Tous les chemins de l’Atlético mènent à Madrid

Ollie Bassett

La beauté de faire partie de la prestigieuse famille de l’Atlético de Madrid, championne de la Liga d’Espagne à 11 reprises, c’est de pouvoir profiter de ses installations de première classe chaque hiver.


Pour une troisième année de suite, les joueurs de l’Atlético d’Ottawa s’envoleront vers le site d’entraînement du grand club, mardi. Les protégés de Carlos Gonzalez vont y passer les quatre prochaines semaines à peaufiner leur préparation en vue de leur saison 2023 dans la Première ligue canadienne de soccer (CPL).

Le climat plus agréable permettra au club de sortir de leur dôme à surface synthétique. Pour l’Atlético d’Ottawa, il s’agit d’un avantage substantiel par rapport aux sept autres clubs de la CPL.

Encore plus avantageux, l’Atlético possède aussi un club dans la Liga MX à San Luis, au Mexique. Le calibre de jeu n’est peut-être pas aussi relevé qu’en Espagne, mais le circuit demeure supérieur à celui de la MLS aux États-Unis. Et c’est une bonne coche au-dessus de la CPL.

Cet hiver, deux joueurs qui ont brillé à Ottawa en 2022 ont même eu l’occasion d’aller passer un mois pour s’entraîner avec l’Atlético de San Luis au stade Alfonso Lastras qui peut contenir 25 700 spectateurs.

La saison de ce club était déjà en marche et le gardien Nathan Ingham ainsi que le milieu de terrain Ollie Bassett ont pu mesurer leurs talents à ceux de joueurs du prochain niveau. Les deux joueurs vont terminer leur trifecta de l’Atlético en jouant au Canada, au Mexique et en Espagne cette semaine.

Pour Ollie Bassett, joueur par excellence de la CPL en 2022, l’expérience lui aura permis de constater qu’il pouvait suivre le rythme des meilleurs à San Luis.

«Techniquement, le jeu au Mexique s’apparente mieux avec mes habiletés. Le ballon était plus souvent au sol. Tactiquement, c’était assez différent de ce que nous voyons au Canada. Sur le plan défensif, les joueurs ne courent pas partout pour rien. Le déploiement du jeu se fait en équipe et il est plus structuré. L’expérience m’a ouvert les yeux sur ce que je devrai faire pour passer au prochain niveau.»

Prêté à l’Atlético de San Luis, Bassett s’est rapidement rendu compte que les dés étaient pipés en sol mexicain. Même s’il avait été un surhomme là-bas, ses chances de rester étaient minimes.

«Sur le plan logistique, les chances étaient contre Nate et moi. La saison était déjà en marche et il y a un règlement sur le nombre maximal de joueurs internationaux qu’ils peuvent mettre sous contrat à ce moment de l’année.»

Même son de cloche pour Nathan Ingham, finaliste au titre du gardien de l’année dans la CPL.

«J’ai été déçu de ne pas pouvoir rester. Même dans un prêt, ton but, c’est de pouvoir rester. La logistique était contre nous. Au moins, j’ai pu renforcer mon sentiment que j’avais ma place là-bas. J’ai pu faire la compétition aux meilleurs. Je n’étais pas là juste pour être le quatrième gardien. J’ai fait de bons arrêts et je pense avoir gagné le respect de tout le monde. J’aurais aimé pouvoir me battre pour un poste. En réalité, il n’y en avait pas. C’était plus un camp d’entraînement.»

Nathan Ingham

Ingham entre dans ses meilleures années

L’expérience mexicaine a toutefois ouvert l’appétit du gardien ontarien de 29 ans.

«J’ai ce qu’il faut pour être avec les meilleurs, mais je dois maintenant démontrer que je peux être constant tous les jours et pendant une longue période. C’est mon objectif cette année à Ottawa. Comme gardien, il me reste encore du temps. Un gardien arrive à maturité à la fin de sa vingtaine, début trentaine. Je suis en plein là. Le gardien numéro un au Mexique va avoir 39 ans cette année. Il me reste une décennie! Ça va commencer par aider mon équipe à gagner cette année et le reste va suivre.»

Après une saison avec le Pacific FC, Ollie Bassett a explosé à Ottawa en 2022. Lui aussi compte démontrer que son année monstre n’était pas un accident de parcours et qu’à 24 ans, il est prêt à décoller.

«L’année dernière, j’ai connu du succès sur le plan individuel et collectif. Une deuxième bonne saison viendrait solidifier mon statut de bon joueur dans cette ligue. Il commence à avoir bien des yeux qui surveillent cette ligue. Une autre bonne saison va me donner des occasions de continuer à gravir les échelons comme Ballou (Tabla) l’a fait. Les 12 prochains mois sont importants pour moi. C’est un moment crucial dans ma carrière, mais pour l’instant, toute ma concentration est sur notre équipe.»

Même s’il est encore jeune à 24 ans, Ollie Bassett fait quand même partie des joueurs expérimentés de la nouvelle mouture plus jeune de l’Atlético. Il compte avoir une influence positive sur les nouveaux venus.

«L’année dernière, nous avons plusieurs joueurs avec l’expérience de notre ligue ou de la USL. L’équipe est plus jeune maintenant. Je ne suis pas classé comme un joueur expérimenté, mais je suis un joueur qui peut élever son jeu d’un cran et aider les plus jeunes à s’améliorer tous les jours. Notre saison compte 28 matches et 31 si nous atteignons la finale. Nous aurons besoin de tout le monde.»

En suivant l’éthique de travail de Bassett et Ingham, c’est peut-être un autre jeune joueur qui pourra monter avec eux dans la hiérarchie de la famille de l’Atlético en 2024.