directeur intérimaire note que certaines exemptions aux règlements municipaux entourant les permis sont possibles, notamment lorsque l’abattage d’arbres est nécessaire pour des pratiques agricoles dans le cadre d’une telle exploitation.

«Le personnel de la Ville continuera de surveiller les activités sur le site afin de déterminer si elles sont conformes aux exemptions prévues par le règlement», indique-t-on.

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Cette consultation, formulée à la demande de la conseillère municipale de Cumberland, Catherine Kitts, et du conseiller d’Osgoode, George Darouze, se voulait une façon pour le promoteur Taggart et les Algonquins de l'Ontario (ADO) de présenter leur vision du projet Tewin.

Rappelons que ce projet a fait couler beaucoup d’encre au cours des derniers mois. En raison des coûts liés aux infrastructures du projet sur les terrains des partenaires, entre autres, l’administration de la Ville d’Ottawa n’avait pas recommencé le projet lors du choix des développements qui seront sélectionnés dans le cadre l’expansion du périmètre urbain adopté dans le Plan officiel d’urbanisme de la Ville. Le conseil municipal avait toutefois décidé de retenir le terrain tout de même, et certains élus avaient évoqué vouloir miser sur la réconciliation avec les peuples autochtones.

Certains membres de la communauté algonquine, comme le chef de la communauté anichinabée de Kitigan Zibi, Dylan Whiteduck qui avait écrit une lettre au maire Jim Watson, s’étaient d’ailleurs insurgés que les ADO ne représentaient majoritairement des communautés des Premières Nations.

En octobre dernier, CBC Ottawa avait également dévoilé que la plupart des terrains où doit se construire le développement appartiennent à la famille Taggart.

Plusieurs préoccupations

Après avoir étalé de long en large les aspects du projet pendant plus de deux heures, les différents représentants ont répondu à plus d’une dizaine de questions et de préoccupations citoyens sur divers aspects du projet, de l’accès au transport en commun, à l’impact sur les communautés avoisinantes, ainsi que les aspects environnementaux du projet, comme la faune du secteur. Mais sans surprise, l’insertion au dernier moment du projet dans le Plan officiel de la ville et le rejet du projet de plusieurs membres de la communauté algonquine a été le sujet de plusieurs questions, auxquelles les partenaires du projet ont parfois eu de la difficulté à répondre.

«Les mérites de Tewin [sont démontrés indépendamment] et c'est ainsi que cette propriété ou ces parcelles de terrain ont été proposées», s’est justifié Craig Lametti, designer urbain chez Urban Strategies inc., l’un des partenaire du projet Tewin, lors d’une question posée par Joel Watson, un citoyen. «Nous les avons mises en avant, nous avons discuté de leur relation et de leur comparaison avec de nombreux indicateurs clés et nous étions vraiment enthousiastes à leur sujet, tout au long du processus, en raison des solides mérites de cette communauté», a-t-il exprimé. Il a d'ailleurs ajouté ne pas être fan de la question posée par le citoyen.

«Je pense, avec tout le respect que je vous dois, que c'est une question peu commune, mais c'est un projet peu commun», a rétorqué un autre participant à la consultation à la suite de la réponse de M. Lematti. «Il a été présenté aux résidents comme la réconciliation en action. Alors, comment les résidents peuvent-ils avoir confiance dans le fait qu'il va remplir cette mission, alors qu'une question d'une importance fondamentale, à savoir où va aller l'argent, reste sans réponse? Je comprends parfaitement qu'il s'agit d'une entreprise privée, mais ce ne sont pas les habitants qui l'ont présenté comme un projet de réconciliation, ce sont les promoteurs. Le promoteur peut-il expliquer où va aller l'argent et à qui appartient réellement le terrain?»

Cette question est demeurée sans réponse, alors que les partenaires ont indiqué qu’une réponse en bonne et due forme à ces questions serait transmise prochainement.

Un autre citoyen, Peter Lariviere, membre de la communauté Anishnabe, s’est également interrogé à savoir comment la culture algonquienne allait être représentée physiquement dans le projet, hormis de par le nom Tewin, qui signifie «maison». «Il est évident que nous voulons que certains éléments de conception reflètent la présence d'un partenariat algonquin dans ce projet. Nous avons également parlé des diverses valeurs qui sont très importantes pour construire la communauté», a expliqué la négociatrice des ADO, Lynn Clouthier.

«Nous n'avons pas de plans fermes, mais je prévois que nous aurons plus d'espaces de réunion, plus d'espaces communs où les gens pourront se réunir pour célébrer à l'extérieur et à l'intérieur, que nous faciliterons ce genre d'espace. À part ça, pour l'instant, je ne peux rien dire tant que nous n'avons pas consulté nos communautés. C’est étonnant comment les gens arrivent avec des idées et comment ils les voient se développer, et puis ces idées sont prises et traduites par des artistes, des architectes, des constructeurs. L’idée de communauté doit être au cœur du développement.»

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Les ADO sont derrière le controversé projet de développement Tewin, inclus à la dernière minute dans l’expansion du périmètre urbain d’Ottawa en janvier dernier. Le conseil municipal a décidé de retenir ce terrain, malgré la recommandation contraire de l’administration.

La volonté d’entamer la réconciliation avec les peuples autochtones avait été évoquée par de nombreux élus pour justifier cette décision. Le chef de la communauté anichinabée de Kitigan Zibi, Dylan Whiteduck, a toutefois écrit au maire, Jim Watson, quelques jours plus tard pour souligner qu’à son avis, les ADO représentent majoritairement des communautés qui ne font pas partie des Premières Nations.

En début de semaine, CBC Ottawa a dévoilé que la majorité des terrains prévus dans le cadre de ce développement appartenait à la famille Taggart, le partenaire des ADO pour le projet Tewin. Les conseillers Shawn Menard et Catherine Kitts ont tous deux questionné les représentants de l’organisation autochtone sur la nature de leur partenariat avec l’influent promoteur.

La négociatrice des ADO, Lynn Clouthier, a remis en question la pertinence des questions à deux reprises jeudi matin, plutôt que d’y répondre.

Le conseiller d’Osgoode, George Darouze, a plus tard présenté des excuses à Mme Clouthier et à la cheffe des ADO, Wendy Jocko, pour des «questions déplacées» posées par certains de ses collègues. M. Menard s’est insurgé et a rétorqué qu’il croit qu’aucune question irrespectueuse n’a été posée jeudi matin.

Durant les échanges avec les membres du Comité de l’urbanisme et celui de l’Agriculture et des Affaires rurales, Mme Jocko a tout de même précisé que les revenus qui se dégageront de Tewin seront partagés avec la famille Taggart, peu importe qui est propriétaire du terrain où est construit un édifice en particulier.

«Nous n’avons aucune inquiétude, quoi que ce soit, qu’il s’agit d’un bon terrain pour le développement d’une communauté durable et abordable», a ajouté Cyndi Rottenberg-Walker, une représentante de la firme Urban Strategies Inc. Embauchée par les ADO et Taggart.

Longues discussions

Au total, 94 personnes sont inscrites pour s’adresser aux deux comités dans le cadre de l’étude du nouveau Plan officiel. De 11h à 17h30 jeudi, les élus ont entendu 27 délégations publiques.

En fin d’après-midi, le coprésident du Comité de l’urbanisme, Scott Moffatt, a invité ses collègues et les citoyens à être le plus concis possible dans leurs interventions, de façon à éviter que la réunion se prolonge pendant des jours.

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Le conseil municipal a confirmé mercredi la décision d’accorder une exception au projet situé dans l’est de la ville — près de l’entrepôt d’Amazon sur le chemin Boundary — prise deux semaines plus tôt par le Comité conjoint de l’urbanisme, de l’agriculture et des affaires rurales.

Sous le prétexte de la réconciliation avec les Premières Nations, le Comité a recommandé que ce projet soit étudié en priorité dans la deuxième phase d’analyse de terrains qui seront inclus dans l’expansion du périmètre urbain. L’administration avait écarté les terrains appartenant aux ADO puisqu’ils ne répondent pas aux critères établis par le conseil l’an dernier pour être inclus dans le périmètre urbain de la ville.

Cette décision a été critiquée la semaine dernière par plusieurs leaders autochtones. Le chef de la communauté anichinabée de Kitigan Zibi, Dylan Whiteduck, a notamment écrit aux membres du conseil municipal pour souligner que plusieurs communautés membres des ADO «ne sont pas reconnues comme faisant partie des Premières Nations» et qu’il ne s’agit pas, selon lui, d’un geste de réconciliation.

Watson se défend

Le maire, Jim Watson, qui défendait cette initiative après la décision du Comité conjoint s’est défendu en soulignant que ce sont les ADO qui ont déclaré qu’il s’agissait d’un geste de réconciliation.

«Je ne suis pas bien placé pour les contredire. Je crois que c’est un projet excitant qui va aider autant les ADO que l’est d’Ottawa, soutient M. Watson. Il y a évidemment d’importantes divergences d’opinions entre certains membres des nations algonquines, mais au final, c’est un enjeu d’urbanisme. C’est un terrain que les ADO ont acheté au plein prix du marché de la province de l’Ontario avec l’intention de construire leur propre communauté.»

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Jim Watson a reconnu que si le même projet, s’il n’impliquait pas des membres des Premières Nations, serait plus difficile à vendre au conseil municipal puisqu’il y a beaucoup d’incertitude quant aux coûts associés à son développement en matière d’infrastructures publiques et de transport en commun.

La conseillère de Gloucester-Southgate, Diane Deans, a vertement dénoncé l’approche de certains de ses collègues, soutenant mercredi que si le conseil «était sérieux dans sa volonté de s’engager dans la réconciliation avec les Premières Nations», il fallait écouter ce qu’ils ont à dire et ne pas accorder de traitement de faveur aux ADO.

«On ne nous demande pas d’approuver le projet aujourd’hui, on nous demande de leur donner une chance, a rétorqué le conseiller d’Orléans, Matthew Luloff. Moi aussi, je veux plus d’information, mais nous ne prenons pas une décision finale maintenant.»

Vifs débats

Le conseiller du quartier Capitale, Shawn Menard, a d’abord tenté de reporter la décision sur l’ensemble du rapport de l’administration sur le Plan officiel jusqu’à ce que les élus obtiennent davantage d’information sur le projet des ADO, une idée qui a été rejetée par la grande majorité des élus.

«Ça n’aurait pas seulement affecté Tewin, c’était l’élaboration de l’ensemble du Plan officiel qui aurait été retardé», souligne Jim Watson.

Catherine McKenney, qui représente le quartier Somerset, a ensuite proposé que le projet Tewin — au même titre que d’autres terres identifiées par l’administration — fasse l’objet d’études plus approfondies afin d’être présentées au conseil d’ici 2026 pour la deuxième phase de l’analyse des terrains à développer dans le cadre de l’expansion du périmètre urbain.

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Cette motion a également été défaite. Pour le maire Watson, elle rejetait des recommandations clés du Comité conjoint qui a étudié en profondeur le rapport de l’administration sur les terrains à privilégier pour l’expansion urbaine.

Au final, avant d’adopter les recommandations du Comité conjoint, le conseil municipal s’est engagé à contacter directement les différentes communautés autochtones de la région avant la tenue de consultations sur le projet Tewin et que l’administration prépare un rapport détaillé sur les enjeux que doivent régler les ADO avant d’obtenir les autorisations finales pour développer leur communauté.

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