Le gros du travail s’est fait en première pour les hommes de Serge Beausoleil, car le Drakkar les a limités à seulement cinq lancers au filet en deuxième et carrément aucun au dernier tiers. En contrepartie, ceux de Jean-François Grégoire en ont pris 27 durant les 40 dernières minutes et n’ont pas ménagé leur intensité, mais le mal était déjà fait.
Désigné pour cette rencontre en raison de la blessure à Olivier Ciarlo à Drummondville la semaine dernière, Félix Hamel n’a pas réussi à tenir le fort pendant que ses coéquipiers amorçaient plus ou moins bien la rencontre, cédant trois fois en 99 secondes au milieu du premier engagement.
Entré au jeu à 10:36, Philippe Bourdages a bien fait devant le filet des locaux, stoppant huit tirs sur neuf, mais ce ne fut pas suffisant pour renverser la vapeur. Bourdages avait d’ailleurs signé son premier gain en carrière le 11 février à Rimouski, sa ville natale.
«Dans les premières minutes, on était embouteillés, on avait de la difficulté à se rendre dans l’autre zone et il y a eu les trois buts rapides. Après, il y a eu le shift du capitaine (Isaac Dufort) et son trio (Félix Gagnon et Charles-Antoine Dumont) qui a apporté de l’ambiance, du momentum», a lancé le patron hockey du Drakkar. «En deuxième, on a pris plus de tirs, mais on a encore eu de la difficulté à se rendre devant le filet. En troisième, on s’est rendus un peu plus et on a obtenu quelques chances. Il faut apporter cette même énergie demain (samedi).»
Grégoire donnait le crédit à l’adversaire pour cette défaite infligée aux siens. «On a joué souvent contre eux dernièrement. Ils se souvenaient de la façon dont on était sorti là-bas. Ce fut pas mal moins facile ici.»
Dans l’autre vestiaire, on se doutait bien que le Drakkar reprendrait vie après une amorce de rencontre timide. «On a joué une bonne première période, les gars travaillaient de la bonne façon», a déclaré l’entraîneur-chef et directeur général de l’Océanic.
«On s’attendait bien ensuite à ce que le Drakkar revienne à un moment donné. Ce fut partagé en deuxième période et en troisième, avantage Drakkar, a-t-il enchaîné. (Gabriel) Robert a fait de bons arrêts, je suis content pour lui. On l’avait challengé un peu car il avait commencé la saison ici de la mauvaise façon (revers de 7-1 le 24 septembre) et il a très bien répondu. On vient d’aller chercher deux gros points, mais tout est à refaire demain (samedi).»
Allure du match
En première, le gardien Hamel n’aura même pas duré 11 minutes, cédant trois fois sur neuf lancers, les trois filets étant marqués en moins de deux minutes. Hamel a été battu par Xavier Filion, Maxime Coursol et Alexandre Blais.
Le Drakkar, qui avait passé le début du match dans sa zone, avec un premier tir au but à la 12e minute, a alors décidé de jouer la carte de la robustesse pour tenter de renverser la vapeur, avec de généreux coups d’épaule et quelques échauffourées après le coup de sifflet. Son style naturel l’a remis dans la rencontre, sans pour autant changer le pointage.
Les locaux ont disputé une bien meilleure deuxième période, mais à l’autre bout, le gardien Robert s’est avéré solide lorsqu’il le fallait. L’Océanic a encore accru l’écart avec le second de la soirée de Coursol, qui a profité d’un rebond parfait de la bande derrière Bourdages. Ce dernier n’y pouvait absolument rien.
«C’est sûr que sur le rebond, le joueur de l’autre côté (Coursol) était réveillé, mais quand on regarde la vidéo, on voit un joueur qui dormait sur la séquence», a souligné le pilote.
Les hommes de Grégoire sont finalement parvenus à resserrer quelque peu la marque à 14:56 de la deuxième, à quatre contre trois. Matyas Melovsky est entré en pleine vitesse à l’aile droite en zone adverse avant de remettre à Dufort, qui a tiré sur réception pour son 16e de la campagne.
Avec une passe, Melovsky a porté à 12 sa séquence de matchs avec au moins un point, ce qui égale un record de concession pour un joueur recrue. Il rejoint la marque établie par le Russe Valentin Zykov en 2012-13.
En troisième période, le Drakkar a raté quelques belles occasions de réduire l’écart, frappant notamment deux fois le poteau et voyant le disque frôler la cage à quelques reprises. Alexis Bernier (3e) a finalement touché la cible alors qu’il ne restait que 32,5 secondes au tableau.
NOTES : Au premier vingt, le jeune Spencer Gill a subi une fracture du nez, gracieuseté du bâton de Marc-Antoine Mercier. Aucune pénalité n’a été décernée sur la séquence. «Personne n’a vu ça, semble-t-il. Ça peut arriver», philosophait Beausoleil… Une foule de 1 727 spectateurs, dont plusieurs étudiants du Cégep de Baie-Comeau, était de la partie au Centre Henry-Leonard… Les deux mêmes formations se revoient samedi après-midi, toujours à Baie-Comeau.