Le Drakkar à la recherche d’un commanditaire pour son aréna

Le Drakkar de Baie-Comeau est à la recherche d’un commanditaire qui acceptera, moyennant espèces sonantes et trébuchantes, à apposer son nom sur le Centre Henry-Leonard. Le nom de l’ex-maire de Baie-Comeau restera tout de même associé au secteur, qui sera renommé Complexe sportif Henry-Leonard. Photo Steeve Paradis

Face à des coûts qui ne cessent de grimper et des assistances un peu en deçà des espérances, le Drakkar de Baie-Comeau cherche à diversifier ses sources de revenus. L’un des moyens envisagés est de dénicher un partenaire prêt à délier les cordons de la bourse pour voir son nom sur l’aréna, une avenue qu’ont déjà empruntée 12 des 18 formations de la LHJMQ.


Le nom d’Henry-Leonard ne disparaîtra toutefois pas du portrait. Afin de le perpétuer, le conseil municipal de Baie-Comeau renommera le secteur Complexe sportif Henry-Leonard, ce qui comprend l’aréna, le site de dekhockey, la surface synthétique de football-soccer-baseball, l’aire de lancers d’athlétisme et l’accès au boisé de la Pointe St-Gilles.

La présidente du conseil d’administration du Drakkar, Julie Dubé, convient que cette avenue aurait pu être dans les cartons depuis longtemps, mais il y avait un important processus à compléter avant d’en arriver là, a-t-elle fait valoir.

«Comme première étape, le conseil municipal devait se positionner là-dessus car ça fait partie du patrimoine. Henry Leonard a été un maire important et l’idée n’était pas de le tasser, bien au contraire. La décision qui a été prise, et qui est favorable à ce qu’on veut faire, c’est de nommer tout le secteur Complexe sportif Henry-Leonard, et l’aréna pourra ensuite porter un autre nom», a-t-elle indiqué.

Mme Dubé a souligné que l’apport de partenaires extérieurs devient de plus en plus primordial pour une formation établie dans un petit marché. À Baie-Comeau comme ailleurs dans la ligue, ce n’est pas la cohue dans les amphithéâtres par les temps qui courent.

En 27 parties à domicile jusqu’ici cette saison, le Drakkar a attiré une moyenne de 1 550 spectateurs. «Ce n’est pas suffisant pour aller chercher tous les revenus autonomes qu’on souhaite aller chercher. Par ailleurs, on a de beaucoup augmenté nos revenus de partenariat. Difficile de prévoir de quoi aura l’air notre fin d’année, car il reste encore quelques mois et certainement une ronde en séries, mais c’est sûr qu’en ce qui concerne les assistances, on aimerait avoir plus de gens», a-t-elle enchaîné.

Déterminer la saison «normale»

En fait, le conseil d’administration du Drakkar ne sait pas vraiment à quoi ressemble une saison «normale» au hockey junior majeur, avec les revenus de concession et tout. Il est en place depuis octobre 2020, soit en pleine pandémie, et il a eu à gérer l’urgence plus souvent qu’autrement. De plus, il n’a pas accès à l’ensemble des données compilées par la précédente administration.

«On n’a pas les données exactes à savoir ça prend combien de spectateurs. C’est la même chose en ce qui concerne les revenus des concessions», a affirmé la présidente du conseil d’administration. «On documente tout ça car les deux dernières années ne nous ont pas aidé à déterminer ça, c’est évident. Cette année sera pour nous une année test. Par la suite, on va pouvoir se comparer.»

Mais à moins d’un miracle, tous savent que le Drakkar peut difficilement faire ses frais. C’est pourquoi il reçoit chaque année une aide financière de la Ville de Baie-Comeau, propriétaire du club depuis la fin 2007. Cette année et l’an prochain, cette aide est fixée à 420 000 $, dont 20 000 $ pour fins d’immobilisation.

«(Cette aide) fait partie des recommandations du rapport sur la gouvernance de l’ÉNAP (École nationale d’administration publique), qui suggérait une somme de 500 000 $ par année pour équilibrer le budget», de lancer Mme Dubé, qui rappelle au passage qu’elle et les autres membres du conseil d’administration se sont concentrés à mettre en place plusieurs des recommandations de ce rapport depuis leur arrivée en poste.

Le conseil d’administration a récemment tenu son assemblée générale annuelle, où il a notamment dévoilé les états financiers de ses deux années à la barre de la formation. Pour 2020-21, le club a dégagé un surplus frôlant les 800 000 $, en raison de l’aide de 1,5M$ que le gouvernement du Québec a versé à chacune des 12 équipes québécoises de la ligue. Pour l’année suivante, le manque à gagner s’élève à 489 000 $.

«Dans un monde idéal, on aurait séparé l’aide de Québec sur les deux années plutôt que sur une seule, mais ça devait se retrouver dans la même année financière. Quoi qu’il en soit, cette aide gouvernementale nous a permis de faire certainement deux ans, deux ans et demi», confie Julie Dubé.

La planification stratégique de l’équipe, établie sur quatre ans, veut s’arrimer avec le cycle de l’équipe sur la glace, cette année étant la deuxième après l’an 1 l’année dernière et «l’an 0» comme avait qualifié l’ex-directeur général Pierre Rioux la saison 2020-2021.

«On a planifié le budget en fonction du cycle hockey. On le sait que ça va être meilleur (en termes de revenus) dans les prochaines années», conclut la présidente du conseil d’administration.